QUELLE EST L’ANCIENNETÉ DE L’INSCRIPTION DES DEMANDEURS D’EMPLOI ?
Les demandeurs d’emploi[1] de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B ou C, depuis un an ou plus.
En France entière, à fin aout 2015, 2 570 000 personnes se trouvaient en situation de DELD. Ce nombre a augmenté de 10,1% sur un an, soit 236 400 personnes de plus[2].
En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C plus d’un an est de 2 404 300, soit +230 800 personnes (+10,6%). Cette augmentation des demandeurs d’emploi de plus de un an est nettement plus forte que celle des « moins de un an » d’inscription qui n’a augmenté « que de » 3,8%.
La part des demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus est ainsi passée de 42,8% à 44,4% sur un an soit + 1,6 point de plus.
L’augmentation annuelle du nombre d’inscrits a évolué avec l’ancienneté de l’inscription[3] :
- Moins de un an : 3,8%
- De 1 an à moins de 2 ans : +7,5%
- De 2 ans à moins de 3 ans : + 6,3%
- 3 ans et plus : +18,6%
La répartition des demandeurs d’emploi selon l’ancienneté d’inscription est donnée dans le tableau ci-dessous (France métropolitaine- catégorie A B C)
| Ancienneté d’inscription | Nombre de demandeurs d’emploi | % de l’ensemble des demandeurs d’emploi |
| Moins de 3 mois | 1 119 500 | 21% |
| De 3 mois à moins de 6 mois | 820 400 | 15% |
| De 6 mois à moins de 12 mois | 1 076 700 | 20% |
| De 1 an à moins de 2 ans | 1 092 500 | 20% |
| De 2 ans à moins de 3 ans | 526 700 | 10% |
| 3 ans ou plus | 785 100 | 14% |
| Total | 5 420 900 | 100% |
Des solutions spécifiques peuvent être proposées par Pôle Emploi à une part des demandeurs d’emploi de longue durée, dont une part n’a plus de droits à l’assurance chômage et risquent de s’éloigner progressivement du marché du travail[4].
QUELS INDICATEURS PRENDRE POUR MESURER UNE AMÉLIORATION SUR LE PLAN DE L’EMPLOI ?
La croissance du nombre des demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an, deux ans ou trois ans, à Pôle Emploi est importante. Elle traduit l’installation d’un nombre significatif d’inscrits dans des situations vécues comme des impasses.
Les chiffres suffisent à prouver que le nombre de bénéficiaires d’accompagnements vers l’emploi organisé par Pôle Emploi, ses cotraitants (Missions locales ou Cap emploi) ou les opérateurs de placement sous-traitants ne répond pas aux besoins. Le récent rapport de la Cour des comptes détaille d’ailleurs ce point.
Une population de plus de 2,5 millions de DELD implique que la sortie de la situation actuelle de chômage de masse sera très longue et difficile, même si la croissance était demain au rendez-vous.
Le facteur de « l’inversion de la courbe du chômage », c’est-à-dire d’une diminution minime du nombre total d’inscrit à Pôle Emploi en catégorie A, ne pourra en aucun cas être considéré comme un indicateur significatif de l’amélioration de la situation de l’emploi. Même si évidemment le fait de perdre quelques dizaines de milliers d’inscrits à Pôle Emploi sera le bienvenu.
Un recul du nombre des DELD serait un signe plus déterminant de la réduction du stock de personnes sans emploi.
D’autres indicateurs devraient être choisis par avance à une éventuelle baisse du chômage liée au taux de croissance pour mesurer une amélioration de la situation.
- Le nombre de créations d’emplois et la comparaison au nombre d’emplois existant avant la crise de 2008,
- Le nombre de jeunes de moins de 25 ans en emploi et la proportion de séniors en activité,
- L’évolution du nombre des inactifs (personnes sans emploi, ne cherchant pas un emploi) de 18 à 67 ans,
- La diminution du nombre de chômeurs en fin de droit,
- La proportion du nombre d’emplois privés par rapport aux effectifs des fonctions publiques,
Les indicateurs de l’emploi et du chômage sont par nature multiples. La situation ne peut se résumer à un chiffre, quel qu’il soit, même si la présentation de la situation par les journalistes et responsables politiques nous en a donné l’habitude.
[1] Les demandeurs d’emploi sont les personnes qui s’inscrivent à Pôle Emploi. Ces demandeurs sont enregistrés à Pôle Emploi dans différentes catégories de demandes d’emploi en fonction de leur disponibilité, du type de contrat recherché et de la quotité de temps de travail souhaité.
[2] Ancienneté d’inscription en catégories A, B, C des demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C
|
France entière |
Août 2015 | Variation sur un an | Variation sur un an |
|
France, demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus |
2 570 900 | 236 400 |
10,13% |
Sources : Pôle emploi, Dares. Calculs des cvs-cjo : Dares.
[3] Ancienneté et durée d’inscription sur les listes des demandeurs d’emploi
| France métropolitaine | Août | Variation | Variation |
| 2015 | sur un an | sur un an | |
| Un an ou plus | 2 404 300 | 230 800 | +10,6% |
| De 1 an à moins de 2 ans | 1 092 500 | 76 300 | +7,5% |
| De 2 ans à moins de 3 ans | 526 700 | 31 400 | +6,3% |
| 3 ans ou plus | 785 100 | 123 100 | +18,6% |
Sources : Pôle emploi, Dares. Calculs des cvs-cjo : Dares.
[4] Certains de ces demandeurs d’emploi peuvent bénéficier d’un accompagnement renforcé de Pôle emploi, d’allocations spécifiques, de contrats aidés, ou d’une intégration à des structures d’insertion spécifiques.
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