L’emploi dans le secteur du Bâtiment est en grande partie lié au dynamisme de la construction de logements neufs.
L’année 2014 s’annonce mauvaise avec moins de 300 000 logements construits. Le recul d’activité serait de 9 à 10%.
ACTIVITE DU LOGEMENT NEUF
Pour les permis de construire, d’après les chiffres du troisième trimestre 2014, la tendance est à la baisse sur l’année écoulée à hauteur de 12,5% avec un chiffre de 391 000 permis de construire délivré.
Une progression du nombre de permis de construire a été enregistrée à partir du mois d’août ce qui conduit à une hausse sur le 3ème trimestre 2014 de 3% (103 221 logements autorisés) par rapport au 3ème trimestre 2013. Mais, cette amélioration est surtout portée par la croissance d’un secteur particulier : celui des logements en résidence.
Pour les mises en chantier, d’octobre 2013 à septembre 2014, la diminution est de près de 12% ; On dénombre un peu plus de 300 000 logements mis en chantier.
Type de logements | Nombre de logement | Evolution sur un an |
Logements individuels | 131 300 | -19% |
Logements collectifs | 147 534 | – 8% |
Logements en résidence pour seniors, étudiants… | 22 900 | +18% |
Total | 301 734 | -12% |
En 2013, 332 000 logements neufs ont été mis en chantier en France, soit une baisse de 4% par rapport à 2012, bien en-dessous de l’objectif officiel de 500 000 logements construits par an.
Les professionnels estiment que le nombre de logements construits en 2014 sera inférieur à 300 000 logements.
LE SECTEUR DU BÂTIMENT SE TROUVE ENCORE DANS L’INCERTITUDE.
Il attend la mise en application des mesures annoncées par le gouvernement. Suite à la publication des textes, il faudra comptabiliser la progression du nombre des permis de construire, celle des mises en chantier et enfin celle logements construits en 2015.
Pour les PME du bâtiment, compte tenu de la situation de leurs entreprises (baisse des prix de vente et fragilité de leur trésorerie), moins de 10% des responsables prévoient des embauches dans les six prochains mois[1].
LA POSITION DES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES DU BÂTIMENT
La Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) estime, pour, 2014 la perte d’emploi de 3 000 à 4 000 postes pour l’artisanat du bâtiment, avec une menace concernant 8 000 emplois dans le bâtiment. Cette nouvelle baisse des effectifs apparait après la perte de 10 000 emplois en 2012 et de 15 000 emplois en 2013.
Pour les artisans du bâtiment, les chiffres du 3ème trimestre 2014 confirment la situation de crise et une prévision de recul d’activité comprise entre 1,5 % et 2% pour l’année 2014 (voir tableau ci-dessous).
Activités | Evolution pour 2014 du volume d’activité des entreprises artisanales |
Activité globale | -1,5% à -2% |
Construction neuve | -3% à -4% |
Entretien-rénovation | -0,5% à 0% |
L’activité enregistre une baisse continue depuis deux ans et demi, soit 10 trimestres consécutifs[2].
« Dans un contexte où le nombre de logements mis en chantier aura atteint son niveau le plus bas depuis 15 ans (autour de 300 000 logements) et où les carnets de commande sont en baisse, les entreprises artisanales attendent impatiemment la mise en œuvre des mesures de relances annoncées par le Gouvernement dont les effets ne devraient être effectifs que dans plusieurs mois. »
La Fédération Française du Bâtiment (FFB)[3] considère favorablement le projet de loi de finances pour 2015 qui entérine des annonces positives mais s’inquiète de mesures qui ne lui semblent aller dans le sens contraire.
« Alors que le secteur du Bâtiment connaît une crise marquée par la perte de 20 000 emplois, en glissement annuel, pour le seul premier semestre 2014, les mesures de relance pour le logement neuf et la rénovation énergétique verront leurs premiers effets se concrétiser au cours de l’année 2015. ».
De même, elle se félicite des premières décisions de simplification administrative qui peuvent donner une accélération à l’obtention des permis de construire et les mises en chantier de constructions neuves.
Mais, la FFB s’inquiète de l’effet négatif pour les entreprises de diverses mesures.
Celles-ci portent en particulier, d’une part, de la réduction des dotations aux collectivités locales et de son impact sur l’investissement et, d’autre part, des éléments susceptible de générer une « concurrence déloyale » aux entreprises qu’implique les décrets sur la pénibilité[4] ou la fraude sur les travailleurs détachés.
Au-delà de l’effet, probable mais limité, des mesures annoncées, seul le rétablissement d’un climat de confiance véritable, semble pouvoir faire remonter les décisions d’investissement des particuliers nécessaires à une progression de la construction de logements neufs jusqu’au seuil officiellement ciblé de 500 000 logements neufs par an, avec comme corollaire la création de centaines de milliers d’emploi directs et indirects.
[1] Selon une étude Ifop-KPMG portant sur plus de 400 chefs d’entreprises de PME réalisée en septembre.
[2] « L’artisanat du bâtiment traverse une crise majeure ; en témoignent les chiffres de l’activité. Le marché du neuf est le premier impacté, mais l’état de l’entretien-rénovation est très préoccupant également. Les entreprises doivent entrer dans une posture de résistance même s’il nous faut rester optimistes. Nous espérons que les annonces gouvernementales en faveur des travaux de rénovation énergétique vont porter leurs fruits. Les ménages sont comme les artisans du bâtiment : ils attendent impatiemment d’avoir plus de visibilité sur les mesures de relance annoncées ces derniers mois. Dans le cas contraire, nos entreprises, qui tirent sur la corde et qui sont dans une situation très fragilisée, ne pourront plus conserver leurs personnels et vont être contraintes d’opérer des licenciements en masse.» Patrick Liébus, Président de la CAPEB
[3] La Fédération Française du Bâtiment (FFB) compte 57 000 adhérents, dont 42 000 entreprises artisanales soit environ 2/3 des salariés et du chiffre d’affaires de la Profession.
[4] Entre les entreprises qui les respecterons et les autres entreprises.
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