Dans son rapport annuel, la Cour des comptes vient d’analyser l’échec du « Contrat de génération ».
Cet échec est à la fois qualitatif et quantitatif.
- Qualitatif : la Cour des comptes précise que « les deux tiers des jeunes en ayant bénéficié étaient déjà présents dans les entreprises concernées, si bien que son effet sur le chômage apparaît quasiment négligeable ».
- Quantitatif : L’objectif fixé à 500 000 « contrats de génération » signés d’ici à 2017 ne peut plus être atteint. Seuls un peu plus de 40 000 « contrats de génération » auraient été signés à fin juillet 2015.
Sa complexité ne suffit pas à expliquer cet échec quantitatif. C’est le concept même du « contrat de génération » qui est condamné par les faits. Les avis critiques des professionnels de l’emploi étaient dès l’origine très réservés devant cette mesure de communication politique[1].
L’augmentation de l’aide en septembre 2014[2] n’aura rien changé, en dehors d’une augmentation du coût de cette mesure pour l’emploi chiffrée à environ 200 millions d’euros.
La Cour des comptes conclut que « L’élaboration d’un seul instrument pour répondre à trois problèmes distincts (le chômage des jeunes, des seniors et la transmission des compétences) a abouti à construire un dispositif hybride, qui tient à la fois de l’obligation de négocier, d’un régime de pénalités et d’un système d’aide : il n’est pas surprenant (…) qu’il ait été considéré comme complexe et peu lisible par les entreprises ».
Compte tenu de ces conclusions, l’abandon immédiat, et bien tardif, du dispositif inefficace des contrats de génération apparait être la meilleure solution.
[1] Lire le billet : « Le contrat de génération reste un échec » du 01/04/15 – http://bit.ly/1Mvpcch
[2] Le Décret n° 2014-1046 du 12 septembre 2014 « portant majoration de l’aide accordée au titre du contrat de génération » passait la prime de 4 000 à 8 000 €.
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