La note de Conjoncture de l’Insee[1] estime la baisse des effectifs au 1er semestre 2020 à -715 000 emplois salariés du secteur privé.
POUR L’ANNÉE 2020, L’INSEE PRÉVOIT LA SUPPRESSION DE 717 000 EMPLOIS.
Sa prévision pour le 2nd semestre conduit à une diminution de 717 000 emplois pour l’année 2020, soit environ -3,5% pour le privé[2].
L’hypothèse est que les effectifs salariés seraient globalement stables au 2nd semestre, mais avec des mouvements assez différents, selon les secteurs d’activité[3].
Pour l’année 2020 :
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Le tertiaire marchand (hors intérim) enregistrerait une perte de 551 000 emplois (soit 77% de l’ensemble de la diminution) et le tertiaire non-marchand sur une baisse de -49 000 emplois (7%). On aurait -600 000 emploi dans le tertiaire ;
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L’intérim finirait à -78 000, soit 11% de l’ensemble, après une remontée massive des effectifs au second semestre[4];
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L’Industrie et la Construction[5] sont juste crédités d’une baisse de 18 000 postes chacune ; ce qui peut paraitre très faible, compte tenu des suppressions de postes officiellement annoncées et de celles attendues[6].
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Il est vrai que ne nombreuses décisions de restructuration ne seront pas encore concrétisées à fin 2020 et s’appliqueront seulement en 2021.
Ces prévisions devront être confirmés, suite aux conséquences des sorties du chômage partiel. Celui-ci explique seul une diminution d’effectifs bien inférieure à celle de l’activité pour cette période.
« L’emploi continuerait de se contracter nettement dans les secteurs plus durablement affectés par la crise (matériels et services de transport, hébergement-restauration, services aux ménages, dont les services culturels).
En effet, face à la réduction de leur activité, les entreprises de ces secteurs ne seraient plus en mesure de retenir toute la main-d’œuvre qu’elles avaient jusqu’à présent préservée de façon spontanée ou à travers le recours aux dispositifs d’activité partielle. »
L’estimation de l’impact du risque sanitaire, et des mesures de prévention imposées, apparait assez minoré dans les hypothèses prise en compte par l’Insee[7].
LE TAUX DE CHÔMAGE AUGMENTERAIT POUR S’ÉTABLIR AUTOUR DE 9,5% A FIN 2020.
Le taux de chômage augmenterait très nettement dès l’été pour s’établir autour de 9,5% de la population active en fin d’année 2020. Cela représenterait une importante augmentation de 1,4 point par rapport à fin 2019[8].
« Le halo autour du chômage, qui avait bondi au deuxième trimestre, diminuerait au second semestre, mais pourrait tout de même rester supérieur fin 2020 à son niveau de fin 2019. »
D’autres prévisions évoquent sur un dépassement net du seuil de 10% de taux de chômage…
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Enfin, l’Insee maintient sa prévision, publiée de juillet, d’une contraction du PIB de l’ordre de 9% sur l’année 2020[9] (au lieu des +1% de croissance prévue pour l’année).
[1] Insee – Points de conjoncture 2020 – Note de conjoncture – 08/09/2020
[2] Le secteur public maintient lui ses effectifs. « L’emploi du secteur public rebondirait également d’ici à la fin de l’année, avec des embauches de contractuels et de vacataires qui avaient été suspendues au printemps. »
[3] Tableau prévisionnel de l’évolution des effectifs salarié du privé en 2020 (d’après l’Insee).
Évolution en 2020 | |
Agriculture | -2 000 |
Industrie | -18 000 |
Construction | -18 000 |
Tertiaire marchand (hors intérim) | -551 000 |
Tertiaire non-marchand | -49 000 |
Intérim | -78 000 |
Ensemble | -717 000 |
[4] « L’intérim a essuyé les plus lourdes pertes, avant de rebondir avec le déconfinement. » (Insee)
[5] « Dans la construction, le redressement de l’activité se traduirait surtout par un rebond de la main-d’œuvre intérimaire. » (Insee)
[6] « Entre fin décembre 2019 et fin juin 2020, l’emploi salarié dans l’industrie a diminué de 39 000. Il augmenterait ensuite de 21 000 entre fin juin et fin décembre 2020. » (Insee)… Cette évolution reste à confirmer.
[7] « Sur le plan sanitaire, le scénario d’une perte totale de contrôle de l’épidémie, qui conduirait à des mesures aussi drastiques qu’en mars, semble peu probable. L’expérience accumulée lors de la première vague devrait permettre une meilleure cohabitation avec le virus.
Toutefois, même si elles ont été largement allégées, certaines restrictions ou contraintes continuent de s’imposer (distanciation physique, quarantaine à l’entrée dans certains pays, etc.) et de nouvelles sont mises en place (port du masque), dans un contexte où les craintes d’une résurgence de l’épidémie se font actuellement plus vives en Europe. Certaines de ces restrictions peuvent avoir des impacts importants et durables dans certains secteurs comme, entre autres, le transport aérien de voyageurs et l’évènementiel. » (Insee)
[8] « Le taux de chômage augmenterait nettement, après une baisse en trompe-l’œil pendant le confinement où un grand nombre de personnes sans emploi avaient interrompu leurs recherches. » (Insee)
[9] Compte tenu d’un rythme de croissance annuelle de l’ordre de +1% prévu avant le confinement, la pandémie ôterait donc environ une dizaine de points de PIB annuel en 2020.
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