LA MARGINALISATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
Paul SANTELMANN, Consultant/expert en ingénierie des compétences
Sans accorder une importance démesurée au casting gouvernemental, l’absence de secrétaire d’État à la formation professionnelle et l’abandon même de ce thème dans l’intitulé du Ministère du Travail confirment la lente dissolution de cet enjeu alors que l’Éducation Nationale et l’enseignement supérieur compteront cinq ministres et secrétaires d’État.
Cette situation découle d’une lente dérive amorcée à la fin des années 90 autour de deux logiques d’abandon d’une politique structurée : celle de la décentralisation et de la libéralisation.
Or si la formation continue des salariés n’a guère besoin d’une impulsion étatique et s’accommode fort bien de la conjonction des intérêts des entrepreneurs et des syndicalistes, l’ensemble des ressources nécessaires à l’accompagnement des mobilités professionnelles (souhaitées ou contraintes) des actifs exige une ambition politique digne de ce nom.
Cet enjeu est à la fois social et économique et rend donc inopérant un simple recours aux lois du marché.
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Mettre en place des formations utiles aux personnes souhaitant évoluer professionnellement nécessite de nombreuses conditions qui permettent de faire converger les objectifs personnels et les transformations du travail.
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Former à des métiers en déclin ou à des savoirs obsolètes ne sert ni l’économie, ni le social.
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Développer des formations professionnelles indépendamment des contextes économiques et sectoriels locaux, de l’état du marché de l’emploi ou des projets de développement territoriaux est irresponsable.
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Mettre en place des formations sans se préoccuper des fonctions de régulation, d’orientation, d’accompagnement et de certification permettant d’optimiser leur usage ouvre la voie à toutes les dérives et contreperformances.
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