UN OBJECTIF DE 100 MILLIARDS D’EUROS D’ÉCONOMIE A ÉTÉ ÉVOQUÉ POUR 2019
Les réflexions du gouvernement sur un objectif d’économie de 100 milliards d’euros dans le projet de budget 2019 se traduisent par l’évocation publique de plusieurs pistes de mesures portant sur des montants très importants.
L’évocation de pistes d’économie par les ministres en charge de ces questions, voire le premier d’entre eux, fait désordre[1].
Certains experts partagent l’impression de la réalisation d’un test de communication pour mesurer les réactions des organisations et des élus.
Au travers de ce qui apparait finalement une sorte de jeu, l’inquiétude gagne différentes catégories d’entrepreneurs et de français, ce qui, avant même d’avoir pris des mesures, provoque un repli d’activités, la mise en attente des décisions, si ce n’est pas encore de la panique.
Parmi les points évoqués par les ministres : réduction des aides sociales, diminutions des emplois publics, suppression du taux de TVA réduite comme dans le bâtiment, etc., il semble l’impact « emploi » de ces décisions n’aient jamais évoqué alors que la plupart d’entre elles auraient un effet négatif sur l’emploi.
L’IMPACT SUR L’EMPLOI DES MESURES D’ÉCONOMIE N’A PAS ÉTÉ PRIS EN COMPTE
Le pire sur cette problématique, c’est que l’impact sur l’emploi des mesures évoquées n’a jamais été pas pris en compte dans les raisonnements des ministres…
Par exemple, la suppression de la réduction de la TVA sur les chantiers de rénovation conduira à une baisse des commandes et par suite des emplois. Autre exemple, la baisse des allocations familiales ou celle de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) réduira proportionnellement le volume des emplois à domicile.
LE TRAITEMENT TRONÇONNÉ DES PROBLÈMES CONDUITS À QUELQUES DÉBOIRES…
J’ai le souvenir de la réponse qui m’avait été faite par le conseiller du ministre en charge du dossier, lors de l’élévation de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans.
Ce conseiller avait répondu à ma question sur ce point en affirmant que « l’impact des mesures prises sur le nombre de chômeurs et leur indemnisation ne concernait pas son ministère ».
A posteriori, cet impact du relèvement d’âge sur le nombre de chômeurs n’a jamais été évalué à ma connaissance. Il entre pourtant comme l’une des causes des chiffres actuels.
Une part de l’économie sur le budget des retraites a pourtant été compensée par l’augmentation des indemnités chômage ou par des années de RSA pour les chômeurs de 60 à 62 ans.
[1] Le ministre de l’Économie a ainsi envisagé qu’il pourrait être « légitime de réduire la politique sociale sur l’emploi » (20/05/18).
Le ministre des Comptes publics a déclaré que la prime d’activité était comme « une trappe à inactivité ». Il souhaite « revoir ce système social » pour une meilleure incitation au retour à l’emploi.
Le Premier ministre envisage de critiquer le système pour le déconsidérer. La contrepartie qu’il propose serait « d’investir beaucoup plus dans l’accompagnement vers le travail ». Cela parait manquer de cohérence avec la réduction des effectifs de Pôle Emploi …
Des évolutions sont souhaitables mais le présupposé budgétaire semble devoir fausser la démarche.
Pas de commentaire sur “LA ROULETTE RUSSE AUX ÉCONOMIES GOUVERNEMENTALES TOURNE A FOND, SANS TENIR COMPTE DE L’IMPACT DES MESURES ÉVENTUELLES SUR L’EMPLOI.”