LA POLITIQUE DE L’EMPLOI ENREGISTRE UNE DIMINUTION DE SON BUDGET DE 1,5 MILLIARDS EN 2018
Le PLF 2018[1] envisage une diminution des crédits de la Mission « Travail et emploi » à hauteur de 1,5 milliards d’euros, par rapport à la LFI 2017[2], soit une baisse de 9%.
La baisse envisagée serait encore plus brutale en 2019, car elle pourrait se situer à hauteur de -15%, avec une diminution de 2,29 milliards des crédits de la mission « travail et emploi ».
Une stabilisation des crédits interviendrait en 2020 avec seulement une baisse de 2%.[3]
Au total, le budget de la mission « travail et emploi » devrait donc baisser de 4 milliards d’euros en 3 ans.
Les effectifs publics annoncés dans ce document apparaissent en faible baisse pour 2018[4] avec :
- au niveau de la fonction publique d’Etat : une diminution de 239 postes et un plafond d’emploi de 9 251 et
- au niveau des opérateurs (c’est-à-dire Pôle Emploi) : une baisse de 347 postes et un plafond d’emploi de 55 558
LA RÉPARTITION DES CRÉDITS PAR PROGRAMME RESTE A EXAMINER DANS LE DÉTAIL.
Le document de présentation du PLF 2018 propose l’analyse suivante :
« Les principales diminutions par rapport à la loi de finances 2017 concernent les emplois aidés (-40%), les aides temporaires à l’embauche (-42%) et l’impact positif de la conjoncture sur les dépenses de solidarités (-26%).
Les principales hausses concernent les dépenses pour la formation (multiplication par trois) et la Garantie jeunes (+16%). »
La présentation des moyens d’action du PLF 2018 pour « Lutter efficacement contre le chômage et inciter à l’activité » ne réserve pas de surprise.
On relève un certain mélange des genres entre des objectifs de nature différente.
« Le projet de loi de finances pour 2018 et, plus largement, les mesures prévues dans les autres textes financiers traduisent la volonté du Gouvernement de mieux rémunérer le travail. »
DES MOYENS D’ACTION SONT PRÉSENTÉS DANS LE PROJET DE LOI DE FINANCES 2018.
Deux moyens d’action concernent 2018 :
-
Adaptation des compétences à l’emploi ou réorienter la politique d’accès à l’emploi en faveur de la formation des jeunes et des demandeurs d’emploi.
-
Revalorisation de la prime d’activité pour mieux rémunérer le travail : au-delà du principe, cet effort reste assez limité[5]
Deux mesures sont évoquées pour les exercices suivants.
- Dès 2019, extension de l’exonération ACCRE, Aide au chômeur créant ou reprenant une entreprise, à l’ensemble des indépendants.
- A compter de 2020, création des emplois francs dans les quartiers prioritaires de la ville.
Pour 2019 ou 2012, ces intentions de mesure ne correspondent évidemment à aucun engagement budgétaire ferme.
[1] Source : « Chiffres clés PLF 2018 – Les crédits des missions du budget général de l’Etat » – 27/09/17
[2] LFI 2017 au format PLF 2018
[3] Crédits de paiement en milliards d’euros (hors contributions directes de l’État au CAS Pensions)
Mission | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
Travail et emploi | 16,7 | 15,2 | 12,9 | 12,6 |
Évolution en € | -1,5 | -2,29 | -0,31 | |
Évolution en % | -9% | -15% | -2% |
[4] Source : « Chiffres clés PLF 2018 – Schéma d’emplois Etat (budget général et budgets annexes) (en Etp) »
[5] « Conformément à l’engagement présidentiel, la prime d’activité fera l’objet de revalorisations exceptionnelles significatives dès 2018. Cette revalorisation de 20 € par mois dès 2018 s’accompagnera de l’entrée de 65 000 nouveaux foyers éligibles à la prime d’activité et dont les revenus sont légèrement supérieurs à 1 500 € par mois pour une personne seule. »
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