Le projet de loi « relatif à la Transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique » a été présenté le 30 mars 2016 en conseil des ministres par le ministre des Finances.
Il comprend des articles (article 47…) sur la création d’activités par des travailleurs indépendants.
LE RECOURS À LA CRÉATION D’ENTREPRISES POUR DES PERSONNES EN DIFFICULTÉ D’ACCÈS À L’EMPLOI EST UNE ILLUSION.
Les motivations justifiant la mise en cause des qualifications préalables à l’exercice d’un métier sont affichées comme justifiées par des motivations sociales et non économiques. L’un des arguments est que cette mise entre parenthèse des qualifications a pour objet de faciliter l’accès à l’emploi à des jeunes sans qualification[1].
Les enseignants et formateurs jugent un peu contradictoire dans le même temps :
- de pousser des jeunes à se former et à obtenir un diplôme : CAP, brevet professionnel, bac professionnel, BTS…
- de promouvoir auprès des jeunes la voie de l’apprentissage
- et d’affirmer, dans le même temps, que la qualification n’est pas bien nécessaire pour travailler…
Des affirmations un peu hâtives sont exprimées par certains responsables politiques comme des vérités révélées[2], bien loin de la réalité des faits.
LA CRÉATION D’ACTIVITES PROPOSÉE POUR CONTOURNER DES DIFFICULTÉS D’ACCES A UN EMPLOI SALARIE N’EST PAS UNE SOLUTION.
D’une manière plus générale, depuis de nombreuses années, diverses politiques publiques sont développées en faveur de la création d’activités pour répondre aux difficultés d’accès à un emploi salarié de diverses catégories :
- des jeunes sans qualification,
- des demandeurs d’emploi de longue durée (DELD),
- des séniors,
- des habitants des quartiers prioritaires,
- des femmes reprenant une activité après une interruption professionnelle,
- etc.
Les professionnels de l’emploi connaissent les faibles résultats des actions menées en faveur de la création d’activité concernant ces publics, même si l’on peut évidemment trouver quelques rares cas de réussite mis en scène au niveau médiatique pour justifier les politiques mises en place.
La politique en faveur de la création d’entreprises gagnerait à cibler des personnes en situation de réussite professionnelle, dans toutes les catégories d’activités, pour parvenir à la création d’un maximum d’initiatives performantes et de créations de richesses et d’emploi.
LES POLITIQUES PUBLIQUES EN FAVEUR DE LA CRÉATION D’ENTREPRISES NE DOIVENT PLUS ETRE CONÇUES COMME SOCIALES MAIS ECONOMIQUES.
[1] Il est de notre responsabilité collective d’aider les jeunes hors du système à y entrer. Pour beaucoup (d’entre eux) qui n’arrivent pas à décrocher un entretien d’embauche, l’entrée dans la vie professionnelle doit se faire via un travail indépendant. Les formidables opportunités de vos métiers doivent s’ouvrir à d’autres » (Emmanuel MACRON).
[2] Ces affirmations concernent, par exemple, le thème des « métiers du numérique pour les nuls » : « Quand on regarde le numérique partout dans le monde, il se développe en créant des opportunités pour les qualifications les plus faibles » (Emmanuel Macron le 9 novembre 2015).
La mise en place de services en ligne (plateformes, applications, sites, etc.) peut modifier un marché traditionnel avec l’apparition d’outils numériques qui deviennent de nouveaux intermédiaires entre le consommateur et le prestataire de service. Ils influent directement sur la qualité et la commercialisation des services, mais, en général, pas sur les prestataires de services en dehors de quelques cas (taxis/VTC).
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