Le nombre de constructions de logements neufs a stagné en 2005. Les perspectives 2016 n’annoncent pas un vrai décollage. Les chiffres officiels des permis de construire, issus d’un nouveau mode de calcul, sont eux-mêmes contestés. Le nombre des emplois dans le Bâtiment ne peut pas s’améliorer rapidement, même si certains types de travaux, par exemple en relation avec l’isolation thermique et le chauffage, progressent.

Les chiffres de l’emploi dans la construction attirent particulièrement l’attention, dans la mesure où c’est dans ce secteur économique que la situation de l’emploi s’est le plus dégradée depuis la crise de 2008. Cette diminution des effectifs est encore plus forte que dans le secteur de l’Industrie, tandis que le commerce et le tertiaire se maintiennent ou progressent légèrement. D’où une attention spéciale à l’évolution de l’activité de la construction.

LA CONSTRUCTION NEUVE DE LOGEMENT A STAGNÉ EN 2015

En 2015, on dénombre 351 800 mises en chantier, soit une stagnation (+0,3%). On note une baisse de 4% pour le logement individuel et une augmentation de 4,4% pour le logement collectif.

Ce niveau d’activité se stabilise autour de 352 000 et reste bas par rapport à l’objectif de 500 000 logements réalisés par an. Ce chiffrage de 500 000 logements correspondrait au besoin en logements de la population française.

Ce marché est dopé par les mesures de soutien et les taux de crédit très bas, mais il ne s’agit pas, selon les professionnels, d’une reprise durable.

Le nombre des permis de construire déposés en 2015 a augmenté de 1,8% et il correspondrait à 383 100 logements autorisés. On constate une baisse de 0,9% pour le logement individuel et une hausse de +4,5% pour le logement collectif.

LE NOUVEAU CHIFFRAGE DES PERMIS DE CONSTRUIRE EST INCERTAIN.

Le ministère a mis en place, en février 2015, une nouvelle méthodologie de calcul à partir de la base de données Sit@del2[1]. Les chiffres antérieurs ont été revus a posteriori afin de pouvoir établir des comparaisons.

Des professionnels du secteur de la construction émettent néanmoins de fortes réserves sur les chiffres annoncés dans la mesure où ceux-ci ne font plus vraiment la différence entre « le logement neuf » et « la rénovation de bâtiments existants » nécessitant permis de construire.

On compte, par exemple, dans le total des demandes de permis de construire des travaux annexes aux logements qui ne correspondent pas à des logements supplémentaires, même s’ils relèvent du permis de construire, comme la construction de piscines, de vérandas, de création d’ouvertures (portes ou fenêtres) et d’extensions de bâtiments.

En résumé, les 383 100 demandes de permis de construire ne peuvent être assimilées à des logements neufs.

D’autres déclarations de permis de construire correspondent à des demandes rectifiées, en cas d’annulation d’un permis, et sont comptabilisées plusieurs fois pour le même objet. Enfin, la réforme du Plan Local d’Urbanisme (PLU) effective en 2017 inciterait des propriétaires à déposer des demandes de permis de construire par anticipation (les permis ayant une durée de vie de 3 ans) afin de prévenir de nouvelles contraintes.

De toute manière, le nombre de mises en chantier est toujours inférieur à celui des demandes de permis de construire : tout ce qui est projeté ne se construit finalement pas.

UNE REMONTÉE DE L’EMPLOI EST PEU PROBABLE EN 2016

Les professionnels du bâtiment n’attendent pas une reprise dynamique de la construction de logements neufs en 2016. Une remontée significative du nombre des emplois dans le secteur du Bâtiment apparaît peu probable pour 2016.

[1] Construction de locaux – Sit@del2. Il « rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (Etat, collectivités) » (Note mensuelle du Ministère de l’Ecologie). http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sources-methodes/enquete-nomenclature/1542/0/base-sitdel2.html?tx_ttnews[catdomaine]=752&cHash=582f5739273dead0ce01d2490474ffef