LE SOUTIEN AUX ENTREPRISES, ET AUX EMPLOIS, EST MAINTENU JUSQU’À PRÉSENT.
Le ministre délégué à l’Action et aux Comptes publics vient de préciser[1] que 32 milliards d’euros d’aides exceptionnelles aux entreprises étaient prévues pour cette année, avec l’objectif de sauvegarder des emplois, dont
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Pour le fonds de solidarité : 18 milliards ;
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Pour le chômage partiel : 11 milliards ;
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Pour les exonérations de cotisations sociales : entre 3,5 à 4 milliards.
En 2020, le budget correspondant a atteint 77 milliards d’euros.
Mais ce chiffrage 2021 apparait encore très provisoire, puisqu’il dépend de la durée des mesures d’accompagnement de la crise sanitaire.
La sortie des mesures conduisant à la réduction d’activités et de déplacements n’aura pas lieu le 1er avril !
MAIS LE « PLAN DE RELANCE » APPARAIT DAVANTAGE COMME UN PLAN DE SAUVETAGE QUE DE RELANCE.
Le plan de relance apparait aujourd’hui davantage comme un plan de sauvetage, au fur et à mesure que le temps avance. Ou bien un plan politique dénommé « France Relance » par une agence de communication.
Sauver des entreprises menacées et contribuer à sauvegarder des emplois est certes une bonne chose, mais ne préfigure pas vraiment une relance économique.
Il n’a pas « vocation à accélérer la reprise », à quelques rares dossiers prêts.
LE CALENDRIER D’APPLICATION N’EST PAS RESPECTÉ.
La part française du plan de relance européen (40 milliards sur 100) ne devrait commencer à être disponible au mieux qu’au second semestre selon les déclarations officielles.
Le Président de la République a reconnu le problème à l’issue du dernier sommet européen :
« C’est un des enseignements de la crise pour l’Europe comme pour la France : il nous faut simplifier drastiquement nos réponses. Nous sommes trop lents, nous sommes trop complexes, nous sommes trop engoncés dans nos propres bureaucraties ». (Emmanuel Macron – 25 mars 2021)
LE CONTENU DU PLAN POSE QUESTION COMME SA POTENTIELLE ÉVOLUTION.
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir, d’une part, si le plan est suffisant, et, d’autre part, quels seront les délais d’application réels sur 2021, 2022, etc.
Le modèle et le montant du plan de près de 5 000 milliards, annoncé aux Etats-Unis par le nouveau Président, interroge sur la stratégie en France, et en Europe.
Il fait rêver de mesures plus vigoureuses pour soutenir l’économie française autour de 4 ou 5 priorités majeures comme, par exemple, l’énergie, la santé, le numérique, la formation et l’emploi, l’industrie…
Le plan actuel apparait trop comme un saupoudrage d’argent public à l’ensemble des ministères, conduisant à un éparpillement conduisant à une impression de flou.
Le gouvernement reste, a priori concentré, sur l’application de mesures annoncées, mais pas encore mise en oeuvre, avec une dérive plus que probable des dépenses liées à la durée indéterminée de la crise (rallonges budgétaires par des projets de loi de finances rectificatifs).
Un second plan, réellement de relance, semble renvoyé au débat sur le programme présidentiel de 2022, pour une application éventuelle en 2023. Il est permis de trouver cette perspective bien lointaine. De plus, elle se heurte à des freins[2].
LES MESURES EMPLOIS ONT ENCORE UN IMPACT LIMITÉ.
Pour 2021, l’Insee prévoit la poursuite des destructions d’emplois, avant même de connaitre la date de reprise des activités normales.
L’entrée en Parcours Emploi Compétences (PEC) n’a pas augmenté, par rapport à 2019 (-1,5%).
Les objectifs officiels fixés pour l’emploi des jeunes (1jeune 1solution) n’apparaissent pas acquis, même si de réelles avancées ont déjà enregistrées par les acteurs sur ce début d’année 2021, en matière d’accompagnement.
Les entrées en Pacea et Garantie jeunes sont à +18%, par rapport à 2020 en janvier et février. On reste loin du doublement visé !
[1] 26 mars 2021.
[2] « Quand l’activité économique se sera redressée, nous devrons commencer à rembourser cette dette suivant la stratégie que nous avons définie : croissance, maîtrise des dépenses publiques et réformes de structures » – Le ministre de l’Économie.
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