LE COUT DU CHÔMAGE PARTIEL EN 2020 DÉPASSERA TRÈS PROBABLEMENT LES 30 MILLIARDS PRÉVUS.
Sur le premier semestre 2020, plus de 22,6 milliards de dépenses ont été engagée pour le chômage partiel[1]. Et ce chiffre ne repose que sur les demandes d’indemnisation (DI) transmises[2]. D’autres demandes sont encore attendues.
Pour exemple, pour le mois de juin, un nombre d’heures correspondant à une dépense de 2,1 milliards est annoncé[3], alors que la prévision, rectifiée par la Dares elle-même[4], est valorisable à hauteur de 3,1 milliards !
La Dares n’a pas publié les chiffres sur le chômage partiel, dont elle dispose, pour le mois de juillet, ce qui est un peu dommage.
Les chiffres du troisième trimestre permettront de voir à quel rythme s’amorce la sortie du chômage partiel, prévue pour fin septembre. Ils seront minorés en juillet et aout à cause de la prise des congés payés.
A partir d’octobre, il sera sans doute possible d’avoir un ordre de grandeur du volume des salariés profitant de l’APLD (comme dans la métallurgie, suite à un accord) et du maintien du chômage partiel dans ses conditions actuelles dans le secteur du tourisme et des professions connexes (commerces, traducteurs, etc.).
LE NOMBRE DES LICENCIEMENTS ÉCONOMIQUES DEVRAIENT AUGMENTER.
Les nouvelles conditions du chômage partiel, à partir d’octobre, pour les autres secteurs seront peu attractives tant pour les employeurs que pour les salariés. Le recours au dispositif devrait demeurer résiduel.
Les licenciements devraient alors se multiplier sur cette fin d’année, avec ma fin du chômage partiel.
Depuis le mois de mars : les Plans de sauvegarde de l’emploi (326 PSE) concerneraient a priori environ 49 000 salariés, sans compter les 2 721 « petits licenciements collectifs ».
LES AUTRES POLITIQUES DE L’EMPLOI PEINENT A RATTRAPER LEUR NIVEAU ORDINAIRE.
Parallèlement, les autres politiques de l’emploi peinent à rattraper leur niveau ordinaire, selon les chiffres du 17 août. Le gel des activités pendant la période de confinement n’a pas été rattrapé depuis la mi-mai : PEC (-45% depuis mars), emplois francs (moins de 13 000 en 2020), Garantie jeunes (-45% depuis mars), etc.
Sans parler d’une éventuelle seconde vague ponctuelle de contamination, l’évolution du protocole sanitaire (obligation du port du masque et encouragement au télétravail) pourrait avoir pour effet de freiner la dynamique entamée depuis juin…
LE CHÔMAGE PARTIEL RESTAIT ENCORE IMPORTANT AU MOIS DE JUIN
La Dares estime la situation du mois de juin, comme suit :
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4 500 000 salariés auraient effectivement été en activité partielle, soit un quart environ des salariés du privé ;
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223 000 000 d’heures auraient été chômées, soit 50 heures par salarié en moyenne ; d’où un cout estimé à 3,1 milliards d’euros ;
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1 500 000 salariés auraient effectivement été en activité partielle en équivalent temps plein.
Les demandes d’indemnisation déjà enregistrées sont moins nombreuses :
« Toutes les demandes d’indemnisation portant sur le mois de juin n’ont pas encore été déposées, les entreprises disposant d’un délai d’un an pour faire leur demande. 424 000 demandes d’indemnisation (DI) concernant le mois de juin 2020 déposées au 17 août 2020 concernent : 2 900 000 salariés ; 364 000 entreprises ; 150 millions d’heures chômées. »
[1] Dares – Situation sur le marché du travail au 20 août 2020 – 20/08/20
[2] Les chiffres ci-dessous ne traduisent que les demandes d’indemnisation déposées au 17 aout.
Estimations au 17 août | Mars 20 | Avril 20 | Mai 20 | Juin 20 | Total |
Nombre d’heures (en millions) | 304 | 775 | 387 | 150 | 1 616 |
Budget (en milliards d’euros) | 4,3 | 10,9 | 5,1 | 2,1 | 22,61 |
[3] La valorisation budgétaire est établie sur le nombre d’heures en chômage partiel et sur une estimation moyenne de 14 € de l’heure (anciennement 13,9 €).
[4] « Pour estimer le nombre de salariés qui ont été effectivement placés en activité partielle en juin, les données administratives (DAP et DI) disponibles au 17 août peuvent être complétées par les réponses des entreprises à l’enquête Acemo-Covid-19 portant sur juin. »
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