LE CHÔMAGE PARTIEL S’EST STABILISE EN FÉVRIER A 11% DES SALARIES DU PRIVE.
En février 2021, plus de deux millions de salariés restaient en chômage partiel, soit de l’ordre de 11% des salariés du secteur privé[1].
Le nombre de salariés travaillant à plein temps sur le mois (EQTP) s’est ainsi stabilisé à hauteur de 1,1 million depuis le début d’année.
Le cout provisoire de cette prise en charge par l’État et l’Unédic est estimé à 1,7 milliards d’euros[2].
Le recours au chômage partiel est dû aux réductions des débouchés et des commandes (37 % en février), les fermetures obligatoires (29%) et les absences de salariés en situation de fragilité (29%).
LES EFFETS DE LA CRISE SUR L’ACTIVITÉ ET LES EMPLOIS SE CONCENTRENT SUR QUELQUES SECTEURS.
« Deux tiers des salariés sont dans une entreprise qui a depuis plusieurs mois retrouvé son niveau d’activité d’avant crise. »
En effet, 87% des personnes en chômage partiel se concentrent dans 6 secteurs[3], dont près du tiers dans l’hébergement – restauration (672 000 salariés).
Les autres secteurs les plus concernés par les arrêts ou très fortes baisses d’activité sont « les arts, spectacles et activités récréatives », les transports aérien et maritime et certaines productions industrielles (automobile et aéronautique).
La fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m², depuis le 31 janvier, a frappé le secteur du commerce (8%, +4 points par rapport à janvier).
LA VAGUE DES LICENCIEMENT ÉCONOMIQUE SE POURSUIT.
« Près de 8% des salariés sont employés par une structure pour laquelle un PSE est considéré comme possible, probable, prévu ou déjà fait – l’incertitude restant toutefois très forte. »
Depuis le début de la crise, on dénombre 884 PSE concernant plus de 103 000 salariés auquel il faut ajouter 6 228 procédures de licenciements collectifs pour motif économique, hors PSE. 637 de ces procédures concernent plus de 10 salariés.
Les perspectives des entreprises étaient stables début mars par rapport à février, mais « l’incertitude est toujours très forte »[4].
En particulier, les entreprises exportatrices restaient incertaines sur leurs perspectives d’exportation[5].
LE NOMBRE DES BÉNÉFICIAIRES DU CHÔMAGE PARTIEL VA AUTOMATIQUEMENT REMONTER EN MARS ET AVRIL
Les mesures de réduction d’activités sur une part du territoire (décret du 19 mars) ont remis en cause les prévisions.
Le Premier ministre a annoncé le 18 mars des mesures concernant seize départements, ou situées dans ces départements[6].
Les établissements et entreprises subissant des restrictions d’ouverture (principalement des commerces) bénéficient d’une prise en charge à 100% de l’activité partielle[7].
Ces dispositions doivent être appliqués tant que les mesures de « restriction sanitaire » sont prévues dans les départements concernés. C’est-à-dire pour quatre semaines, mais ce délai pourrait évidemment être prolongé.
Ces mesures pourraient être élargie à d’autres départements en fonction des indicateurs de crise.
Elles impactent :
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Directement, les grands centres commerciaux, les rayons non essentiels dans les grandes et moyennes surfaces (GMS) et les petits commerces non essentiels (dont, par ailleurs, la liste a été modifié) et
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Indirectement, tous les prestataires intervenant pour le compte de ces activités.
La prise en charge à 100% de l’indemnité d’activité partielle versées à leurs salariés s’appliquent également aux entreprises qui justifient, du fait de ces nouvelles restrictions, d’une perte de 60% de leur chiffre d’affaires par rapport au mois précédent ou au même mois en 2019.
[1] Enquête flash DARES février 2021 – 24 mars 2021.
[2] « Le recours à l’activité partielle reste important, le nombre de salariés effectivement en activité partielle est estimé à 2,1 millions en février (11% des salariés du privé), après 2,3 millions en janvier. Cela équivaut à 1,1 million de salariés travaillant à plein temps sur le mois (EQTP) en février (comme en janvier). Le montant d’allocation d’activité partielle pour février serait de 1,7 milliards d’euros, versés par l’Etat et l’Unédic.. » Communiqué DARES du 25 mars 2021.
[3] 672 355 dans l’hébergement et la restauration
263 029 pour le commerce
248 724 pour les autres activités de services
243 236 pour les activités spécialisées, scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien
231 872 pour les transports et entreposage
141 234 pour la fabrication d’autres produits industriels
[4] « Les arrêts et très fortes baisses d’activité restent concentrées dans les quelques secteurs qui sont concernés par des fermetures administratives, principalement l’hébergement-restauration et les arts, spectacles et activités récréatives, mais ils augmentent dans le commerce du fait de la fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m² le 31 janvier. »
[5] 70 % ne savent pas dater le retour à la normale.
[6] Activité partielle prise en charge à 100% pour les entreprises fermées des 16 départements visés par les nouvelles mesures de restriction sanitaire – 22.03.21 – Communiqués de Elisabeth Borne
[7] « Ainsi, dans les 16 départements ciblés par de nouvelles restrictions, tous les établissements recevant du public (ERP) fermés administrativement, comme certains commerces, bénéficient de l’activité partielle sans reste à charge pour l’employeur. Il en est de même pour les rayons non essentiels fermés dans les grandes et moyennes surfaces (GMS) selon les mêmes modalités qu’en novembre dernier. »
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