LES INTENTIONS DE RECRUTEMENT DE CADRES SONT FORTES.
L’Apec vient de publier son Baromètre sur l’emploi des cadres[1]. Il en ressort que les intentions de recrutement de cadres se situent à un niveau élevé[2].
C’est le cas, en particulier, dans trois secteurs : activités informatiques, conseil et services aux entreprises et ingénierie en recherche et développement.
Les entreprises interrogées en septembre 2018 pour le baromètre trimestriel de l’Apec sont un peu plus optimiste qu’il y a un an quant à leur situation économique[3], mais en majorité, elles envisagent une stabilité de leurs activités.
Les motifs des recrutements correspondent donc davantage à des remplacements (démissions, départs en retraite, etc.) qu’à la création de nouveaux postes[4].
LE NOMBRE DES CANDIDATURES PAR OFFRE A BAISSE
L’Apec constate une baisse du nombre moyen de candidatures par offre d’emploi diffusée[5].
Les raisons peuvent être diverses, manque de candidats sur des demandes plus pointues ou ciblage plus précis des candidats compte tenu des offres disponibles ou utilisation d’autres canaux d’offres d’emploi que l’Apec (sur des plateformes anciennes ou récentes).
« Les candidatures sont certes moins nombreuses, mais semblent répondre aux exigences des recruteurs.[6] »
CERTAINES TENSIONS DANS LE RECRUTEMENT DEMEURENT.
Dans une part des secteurs et des fonctions, les recruteurs ont fait part de réelles tensions dans le recrutement de certains profils hautement qualifiés.
Le sentiment de tension progresse dans l’informatique. 83 % des recrutements sont jugés difficiles.
« Le faible nombre de candidats, la recherche de profils ayant des compétences très pointues, et la forte concurrence que se livrent les ESN (entreprises de services du numérique) pour les attirer peuvent expliquer le sentiment de tension dans cette fonction. »
Il en est de même pour la production industrielle-travaux et chantier dont 78% sont jugés difficiles, car les recruteurs recherchent en effet des cadres expérimentés.
Les difficultés de recrutement de cadres ne peuvent être assimilés aux difficultés de recrutement sur des postes non qualifiés, comme cela est parfois fait dans le discours sur le marché du travail.
La part des recrutements abandonnés, sur la base des offres collectées par l’Apec, est stable à hauteur de 9 %[8].
« Ces abandons s’expliquent principalement par un manque de candidatures adéquates ».
LE CHÔMAGE DES CADRES STAGNE.
Enfin, le nombre de chômeurs en statut cadre inscrits à Pôle emploi (en catégories A, B et C) s’est stabilisé autour de 325 000. Cela signifie que les recrutements ne suffisent pas à réduire de chômage des cadres, en particulier celui des cadres en fin de carrière.
Le nombre de recrutements de cadres semble à mettre en regard d’une plus grande mobilité des cadres entre employeurs, sur cette dernière année, dans les secteurs les plus dynamiques.
[1] Source N°65 24/10/2018 – Note de conjoncture APEC– 4E trimestre 2018 / Numéro 65 – https://bit.ly/2qayK5r
[2] « Depuis la création du baromètre, la proportion des entreprises à déclarer avoir recruté un cadre n’a jamais été aussi élevée (63 % au 3e trimestre 2018) ce qui traduit le dynamisme du marché de l’emploi cadre. »
Pour le Directeur général de l’Apec, « Le marché de l’emploi cadre reste bien orienté même s’il faudra attendre les prochains mois pour savoir si toutes les intentions du 4e trimestre se transforment en véritables recrutements. »
[3] 29% des entreprises interrogées jugent qu’elles évoluent dans un environnement économique plus favorable ; 13% jugent que leur situation économique s’est dégradée et près de 60% des entreprises déclarent évoluer dans un environnement stable.
« Deux secteurs se démarquent par un moral au beau fixe, la construction et les activités informatiques avec respectivement 46 % et 48 % de leurs entreprises se déclarant optimistes, mais cette proportion est en léger recul pour le premier (-1 point), alors que l’augmentation est franche pour le second (+8 points). Dans les deux cas, la part des pessimistes est contenue à 6 %. »
[4] « Les entreprises, interrogées en septembre 2018 quant à leurs prévisions de recrutement au 4e trimestre 2018, sont plus nombreuses qu’il y a un an à prévoir de recruter au moins un cadre à 57 % (+2 points). Mais ce sont toujours les remplacements plutôt que le développement de l’activité qui motivent ces recrutements, dont le niveau de certitude, en conséquence, est élevé puisqu’elles sont certaines de recruter à hauteur de 75 %. La transformation des intentions du 4e trimestre en véritables recrutements reste toutefois à confirmer et sera à suivre tout particulièrement dans les prochains mois. »
[5] « Une offre d’emploi confiée à l’Apec au 1ertrimestre 2018 a attiré en moyenne 29 candidats, contre 34 un an auparavant. Les candidatures sont en baisse dans l’ensemble des fonctions, à l’exception de la direction d’entreprise qui affiche une stabilité. »
[6] « Trois à six mois après la parution de l’offre d’emploi, 66 % des postes proposés au 1er trimestre 2018 sont pourvus (contre 65 % un an auparavant). »
[8] « Les recrutements sont plus fréquemment abandonnés dans la fonction études-R&D et direction d’entreprise (dans respectivement 14 % et 13% des cas). Les recrutements sont, en revanche, moins souvent abandonnés en santé, social, culture (dans 2 % des cas), qui recrute essentiellement pour des remplacements qui sont moins facilement remis en cause. »
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