L’ÉCONOMIE SOCIALE PEUT CONTRIBUER A LA CRÉATION D’EMPLOIS DANS LE CONTEXTE DE LA RÉCESSION DE LA PÉRIODE A VENIR.
La crise économique et sociale qui débute pourrait conduire à la suppression d’environ un million de postes sur l’année 2020. Cette évolution annoncée incite à rechercher des solutions concrète, en particulier pour sauvegarder l’emploi et développer des embauches nouvelles.
Parmi les diverses pistes à explorer, celle du développement de l’économie sociale et solidaire[1] apparait sérieuse pour créer des nouveaux emplois.
Car les pistes « ne se résument pas aux objectifs de l’économie marchande mais comportent une part d’activités d’intérêt général que le secteur public est de moins en moins en mesure d’assurer. » (…) « … l’économie sociale, écologique et solidaire qui va étendre son périmètre à la lisière du secteur public et de certains segments du secteur marchand. » [2]
C’est l’idée centrale qu’il semble impératif de développer :
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D’une part, des entreprises générant de trop faibles dividendes se trouvent menacées et pourraient évoluer sous une forme relevant de l’économie sociale. C’est-à-dire sans nécessiter de rémunération du capital. Les cas qui vont se présenter vont être nombreux (recherche de repreneurs, cessation de paiement, faillite, etc.)
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D’autre part, la question de la limite du champ des services publics se pose. Des associations peuvent être chargée de missions d’intérêt général avec beaucoup de bénéfice. Illustration au niveau du SPE ou coexiste les réseaux associatifs des mission locales pour l’emploi des jeunes et des Cap Emploi à côté de l’établissement public, Pôle emploi.
Il ne s’agit pas ici d’attaquer le champ de la libre entreprise ou celui des fonctions publiques, mais de promouvoir l’économie sociale comme forme de développement économique, social et humain intermédiaire au-delà de sa place actuelle.
Des secteurs économiques ont vocation à échapper, en partie ou en totalité, à la logique de l’entreprise marchande, comme à celle de la fonction publique, de par l’objet de leur activité, par exemple le secteur de la santé.
L’ÉCONOMIE SOCIALE DEVRAIT CONTRIBUER AU PLAN DE RELANCE
Les associations, mutuelles, coopératives, etc. ont été plutôt malmenés, depuis plusieurs années, sans entrer ici dans le détail.
Revoir la donne apparait indispensable pour répondre à des situations de crise.
« Une initiative dont le principe consiste à identifier les besoins en activité de production ou de services non couvertes par le secteur marchand ou les services publics et pouvant employer des chômeurs. »
Il est possible de mobiliser les ressources de l’économie sociale dans les circonstances présentes, par exemple en encourageant la reprise d’entreprise en difficulté sous forme de coopérative. On dispose de modèles qui ont fait leur preuve.
Les investissements de l’État pourraient bénéficier au secteur de l’économie sociale, s’il existe une volonté politique en ce sens.
La question du recours à des emplois aidés, confiés aux entreprises de l’économie sociale, se posera à terme, en particulier dans le cadre d’une politique de l’emploi des jeunes de 18 à 29 ans ou des chômeurs de longue durée.
CIBLER LE SOUTIEN AUX ASSOCIATIONS, COOPÉRATIVES, MUTUELLES OU FONDATIONS SEMBLE JUDICIEUX
Néanmoins, il faut prendre certaines précautions.
Il semblerait judicieux de cibler sur les formes classiques des associations, coopératives, mutuelles ou fondations, sans rechercher la création d’entreprises du « troisième ou quatrième type ». Cette quête de nouvelles formules m’apparait comme un travers de certains partisans de l’économie sociale qui privilégient le discours et les appellations nouvelles.
De la même manière, l’imbrication d’entreprises de l’économie sociale et d’entreprises marchandes (censées être « vertueuses »), au sein de groupes, parait une voie dangereuse, si l’on se livre à un examen des montages qui ont pu être réalisés.
Enfin, il ne faut pas mélanger l’engagement des bénévoles (ou de jeunes en service civique) avec des emplois ; des ambiguïtés ont pu apparaitre et perdurer, même si c’est moins le cas que dans le secteur public (par exemple avec les jeunes en service civique au sein de Pôle emploi).
Ces sujets doivent évidemment faire débat !
[1] Le concept d’économie sociale et solidaire (ESS) désigne un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale. – https://www.economie.gouv.fr/cedef/economie-sociale-et-solidaire
[2] « Mobiliser l’économie sociale, écologique et solidaire » – Paul SANTELMANN, Consultant, expert en ingénierie des compétences.
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