Les chiffres 2019 de l’emploi vont servir de référence[1], tant pour apprécier ceux de 2020 que pour les années qui vont suivre 2021 et 2022.
C’est pourquoi il semble important de retenir les ordres de grandeur. Les chiffres parus combinent l’approche de l’Insee et de la Dares[2], ce qui n’est pas simple puisqu’ils illustrent deux modes de calculs différents.
L’Insee donne pour le 4ème trimestre les chiffres suivants[3] pour une population active estimée à 31 millions .
Catégorie |
T4 2019 |
Évolution en 2019 |
Population active |
30 907 000 |
+168 000 |
Emploi |
28 499 000 |
+347 000 |
Chômage (au sens du BIT) |
2 408 000 |
-179 000 |
28,5 MILLIONS DE PERSONNES SE TROUVAIENT EN EMPLOI A FIN 2019.
Parmi eux, on compte 25,6 millions de salariés (89,5%) et 3 millions de non-salariés (10,5%).
La part des non-salariés tourne autour de 10%.
Parmi les salariés, 19,7 millions travaillent dans le secteur privé (77%) ou dans le secteur public (23%)[4].
Les fonctionnaires représentent 20% des personnes en emploi, soit 1 français sur 5.
Les salariés du privé se répartissaient comme suit par grande catégorie d’employeurs[5] :
-
60% dans le Tertiaire marchand (hors Intérim),
-
16% dans l’Industrie,
-
11% dans le Tertiaire non marchand (hors FP) : associations, mutuelles, coopératives, etc.,
-
7% dans la Construction,
-
2% dans l’Agriculture,
-
4% dans l’Intérim (tous secteurs confondus).
Ces chiffres donnent une bonne idée de la répartition des effectifs avant la crise COVID-19.
Les secteurs de production totalisent de l’ordre de 27% des effectifs salariés et 18,5% des personnes en emploi. Cela apparait relativement faible.
Les effectifs de l’économie sociale se maintiennent à hauteur de 11% des emplois du privé et de 8% du total des emplois, en dépit d’une politique peu favorable.
EN 2019, LE NOMBRE DE PERSONNES EN EMPLOI A AUGMENTE DE 359 000
En 2019, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 359 000 en France (hors Mayotte), soit plus que l’année précédente et autant qu’en 2017.
Cette augmentation se décompose en :
+267 000 emploi salarié dans le privé[6], avec un nombre d’intérimaires quasi stable,
+21 000 emplois dans la fonction publique et
+ 70 000 non-salariés (prévision d’emploi pour les non-salariés : chiffre à confirmer).
En 2019, l’augmentation du nombre des actifs (+0,54%) a conduit à un effet réduit de l’augmentation des emplois (1,22%) sur le nombre des chômeurs ; comme les années précédentes.
Le taux d’activité des personnes de 15 à 64 ans a été de 71,7%[7] en 2019 (-0,2 point). Il a continué à progresser sensiblement pour les 50 à 64 ans (+0,8 point), alors qu’il s’est replié pour les 15-24 ans (-0,8 point).
Cela reste un taux faible par rapport à celui de l’Allemagne (85%).
La fourchette d’âge, de 50 ans, semble contestable dans la mesure où elle débute à 15 ans et se termine à 65 ans. Une fourchette de 18 à 62 ans semblerait plus appropriée, car plus proche de la réalité.
AU 4E TRIMESTRE 2019, LE TAUX DE CHÔMAGE, AU SENS DU BIT (INSEE), EST DESCENDU A 8,1%.
MAIS EN RÉALITÉ LA BAISSE DU CHÔMAGE A ÉTÉ PEU SIGNIFICATIVE EN 2019 SI L’ON TIENT COMPTE DU HALO DU CHÔMAGE.
Avec 179 000 chômeurs de moins, la baisse atteint 0,6 point sur un an, plus importante qu’en 2018, mais plus faible qu’en 2017. Mais parallèlement, le nombre de personnes appartenant au halo du chômage a augmenté de 82 000 sur un an pour atteindre 1,7 million en fin d’année (Insee).
Sur la même période, le nombre d’inscrits à Pôle emploi, en catégorie A, a baissé de 121 000 (Pôle emploi).
Même si ces deux chiffres diffèrent un peu, on peut considérer que l’ordre de grandeur de la baisse du chômage, y compris le halo, tourne autour de 100 000 personnes à fin 2019. Elle a donc été assez faible.
Trimestre |
Chômeurs |
Halo du chômage |
Total |
2018 T4 |
2 587 000 |
1 616 000 |
4 203 000 |
2019 T4 |
2 408 000 |
1 698 000 |
4 106 000 |
Évolution 18/19
|
-179 000 |
+82 000 |
-97 000 |
|
-6,9% |
+5,1% |
-2,3% |
Chiffres Insee 2019 – 02/07/2020
Ces chiffres constituent des références par rapport à la dégradation de la situation de l’emploi engagée à partir de mars 2020. La première conséquence a été la chute des effectifs dans l’Intérim et le non renouvellement des CDD.
[1] Dares Analyse – Emploi, chômage, population active en 2019 : accélération de l’emploi et amplification de la baisse du chômage – 02/07/2020
[2] L’Insee et la Dares présentent dans cette cinquième édition de l’Insee Références Emploi, chômage, revenus du travail un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.
[3] Évolution de la population active, de l’emploi et du chômage (Insee)
[4] Répartition des salariés par secteurs en 2019.
Effectifs salariés | Part de l’ensemble des personnes en emploi | |
Privé | 19 746 | 69,1% |
Fonction publique | 5 798 | 20,3% |
Emploi salarié total | 25 544 | 89,5% |
[5] Répartition des salariés dans le privé
Effectifs | Part des emplois privés en % | Part de l’ensemble des emplois en % | |
Agriculture | 301 000 | 2% | 1% |
Industrie | 3 167 000 | 16% | 11% |
Construction | 1 428 000 | 7% | 5% |
Tertiaire marchand (hors Intérim) | 11 803 000 | 60% | 41% |
Tertiaire non marchand (hors FP) | 2 260 000 | 11% | 8% |
Intérim | 788 000 | 4% | 3% |
Total | 19 747 | 100% | 69% |
[6] En comptant les intérimaires dans le secteur où ils travaillent, l’emploi salarié accélère nettement dans la construction (+48 000) et le tertiaire marchand (+221 000), alors qu’il continue de reculer légèrement dans l’industrie.
[7] Il est en retrait de 0,2 point par rapport à 2018, qui constituait le plus haut niveau, depuis que l’Insee le mesure au sens du BIT dans l’enquête Emploi (1975).
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