L’Association pour l’emploi des cadres (Apec)[1] a enregistré un niveau élevé de 281 300 embauches de cadres en 2019. Les embauches de cadres dans les entreprises privées devaient atteindre « pratiquement 300 000 » en 2020, selon les prévisions initiales.
Mais le marché du travail a été fortement impacté par la crise économique depuis le mois de mars. La persistance à long terme de la crise sanitaire (été 2021 ?) pèse sur les décisions de recrutement des entreprises et des associations.
LA BAISSE DES RECRUTEMENTS EN 2020 TOURNERAIT AUTOUR DE 100 000 CADRES.
L’année 2020 devrait se terminer dans une fourchette entre 170 000 et 200 000 recrutements, soit une baisse de 30 à 40%, par rapport à 2019. En misant sur 40 000 recrutements d’ici la fin d’année.
Le nombre des offres d’emploi, publiées sur le site apec.fr, a diminué de 33% sur les 9 premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2019[2].
C’est un indicateur significatif du niveau du marché de l’emploi cadre.
Les intentions d’embauches sont inégales selon la taille des entreprises ; elles augmentent avec la taille : TPE, PME, ETI puis GE.
L’INCERTITUDE DOMINE.
« Ces prévisions hétérogènes s’expliquent notamment par la difficulté des entreprises à retrouver leur niveau d’activité, en dépit de la reprise amorcée depuis le déconfinement. En outre, leur manque de visibilité d’ici la fin de l’année accentue le climat d’incertitude ambiant, qui pourrait s’amplifier en fonction des futures annonces de mesures sanitaires. » – Apec
LES SECTEURS PORTEURS NE CHANGENT PAS.
Les 40 000 embauches attendues au 4ème trimestre sont portées par les secteurs les plus recruteurs.
- Les services à forte « valeur ajoutée »[3] prévoient de recruter au moins 1 cadre pour 17% d’entre elles[4].
- Les fonctions les plus demandées demeurent les mêmes qu’habituellement : profils commerciaux (31%), professionnels de l’informatique (25%) et fonctions étude-recherche R&D (21%).
Une part des entreprises concernées jugent que sur ces profils des pénuries de candidats recherchés peuvent demeurer [5].
LE MORAL DES CADRES EST IMPACTÉ.
La mobilité des cadres apparait freinée par le contexte objectif et subjectif, même si le désir de changer reste assez présent[6].
La crainte du licenciement se renforce. 3 cadres en poste sur 10 craignent pour la sécurité de leur emploi et retrouver un emploi équivalent en cas de licenciement semble difficile à 7 cadres sur 10, « les plus de 55 ans ayant la plus forte appréhension ».
[1] « Face à l’urgence, l’Apec est mobilisée pour les accompagner dans leurs recrutements de cadres, mais aussi garder le contact avec celles qui dans le contexte actuel ne recrutent plus, pour préparer avec elles, la reprise et aider aux mobilités internes de leurs compétences. » le Directeur général de l’Apec.
[2] « Le niveau le plus bas étant atteint en avril 2020, en plein confinement, avec 62 % d’offres d’emploi cadres en moins par rapport à 2019. » – Apec.
[3] « Les activités informatiques, l’ingénierie R&D, le conseil, la banque-assurance, la communication-média et les activités juridiques et comptables. » – Apec.
[4] « Et les entreprises industrielles (8%), la construction (7%) et enfin le commerce (4%). » – Apec.
[5] « 58 % d’entre elles pensent que leurs recrutements seront difficiles. » – Apec.
[6] 13 % des cadres « ont l’intention d’entreprendre une démarche pour changer d’entreprise dans les 3 mois ».
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