DES PRÉVISIONS FINANCIÈRES 2019-2022 POUR L’UNEDIC VIENNENT D’ÊTRE PRÉSENTÉES
Des prévisions financières viennent d’être présentées au Bureau de l’Unédic prenant en compte une estimation des effets financiers des mesures d’économie issues des décrets sur l’assurance chômage[1].
Elles se basent sur l’hypothèse du maintien de leur remplacement par une fraction de la CSG sur les revenus d’activité, suite à la suppression des contributions salariales par la loi « Avenir professionnel » ; cette mesure reste à confirmer lors de l’adoption des projets de loi de finances successifs.
L’analyse des modifications des ressources du régime d’assurance-chômage fera l’objet d’un autre Billet (remplacement progressif des cotisations salariales par une fraction de CSG activité, extension à l’Assurance chômage des allègements de cotisations patronales sur les bas salaires et exonérations spécifiques, assiette de la CSG activité, etc.).
Les prévisions confirment « l’impact financier global de la réforme » qui va entrer en vigueur en novembre 2019 et en avril 2020. Ces prévisions de l’institution apparaissent tout à fait sérieuses et présentent un grand intérêt.
L’impact financier d’économie budgétaire, objectif de la réforme, se traduit par une suppression ou une baisse de l’indemnisation d’une moitié des chômeurs d’ici fin 2020. Elle est décrite précisément par l’Unédic.
Ces effets sur les bénéficiaires feront l’objet d’un autre Billet.
LES DÉPENSES D’ALLOCATION CONTINUENT D’AUGMENTER EN 2019
Les dépenses liées aux allocations continueraient d’augmenter en 2019 de +1,9%, puis diminueraient à partir de 2020[2].
Ces prévisions reposent sur une estimation de :
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La diminution du nombre de chômeurs indemnisés à la fois par le contexte économique supposé favorable et la diminution des droits qui va s’appliquer,
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La réduction des indemnités d’une part des assurés,
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L’entrée de démissionnaires et d’indépendants comme nouveaux bénéficiaires de l’indemnisation.
L’explication de l’Unédic est très claire :
« Les deux mesures qui portent ces économies sont celles qui modifient au 1er novembre 2019 les conditions d’ouverture et de rechargement des droits, et celles qui modifient le calcul du salaire servant de référence pour déterminer le montant de l’allocation. »[3]
La hausse du financement de l’Unédic à Pôle emploi est également prise en compte dans ces prévisions[4].
LE RETOUR À L’ÉQUILIBRE DE L’ASSURANCE CHÔMAGE EST PRÉVU À FIN 2020
Le solde financier de l’Unédic devrait évoluer comme suit :
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2019 : -1,8 Md€,
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2020 : -0,3 Md€ et retour à l’équilibre de l’Assurance chômage à la fin de l’année 2020,
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2021 : +3 Mds€,
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2022 : +5,3 Mds€.
LA DETTE DE L’UNEDIC ATTEINDRAIT SON MAXIMUM DE 37,7 MILLIARDS D’EUROS À FIN 2020 AVANT DE DIMINUER.
À fin 2020, la dette atteindrait son maximum de 37,7 Mds€. Ces dernières prévisions permettraient de procéder à la diminution de la dette à partir de 2021.
À fin 2022, elle pourrait être réduite de 22%, soit à un peu moins de 30 Mds€[5].
Toutes choses restant égales, une liquidation de la dette de l’Unédic apparait théoriquement possible dans la décennie. Mais il semble peu probable que rien ne change en chemin…
[1] Un rapport « présente l’actualisation de la prévision de la situation financière de l’Assurance chômage pour les années 2019 à 2022 en y intégrant les effets des décrets du 26 juillet 2019 ». Il « repose sur les mêmes hypothèses que la prévision de juillet, à savoir les hypothèses de croissance et d’inflation du Consensus des économistes de juin 2019 (et d’avril 2019 pour les prévisions de 2021 et 2022) ».
Lire la « SYNTHÈSE DU RAPPORT SUR LES PERSPECTIVES FINANCIÈRES DE L’ASSURANCE CHÔMAGE 2019-2022 » – Unédic – https://bit.ly/2lnNvTy
[2] « Cette baisse irait en s’accélérant du fait de la conjoncture et de la réforme (modifications des conditions d’ouverture de droit et du calcul du salaire journalier, dégressivité des allocations au-delà de 4 500€ brut mensuel de salaire perdu), et ce malgré les nouveaux publics pris en charge (indépendants et démissionnaires) qui entrainent des dépenses supplémentaires d’allocation à hauteur de 440 M€ par an environ à partir de 2020. »
[3] Communiqué de presse Unédic du 24 septembre 2019 : « Trajectoire financière de l’Assurance chômage avec effets des nouvelles règles »
[4] Le financement passera « de 10 % à 11 % des contributions annuelles encaissées par l’Unédic à compter du 1er janvier 2020, augmenteraient sur l’ensemble de la période 2020-2022 (1 point équivaut à 380 M€ par an environ) ».
[5] 29,4% pour être précis.
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