La Commission européenne vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour les pays de l’union européenne[1] et pour la France.
LA COMMISSION EUROPÉENNE PRÉVOIT UNE AMÉLIORATION LENTE DE LA CROISSANCE
Pour la France, sa prévision de croissance est de 1,1 % pour 2015, de 1,4 % pour 2016 et de 1,7 % pour 2017[2].
La Commission européenne estime que, « à politique inchangée », le déficit public de la France pourrait être de 3,3% en 2017, sans atteindre l’objectif des 3%. Le gouvernement est en désaccord sur ce point.
Le projet de loi de finances 2016 devrait néanmoins prévoir une dette publique autour de 96,5 % de PIB pour 2016. L’augmentation de la dette se poursuit donc passant de 95,6% en 2014 à 96,3% (prévisions) en 2015, puis à 96,5% en 2016.
LE TAUX DE CHÔMAGE EN FRANCE NE DEVRAIT PAS DIMINUER EN 2016.
Cette croissance, plus lente que celle prévue récemment, ne permettrait pas, selon la Commission européenne, d’atteindre les objectifs du gouvernement en matière de diminution du chômage.
- En 2015, puis en 2016, le taux de chômage[3] se stabiliserait autour de 10,4% de la population active (France, y compris les départements d’outre-mer)[4]. Il était de 10,3% en 2014.
- En 2017, le taux de chômage serait de 10,2%.
Concrètement, il n’y aurait pas d’inversion de la courbe du chômage, dans l’immédiat, à moins que le service public de l’emploi se décide à jouer sur les outils de mesure du nombre de chômeurs, afin de rebattre les cartes.
Plusieurs tentatives font jour pour casser le thermomètre du chômage, ou alors, pour en changer…
Pour la commission européenne, les baisses de charges et de fiscalité des entreprises réalisées ou prévues pour le courant de l’année 2016 n’auraient qu’un impact limité sur les créations de nouveaux postes, les employeurs privilégiant le maintien de l’emploi, leur trésorerie, les investissements à moyen terme, leurs marges, etc.
[1] Les prévisions économiques européennes de l’automne 2015 ont été publiées le 5 novembre 2015. Texte concernant la France (en page 86 et 87) : http://ec.europa.eu/economy_finance/eu/forecasts/2015_autumn/fr_en.pdf
Les prévisions économiques de la DG ECFIN portent principalement sur l’UE, ses États membres et la zone euro, mais aussi sur certaines grandes économies mondiales et sur des pays candidats à l’adhésion à l’UE. Les prévisions s’étendent sur une période d’au moins deux ans et couvrent environ 180 variables. Elles ne reposent pas sur un modèle économétrique centralisé, mais sont le résultat d’analyses effectuées par les bureaux nationaux de la DG ECFIN, à l’aide de modèles et de connaissances spécialisées. La cohérence est assurée par un certain nombre de contrôles horizontaux au niveau des pays et des variables. Les prévisions pour l’UE et la zone euro sont obtenues en agrégeant les données des différents États membres. La DG ECFIN publie ces prévisions trois fois par an, conformément au calendrier du semestre européen, le cycle annuel de surveillance économique de l’UE. Avant l’adoption de ces procédures à l’automne 2012, deux prévisions complètes et deux prévisions intermédiaires étaient publiées chaque année.
[2] Pour l’Union européenne dans son ensemble, les prévisions de la Commission européenne sont de 1,6% en 2015, de 1,8% pour 2016 et de 1,9 % pour 2017. C’est-à-dire supérieure au taux de croissance de la France. La reprise de l’économie européenne est soutenue par des données favorables, mais temporaires, comme le faible prix du pétrole, la baisse du taux de change de l’euro et la politique monétaire de la BCE.
[3] “Unemployment rate as % of total labour force”.
[4] Pour l’Union européenne dans son ensemble, le taux de chômage, doit baisser lentement : à 11% en 2015, 10,6% pour 2016 et 10,3% en 2017. Le taux de chômage dans l’Union resterait au-dessus du seuil symbolique des 10%. La France est proche de la moyenne des pays de l’Union européenne.
Pas de commentaire sur “La Commission européenne ne prévoit pas une inversion de la courbe du chômage en France en 2016”