LE NOMBRE DE NOUVEAUX CONTRATS D’APPRENTISSAGE STAGNE.

Les chiffres définitifs du nombre d’entrées en apprentissage pour l’année 2015[1] viennent d’être rendus publics. Ils font apparaitre une quasi-stagnation avec 2 000 entrées supplémentaires dans le secteur public et seulement 1 639 dans le secteur privé (+0,6%). « Cette hausse s’explique essentiellement par la mise en place de l’aide « TPE jeunes apprentis » accordée aux petites entreprises recrutant un apprenti mineur ». Cette augmentation représente de l’ordre de 10 000 contrats supplémentaires.

Au total, en 2015, 283 500 contrats d’apprentissage ont été signés dans les secteurs privé et public, soit une hausse de 1,3 % par rapport à 2014 :

• 272 315 dans le privé[2] et
• 11 200 dans le public.

Ces chiffres doivent être appréciés en sachant que la proportion de ruptures ou d’abandons des contrats d’apprentissage est de l’ordre de 28% ce qui minore encore le poids réel de l’apprentissage dans le système de formation.

Dans le secteur privé entre 2012 et 2015, la diminution du nombre d’entrée en apprentissage est de plus de 32 000 contrats (-11%). Cette baisse porte en grande partie sur le BTP : -16 417 (soit -27% en quatre ans)[3]

Dans le secteur public, les entrées en contrat d’apprentissage ont augmenté par rapport à 2014 de 2 000. « Cette hausse est la conséquence des décisions prises lors de la conférence sociale de juillet 2014 ». En fait, on constate une double évolution avec d’une part une diminution du nombre de signatures de contrats d’alternance dans les collectivités locales, en particulier les communes, et d’autre part une augmentation des signatures dans la fonction publique d’état[4]. Les collectivités territoriales demeurent les premières utilisatrices de l’apprentissage avec plus que 47 % des entrées (mais avec -21 points par rapport à 2014) dont 35% pour les communes.

Les objectifs annoncés n’ont pas été atteints. L’apprentissage dans le secteur public reste peu significatif. Plus de 96% des contrats d’apprentissage ont été signés par des entreprises privées contre moins de 4% dans le secteur public.

LE NIVEAU DES FORMATIONS PRÉPARÉES PAR CES NOUVEAUX CONTRATS D’APPRENTISSAGE S’ÉLÈVE AVEC LA DIMINUTION DU NOMBRE DES CONTRATS À BAS NIVEAU DE QUALIFICATION.

Le nombre d’entrants a baissé dans une moindre proportion pour les contrats d’apprentissage préparant à des diplômes post bac[5] [6]. Donc, la proportion de ces contrats destinés à acquérir un diplôme post bac a augmenté pour atteindre un peu plus du tiers des contrats signés.

Mais les contrats d’apprentissage préparant un CAP représentent encore 42% des contrats, ceux préparant le bac professionnel ou un BP : 21%.

LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DE L’APPRENTISSAGE N’ONT PAS ÉTÉ ATTEINTS

Le développement de l’apprentissage est une priorité qui semble faire l’objet d’un consensus politique. Mais, force est de constater que les objectifs affichés, depuis 2012, n’ont pas été atteints au travers des politiques menées depuis lors.

[1] DARES Résultats – L’apprentissage en 2015 – publié le 09.12.16

[2] « En 2015, 272 000 apprentis ont signé un contrat dont 159 000 dans le secteur tertiaire, 43 000 dans le secteur la construction, 60 000 dans l’industrie et 10 000 dans l’agriculture ».

[3] Évolution du nombre des entrées en apprentissage entre 2012 et 2015.

[4] Répartition par type d’employeurs des nouveaux contrats d’apprentissage dans le secteur public.

[5] Évolution de la proportion des contrats par niveau de diplôme préparé.

[6] Niveau de qualification visé par le contrat d’apprentissage