L’importance de l’impact de la réforme, par décret, de l’indemnisation chômage sur les demandeurs d’emploi interroge tous les acteurs de l’emploi.
L’Unédic a déjà publié des prévisions d’impact, fin septembre, sur la base de ses données statistiques, avec une série d’hypothèses.
Elles vont dans le sens des analyses qualitatives des experts de l’emploi[1] et chiffrent précisément les conséquences quantitatives de la réforme qui débute.
LANCEMENT D’UNE CONSULTATION POUR MESURER L’IMPACT DE LA REFORME DE L’INDEMNISATION CHÔMAGE SUR LES COMPORTEMENTS DES CHERCHEURS D’EMPLOI
Pour évaluer les conséquences directes et concrètes des nouvelles règles, Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC), et ses partenaires[2], lancent une consultation des chercheurs d’emploi sur la réforme et ses conséquences[3].
Les partenaires sont des associations : ATD Quart Monde, le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) et la Fédération des acteurs de la solidarité[4], et deux organisations syndicales : la CFDT et l’UNSA.
La consultation permettra deux modes de contribution :
- Un témoignage libre sur la réforme de l’assurance chômage et
- Un questionnaire comportant 40 propositions.
Les réponses seront anonymes.
Les propositions du questionnaire de SNC se situent à un autre niveau. Chacune mérite une réflexion. Elles pourraient être commentées dans de prochains billets de ce blog.
La plateforme « SNC Expressions » sera accessible, dès le 1er novembre 2019 : https://bit.ly/2BPSe51
C’est-à-dire à partir de la date de début de l’application de la réforme.
LES DIFFICULTÉS SUPPLÉMENTAIRES ET LES CHANGEMENTS DE COMPORTEMENT DES CHERCHEURS D’EMPLOI POURRONT ÊTRE MIEUX ESTIMÉS.
L’observation et l’analyse des réponses devrait permettre d’avoir une idée sur les tendances induites par la réforme, et de communiquer sur les conséquences de la réforme.
D’une part, elle concernera les difficultés réelles rencontrées par les chômeurs pour accéder à l’emploi et devrait permettre d’évaluer leurs attentes et leurs besoins pour faciliter leur retour à l’emploi.
D’autre part, elle mesurera les changements de comportement de la part des chercheurs d’emploi sont à prévoir face à une réduction de l’indemnisation :
- Abandon d’un travail à temps partiel ou occasionnel pour percevoir une indemnité chômage pleine,
- Recours aux aides sociales actuelles (RSA ou prime d’activité) en substitution de l’indemnité ou
- Incitation à un retour à l’emploi plus rapide.
En effet :
« Conditions d’ouverture des droits, calcul du montant et de la durée d’indemnisation, rechargement des droits … Les nouvelles règles de l’assurance chômage vont affecter durement les hommes et les femmes qui connaissent le chômage. » – Communiqué SNC – 29/10/29
UN CALENDRIER DE LA CONSULTATION, EN DEUX TEMPS, EST ANNONCE
Cette consultation va se tenir en deux temps, pour tenir compte du calendrier d’application de la réforme :
- Premier volet de la consultation le 1er novembre 2019 et communication des premiers résultats début avril 2020 ;
- Second volet de la consultation : en avril 2020 et publication des résultats complets début 2021.
Les résultats de la démarche engagée par SNC devrait alimenter une remise en cause de la réforme de l’indemnisation chômage en mettant en avant des constats de terrain concrets et incontournables.
[1] « Au total, ce sera un chercheur d’emploi indemnisé sur deux, soit près de 1,3 millions de personnes qui seront touchés par la réforme. Nombreux sont ceux qui perdront leurs droits (200 000 exclus du régime) verront leur accès à une allocation reportée (210 000 de 5 mois en moyenne) et leur allocation raccourcie en durée (300 000) avec le risque de basculer vers le RSA.
A compter du 1er avril 2020, 850 000 chercheurs d’emploi supplémentaires, parfois déjà touchés par les premières mesures, verront le montant de leur allocation baisser de 22% en moyenne, et pour certains de moitié. »
[2] SNC et ses partenaires lancent une consultation sur la réforme de l’assurance chômage et ses impacts – https://bit.ly/2BVNLOc
[3] Le Délégué général de Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC), Vincent Godebout, résume la démarche de cette initiative :
« Cette réforme repose sur le principe parfaitement erroné que les chercheurs d’emploi choisissent de ne pas travailler. Il est donc urgent de rappeler que le chômage n’est pas un choix et que le régime d’assurance chômage doit, contrairement à ce qui s’annonce, protéger celles et ceux qui sont le plus exposés au risque. Au vu de l’importance des enjeux et compte tenu du nombre de personnes et d’organisations concernées par cette réforme nous avons choisi de réaffirmer ensemble notre désapprobation quant à cette réforme injuste et d’ensuivre les impacts concrets sur la vie de centaines de milliers de chercheurs d’emploi. Nous évaluerons ensuite ses impacts pour proposer une première restitution dès le 1er avril 2020. »
[4] Nouvelle appellation de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réadaptation sociale (FNARS)
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