L’UNEDIC NE PRÉVOIT PAS D’AMÉLIORATION DE LA SITUATION DE L’EMPLOI POUR 2017 ET 2018.
Selon l’Unedic, le nombre de demandeurs d’emploi devrait repartir comme prévu à la hausse en 2017[1]. On enregistrerait une remontée du taux de chômage[2] à 9,8 % en 2017. La prévision initiale était de 9,5 %. Ce taux de chômage n’évoluerait pas en 2018.
Les éléments négatifs, ayant entrainé cette révision à la hausse des prévisions, sont de nature diverse : taux de croissance inférieure aux prévisions (hypothèse retenue à +1,3%), baisse prévue du nombre de contrats aidés, conséquences économiques du « Brexit », « ralentissement des effets du plan d’urgence (prime embauche PME) et des politiques publiques de baisse de charges aux entreprises (CICE, Pacte de responsabilité) », etc.
Le nombre de demandeurs d’emploi n’ayant exercé aucune activité et tenus à la recherche d’un poste (catégorie A) devrait augmenter de 47 000 personnes en 2017, puis de 38 000 en 2018 ; après une baisse du nombre de cette catégorie de demandeurs d’emploi en cours d’estimation finale pour 2016.
Selon l’Unedic, le nombre des créations d’emplois privés devrait se situer autour de 135 000 emplois, sur 2017, contre 218 000 en 2016 (lire le Billet « 218 000 emplois salariés ont été créés dans le secteur privé en 2016 » – http://bit.ly/2n44b1V). Il serait ainsi inférieur à la croissance du nombre des actifs[3].
L’Unedic envisage une réduction du déficit du régime d’assurance chômage à 3,64 milliards d’euros pour 2017 (contre environ 4,2 milliards d’euros estimés en 2016), et une augmentation pour 2018 à hauteur de 3,9 milliards d’euros. La dette cumulée de l’Unedic s’approcherait des 40 milliards d’euros, soit de l’ordre d’un an de son budget.
Ce sont les chiffres, dont disposent les partenaires sociaux, qui constituent le cadre des négociations en cours autour de l’assurance chômage. Les négociations porteraient, en particulier, sur les cotisations applicables aux CDD, sur l’âge d’accès à une durée de 3 ans de prise en charge, sur une baisse éventuelle de la part de la charge de fonctionnement de Pôle emploi porté par l’Unedic, etc.
CES PRÉVISIONS POURRAIENT ÊTRE INVALIDÉES PAR DE NOUVELLES POLITIQUES…
Ces prévisions réalisées en début d’année 2017 se fondent sur les règles actuelles d’indemnisation du chômage et sur la politique économique et fiscale actuellement en place.
Les résultats des élections à venir pourraient amener à la mise en place d’une nouvelle politique de l’emploi, ou impactant l’emploi, ayant l’ambition de conduire à une croissance du nombre de créations d’emplois, à une baisse du nombre de demandeurs d’emploi et à une réduction du taux de chômage…
[1] « En 2017, l’emploi total serait soutenu par des créations de postes dans les secteurs marchands, tandis que les effectifs d’emplois non marchands diminueraient en lien avec le ralentissement du nombre d’entrées en contrats aidés. L’emploi total progresserait alors légèrement moins vite que la population active et le taux de chômage s’établirait à 9,8 % fin 2017.
En 2018, sous l’hypothèse d’un maintien du nombre d’entrées en contrats aidés au même niveau qu’en 2017, le chômage au sens du BIT évoluerait peu (taux de 9,8 % fin 2018) » (Unedic – 28/02/17).
[2] Le taux de chômage, au sens du Bureau international du travail (BIT), est mesuré régulièrement par l’Insee au travers d’enquêtes. Il n’a aucun rapport direct avec le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi.
[3] « Il y a globalement une reprise progressive de la croissance, mais qui ne se traduit pas en baisse du nombre de chômeurs« (Vincent Destival, directeur général de l’Unédic).
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