POURSUITE DE LA BAISSE DE L’ACTIVITÉ DANS LE COMMERCE ET L’ARTISANAT DÉBUT 2015

La récente enquête de conjoncture de l’Union Patronale Artisanale (UPA)[1] sur le 1^er trimestre 2015 traduit la tendance du début de l’année 2015[2]. Le chiffre d’affaires des entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité a reculé de 2,5% au premier trimestre 2015, poursuivant trois années de baisse. Tous les secteurs sont impactés

• L’artisanat des travaux publics chute lourdement (-10,5%).
• La baisse est également sensible pour les artisans du bâtiment (-3%).
• L’artisanat des services enregistre un recul moins marqué (-2%),
• Les baisses de chiffre d’affaires de l’hôtellerie-restauration, de la fabrication et de l’alimentation se limitent à 1,5%.

La trésorerie des entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité s’est à nouveau dégradé le tiers des chefs d’entreprise interrogés. 

Seuls 19% des chefs d’entreprise prévoient une hausse d’activité au second trimestre ; ce chiffre n’était que de 9% dans l’enquête sur le 4^ème trimestre 2014. L’absence de perspective joue sur la confiance des entrepreneurs.

Compte tenu de ces données, l’UPA considère la tenue au mois de juin 2015 d’une conférence nationale thématique sur l’emploi dans les TPE-PME comme nécessaire, mais tardive. L’UPA juge urgente la prise de nouvelles mesures. En effet, les TPE ne bénéficient ni des dispositions en faveur de l’investissement ni de la baisse de la C3S, elles ne récoltent que peu de bénéfices du CICE ou du pacte de responsabilité. En revanche, certaines subissent fortement une hausse de la fiscalité locale constituée par la « Cotisation foncière des entreprises » (CFE)[3]. Par ailleurs, l’UPA critique les nouvelles contraintes apportées par le compte personnel de prévention de la pénibilité et la mise en place d’un compte personnel d’activité.

UNE BAISSE DES ACTIVITÉS DU COMMERCE ET DE L’ARTISANAT EN 2014.

La Fédération des Centres de Gestion Agréés (FCGA)[4] a mené son enquête annuelle[5] sur l‘évolution des activités du commerce et de l’artisanat en 2014. Elle indique que l’activité des petites entreprises chute dans tous les secteurs avec un indice moyen en recul de 3,2 % (contre -0,1 % en 2013). Seuls trois secteurs précis améliorent très légèrement leur niveau d’activité.

Tous les autres secteurs enregistrent une diminution de leur activité en 2014.

Le comportement de chacun de ces marchés est soumis à de multiples facteurs qui peuvent influencer les priorités et choix des consommateurs. Il n’est pas possible d’en faire une analyse simple.

UNE BAISSE RECORD DE 7,5% DE L’ACTIVITÉ DE L’ARTISANAT DU BÂTIMENT EN 2014

Les entreprises artisanales du bâtiment souffrent de la diminution du nombre des chantiers dans le neuf et du recul de la demande dans l’ancien. L’essoufflement des marchés de l’entretien et de la rénovation affaiblit tous les corps de métiers de l’artisanat du bâtiment. La suppression du taux réduit de TVA apparaît comme l’une des explications de cette tendance négative. L’impact de la baisse d’activité sur l’emploi est important[9]. La réduction des effectifs s’est poursuivie, en dépit des efforts des dirigeants de TPE pour pérenniser leur activité et protéger les emplois.

[1] L’UPA est une organisation nationale représentative de l’artisanat et du commerce de proximité. Par l’intermédiaire de ses quatre composantes (CAPEB-CNAMS-CGAD-CNATP), elle rassemble 55 fédérations professionnelles nationales. En tant que partenaire social, l’UPA est consultée par les pouvoirs publics et participe aux négociations entre organisations d’employeurs et syndicats de salariés.

[2] L’enquête a été réalisée à la demande de l’UPA par l’Institut I+C dans la 1^ère quinzaine du mois d’avril 2015 auprès d’un échantillon représentatif de 4 700 entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité.

[3] « La Cotisation foncière des entreprises (CFE) est due par les entreprises ou les personnes qui exercent de manière habituelle une activité professionnelle non salariée, quel que soit leur statut juridique, leur activité ou leur régime d’imposition. Contrairement à la taxe professionnelle, dont elle reprend l’essentiel des règles, la CFE est basée uniquement sur les biens soumis à la taxe foncière. Cette taxe est due dans chaque commune où l’entreprise dispose de locaux et de terrains. » Direction de l’information légale et administrative (premier ministre) et ministère en charge des finances. Mise à jour le 30.03.2015.

[4] Créée en 1978, la Fédération des Centres de Gestion Agréés regroupe aujourd’hui une centaine de Centres de Gestion Agréés (CGA) qui interviennent auprès de 300 000 petites entreprises (TPE). Institués en 1974, les centres de gestion agréés (CGA) sont des structures associatives de proximité dont l’objet est d’apporter, de manière indépendante, une assistance à la gestion et une sécurité fiscale à leurs entreprises adhérentes. Grâce à l’adhésion à un CGA, le revenu imposable de l’entreprise n’est pas majoré de 25 %.

[5] Cette enquête exclusive de la FCGA a été réalisée en partenariat avec la Banque Populaire.

[6] Le chiffre d’affaires est stable.

[7] Avec deux secteurs porteurs : les crémiers fromagers : +2,4 % et charcutiers : +2 %.

[8] Ce chiffre s’explique principalement par la baisse d’activité des agences immobilières : – 9,4 % en 2014, contre – 1,5 % en 2013.

[9] La baisse de l’activité diffère selon les corps de métier.