LE RYTHME ANNUEL DES SUPPRESSIONS DE POSTES DANS LA FONCTION PUBLIQUE D’ÉTAT SE DESSINE
On part de l’objectif de base de 50 000 suppressions de postes[1] d’ici à 2022 (année 2022 comprise).
« Les efforts en matière d’emplois auront vocation à se renforcer dans les prochaines années et s’appuieront sur les résultats du processus de transformation « Action publique 2022 ». La trajectoire des effectifs sera articulée avec l’évolution des missions et de l’organisation des services publics. »
On dispose du chiffre de suppression de postes de 2018 : 1 600 postes (chiffre initial de la loi de finances à confirmer), de celui programmé de 4 164 postes en 2019 et d’une annonce de plus de 10 000 suppressions de postes en 2020 (encore floue).
Il resterait donc environ 34 000 postes à supprimer en 2021 et 2022[2].
LA RÉPARTITION DE CES SUPPRESSIONS POUR 2019 FIGURE DANS LE PLF
Au-delà de cette estimation globale, il y a des mouvements de hausse et de baisse, selon les ministères.
Pour 2019, les créations de postes concernent principalement la création « de 2 153 emplois au ministère de l’Intérieur (police, gendarmerie et sécurité civile)[3], 1 300 emplois au ministère de la Justice et 466 emplois au ministère des Armées ».
On prévoit en regard une baisse de 8 412 postes sur d’autres ministères.
Ce chiffre se décompose entre 5 694 emplois dans les Ministères et 2 718 emplois chez les opérateurs.
Sont ainsi été annoncée la suppression de 1 800 postes dans l’éducation nationale, de 2 283 postes à Bercy, de 1 618 postes pour le Travail (dont à Pole emploi et l’Afpa), 1 078 postes pour la transition écologique.
Tableau des prévisions du nombre de postes supprimés en 2019 dans les ministères et chez les opérateurs.
Ministère |
Ministères |
Opérateurs |
Ensemble |
Action et des Comptes publics |
– 1 947 |
– 336 |
– 2 283 |
Éducation nationale |
– 1 800 |
– 1 800 |
|
Travail |
– 233 |
– 1 385 |
– 1 618 |
Transition écologique et solidaire |
– 811 |
– 267 |
– 1 078 |
Solidarités et de la Santé |
– 250 |
– 252 |
– 502 |
Europe et des Affaires étrangères |
– 130 |
– 166 |
– 296 |
Économie et des Finances |
– 280 |
– 280 |
|
Agriculture et de l’Alimentation |
– 140 |
– 137 |
– 277 |
Culture |
– 50 |
– 110 |
– 160 |
Ces chiffres ne prennent pas en compte la réduction de 35% du nombre des emplois aidés entre 2018 et 2019, dont de l’ordre de 15 000 était affecté auprès des employeurs de la fonction publique d’État.
DES RÉORGANISATIONS, AU SEIN DE CHAQUE MINISTÈRE, VONT EN DÉCOULER.
Le rééquilibrage des personnels au sein de chaque ministère est attendu suite à ces mesures, comme cela a été précisé pour l’Éducation nationale[4].
L’APPLICATION EFFECTIVE DE CES ANNONCES RESTERA À SUIVRE
L’application réelle de ces objectifs ne sera connue qu’avec un certain recul.
Mais il semble probable, même en tenant compte du flux des départs, des retraites, etc., que les recrutements dans la fonction publique d’État devraient diminuer sensiblement dans les années qui viennent.
Par ailleurs, le souhait de « maîtriser la dépense publique » pourrait conduire à d’autres mesures concernant les effectifs dès 2019, si le taux de croissance n’augmente pas davantage au second semestre qu’au premier où il arrive juste à 0,4%.
Pour mémoire : Schéma d’emplois des ministères et des opérateurs depuis 2014 (ETP)
Année |
Évolution du nombre de postes |
2014 |
-813 |
2015 |
+7 004 |
2016 |
+14 005 |
2017 |
+12 162 |
LFI 2018 |
-1 600 |
PLF 2019 |
-4 164 |
[1] « Nous tiendrons l’objectif du président de la République de supprimer 50 000 postes à l’horizon 2022 » (Premier ministre)
[2] C’est-à-dire : 50 000 – 1 600- 4 164 – 10 000 = environ 34 000 postes.
[3] Auxquels on peut ajouter 125 créations d’emplois pour les opérateurs du ministère
[4] Les effectifs seront plus fortement diminués dans l’enseignement secondaire (-2 600 postes) pour être augmentés dans l’enseignement primaire.
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