LA NOUVELLE MINISTRE DU TRAVAIL VA REPRENDRE LES CHANTIERS EN COURS

La nouvelle ministre du Travail, Élisabeth Borne, (ex-ministre de la Transition écologique et solidaire) va reprendre les chantiers en cours, prendre les décisions attendues et proposer des solutions innovantes dans un contexte montée du chômage et de vive tension sociale pour cette fin d’année.

D’une part, la perspective d’une vague de plans sociaux se confirme.

D’autre part, l’arrivée de jeunes en recherche d’un premier emploi, tardant à trouver un emploi, à la rentrée devrait augmenter massivement le nombre de jeunes demandeurs d’emploi.

LA FEUILLE DE ROUTE DE LA MINISTRE COMPREND PLUSIEURS POINTS D’ACTUALITÉ.

• La révision de la réforme de l’assurance-chômage qui a été évoqué, sans que l’on connaisse les règles qui seront retenues. Il est question, selon les propos tenus, de procéder à quelques ajustements sans remettre en cause le principe de la réforme. Le retrait de cette réforme apparait peu probable à ce jour.

• La relance des emplois aidés (parcours emploi compétences (PEC) dont le nombre a chuté en 2020 a priori par des modifications des règles : publics, montant de la subvention, etc. Il en est de même pour les « emplois francs » dont le flux a chuté.

• Le recadrage du Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC) : choix des priorités et budget pour 2021, pour la formation des jeunes au chômage et des chômeurs de longue durée,

• La réduction de l’aide au chômage partiel à partir du 1^er octobre,

• Le dispositif de chômage partiel de longue durée qui devrait être ciblé sur des entreprises en crise durable mais ayant des perspectives à moyen terme: automobile, aéronautique, etc.,

• L’évolution de la politique de formation en fonction des premiers constats,

• La limitation du recours aux travailleurs détachés pour les entreprises ayant recours au chômage partiel de longue durée doit être formalisée. Il est également de renforcer les contrôles pour limiter le recours aux situations illégales d’emploi de travailleurs détachés.

• Les moyens de Pôle emploi et des Missions locales qui vont avoir à accompagner un public beaucoup important, doivent être augmentés, en mobilisant un personnel bien formé. Les effectifs actuels ne suffiront pas.

• L’extension de l’expérimentation des « territoires zéro chômeurs » reste à confirmer,

• Etc.

LA CONTRIBUTION DU MINISTÈRE DU TRAVAIL AU « PLAN JEUNE » EST ATTENDUE

Vient s’y ajouter la contribution du ministère au « plan jeune », qui a été annoncé pour juillet. Il devrait introduire des incitations financières à l’embauche (prime ou exonération de cotisations), etc.

Les autres aspects seraient traités par d’autres ministères : logement, aide sociale d’urgence, santé, etc.

LES NÉGOCIATIONS CONCERNANT LA CONVENTION ENTRE L’ÉTAT ET L’UNEDIC CONSTITUENT UN ENJEU MAJEUR.

La prise en charge d’un tiers de la facture du chômage partiel décidée par le gouvernement conduit l’Unédic à avoir une dette de plus 60 milliards à fin 2020, soit deux ans de cotisations !

L’État aurait dû prendre à sa charge l’ensemble du cout du chômage partiel qu’il avait décidé sans faire porter cette charge à l’Unédic qui n’a pas de ressources correspondantes et a dû recourir à 10 milliards d’emprunt.

L’État devrait assumer sa responsabilité et non l’imposer cette charge aux partenaires sociaux. La question posée une nouvelle fois porte sur les rapportas entre État et partenaires sociaux comme sur d’autres dossiers.

LE DOSSIER DU REVENU UNIVERSEL D’AUTONOMIE DEVRAIT ÊTRE RELANCE

La ministre du Travail dispose d’une ministre déléguée à l’insertion, Brigitte Klinkert, ancienne présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, donc connaissant bien tous les aspects du dossier du RSA. Celle-ci devrait contribuer au projet de mise en place du Revenu Universel d’Autonomie (RUA), si tant est que celui-ci aboutisse avant 2022, ce qui n’est pas acquis.

Le RUA parait être le chantier social d’envergure à mener sur ce quinquennat pour le ministère du Travail. Muriel Pénicaud a mené sur ces trois dernières années les réformes structurelles, dont les Ordonnances Travail, prévu dans le programme du Président.