POLE EMPLOI PHOTOGRAPHIE DES INTENTIONS D’EMBAUCHES POUR 2018.

L’enquête Besoins en Main d’Œuvre (BMO) 2018 de Pôle Emploi[1] enregistre une croissance des projets de recrutement des entreprises interrogées pour l’année 2018 à hauteur de 2,35 millions (avec près de +18% soit +370 000 contrats). Pour 2018, 26% des établissements envisagent au moins un recrutement, ce qui correspond à une hausse de +3,5 points par rapport à 2017.

Ces chiffres comprennent tous les types de contrats y compris des contrats courts et des contrats saisonniers. Ces derniers constituent 35% des intentions d’embauches répertoriées et restent stables en nombre par rapport aux intentions pour 2017.

Parmi les types de postes à fort recrutement, la proportion des emplois saisonniers est élevée[2], parmi les employés agricoles, les salariés de l’hôtellerie-restauration, ceux de l’animation culturelle et les vendeurs.

Cette enquête est un indicateur pertinent des tendances du marché du travail[3], dans la mesure où elle effectuée annuellement sur la même base. Elle présente une photographie des intentions[4].

LES MOTIFS DES PROJETS DE RECRUTEMENTS RESTENT STABLES, ILS EXPLIQUENT LE TYPE DE CONTRATS DE TRAVAIL PROPOSES

On distingue trois grands types de motifs dans les intentions d’embauche :

1. Le « surcroît d’activité ponctuel » concerne 48% des intentions d’embauches.

2. Les remplacements prévus, à la date de l’enquête représentent 37% des intentions d’embauche dont 24% pour les départs et 13% pour le remplacement des absences prévues (maternité, formation, congés exceptionnels, etc.). Ne sont pas pris en compte dans les prévisions les départs et les absences imprévues (dont les démissions) comme les arrêts maladie (maladies, accidents, etc.) qui conduiront à une proportion logiquement plus forte de la part occupée dans les embauches par les remplacements.

3. Les créations de postes ne concernent que 15% des intentions d’embauche.

Cette typologie des motifs apparait en phase avec la nature des contrats envisagés :

• 36% de contrats courts (inférieur à 6 mois)

• 22% de CDD de plus de 6 mois,

• 44% de CDI (correspondant souvent aux remplacements des départs et à des créations de postes…).

LES EMPLOYEURS PERÇOIVENT DES « DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT » SUR CERTAINS POSTES

Plus de 44% des projets de recrutement sont désormais jugés « difficiles » par les employeurs. Il ne s’agit pas de postes non pourvus, mais de recrutements jugés trop lents ou couteux par les employeurs. Ce phénomène, souvent caricaturé, fera l’objet d’un prochain billet de ce blog.

Parmi les métiers présentant les plus forts recrutements, les difficultés sont ressenties principalement pour les personnels de l’hôtellerie-restauration : Cuisiniers (61%), employés de l’hôtellerie (50%) et serveurs de cafés, de restaurants (49%), les aides à domicile et aides ménagères (77%) et les aides-soignants (médico-psycho., auxiliaires puériculture…) (48%).

La seule catégorie-cadre concernée par des « difficultés de recrutement » est celle des Ingénieurs, cadres études et  R et D informatique (62%), mais ce phénomène mérite d’être détaillé puisque l’on constate sur ces métiers, d’une part, le maintien d’un fort chômage des « plus de 40 ans » et, d’autre part, de fortes embauches de débutants.

DES MÉTIERS ENREGISTRENT UNE BAISSE DES INTENTIONS D’EMBAUCHE

Parmi les 15 métiers qui enregistrent les plus fortes variations à la baisse (en nombre de projets de recrutement)[5], les prévisions d’embauche baissent, en particulier, pour

• Les cadres de la banque (-14%),

• Les ingénieurs, cadres techniques de l’agriculture (-18%),

• Les cadres de l’hôtellerie-restauration (y.c. restauration collective) (-19%),

• La maitrise des magasins (-4%), etc.

[1] Source : Enquête Besoins en Main d’Œuvre 2018 – Pôle Emploi – http://statistiques.pole-emploi.org/bmo

[2] Proportion de projets saisonniers supérieure à la moyenne dans les postes à fort recrutement

[3] L’enquête Besoins en Main-d’œuvre (BMO) est réalisée par Pôle emploi, avec ses directions régionales et le concours du Crédoc. Elle mesure les intentions de recrutement des employeurs pour l’année à venir et est un élément essentiel de connaissance du marché du travail. C’est un outil d’orientation professionnelle qui a pour objet de contribuer à anticiper sur les difficultés de recrutement, à améliorer l’orientation des demandeurs d’emploi vers des formations ou des métiers (en adéquation avec les besoins du marché du travail) et à informer les demandeurs d’emploi sur l’évolution de leur marché du travail et les métiers porteurs.

[4] 436 600 entreprises ont répondu à cette enquête adressée à 1 750 000 entreprises, soit environ un quart de réponses.

« L’enquête porte sur l’ensemble des employeurs hors administrations de l’État (Ministères, Police, Justice…) et entreprises publiques (Banque de France…). Cette définition correspond au total à 2 313 354 établissements pour la France (extraits du répertoire SIRENE), dont 1 743 813 ont été interrogés cette année. »

[5] Baisse des intentions d’embauche en 2018.