L’ATTRACTIVITÉ DU SECTEUR DES MÉTIERS DU GRAND AGE ET DE L’AUTONOMIE EST ENCOURAGÉE
Pour renforcer l’action en faveur de l’attractivité du secteur des métiers du grand âge et de l’autonomie, les Ministres viennent de signer un accord-cadre national d’engagement de développement des emplois et compétences (EDEC) avec la filière.
« L’accord-cadre d’EDEC[1] que nous signons aujourd’hui avec les branches de la filière va nous permettre de renforcer cette action et de répondre encore plus amplement aux besoins de recrutement du secteur. » – La ministre du Travail
Il suit un point d’étape du plan d’actions afin de renforcer l’attractivité des métiers du grand âge et de l’autonomie, mis en place l’année dernière[2].
Ce plan comprenait quatre axes de travail[3].
1. UNE HAUSSE DES RÉMUNÉRATIONS
Une hausse des salaires aurait bénéficié à près de 700 000 personnes, qu’ils travaillent en établissement ou à domicile. Elle serait comprise entre 160 et 300 euros net mensuels.
2. UN RENFORCEMENT DES MOYENS HUMAINS AURAIT EU LIEU[4].
Une campagne de recrutement d’urgence a été menée par Pôle emploi, les missions locales et les Agences régionales de santé (ARS)[5].
« Entre octobre 2020 et septembre 2021, cette campagne a permis près de 38 000 recrutements en EHPAD et 91 000 dans l’aide à la personne.[6] »
Ces chiffres traduisent davantage la mobilité et la fréquence des contrats courts dans ces secteurs que le nombre de création de postes supplémentaires.
3. DES PROGRÈS EN MATIÈRE DE FORMATIONS ET D’ALTERNANCE
12 000 places de formation auraient été programmées[7], pour des infirmiers (44%), des aides-soignants (42%) et des Accompagnants éducatifs et sociaux supplémentaires (AES) (16%).
« Le concours d’entrée pour les aides-soignants et accompagnants éducatifs et sociaux a été supprimé au profit d’un nouveau cycle de formation basé sur davantage de pratique à travers les stages »[8].
L’État finance, en partenariat avec les opérateurs de compétence, plus de 2 210 parcours qualifiants permettant aux salariés en poste une réelle mobilité professionnelle et une ascension par l’alternance. Ils concernent 1 000 AS et 1 110 AES, sur 2021-2022
Pour le secteur public[9], 2 448 personnes ont bénéficié de la formation dont plus de 56% pour les personnels des établissements sociaux et médico-sociaux, 28% pour les établissements de santé et 16% pour les services à domicile.
Le recours à l’alternance se serait développé. Le chiffre de 4 200 contrats d’apprentissage sur les 9 premiers mois de 2021 est évoqué dans le communiqué du ministère du Travail.
60% des contrats auraient été signés dans les entreprises d’aide à domicile et 40% dans le secteur de l’hospitalisation privée à but non lucratif.
L’alternance a profité du programme exceptionnel[10] d’aide dans le secteur privé (5 000 euros pour le recrutement d’un alternant mineur et 8 000 euros pour un majeur). Tandis que dans la fonction publique hospitalière, une aide de 3 000 euros par apprenti embauché a été mise en place à la rentrée 2021.
4. UNE RÉDUCTION DE LA PÉNIBILITÉ POUR LES PERSONNELS.
Des crédits à hauteur de 250 millions d’euros en 2020 et 2021 ont été mobilisé pour l’achat de matériels comme des chariots roulants ou des chaises ergonomiques pour réduire la pénibilité des métiers. Ils bénéficient par ailleurs aux résidents des établissements.
LA CRÉATION DE 10 000 POSTES SUPPLÉMENTAIRES DE SOIGNANTS D’ICI CINQ ANS EN EHPAD EST ENVISAGÉE
Ces actions devraient être soutenues dans le cadre des mesures relatives au grand âge et à l’autonomie du PLFSS 2022.
Les projets portent sur :
- « La création de 10 000 postes supplémentaires de soignants d’ici cinq ans en EHPAD » et
- « Un tarif plancher pour les services à domicile pour mieux rémunérer les interventions à domicile »[11].
Tout ceci reste à confirmer au delà des engagements.
[1] La convention d’engagement de développement des emplois et compétences (EDEC) Elle fait partie du plan d’actions métiers du grand âge et de l’autonomie. Ce dispositif lance un cycle de travaux en partenariat avec les branches professionnelles.
Financé par le PIC, cet accord-cadre repose sur trois volets d’action : 1. La promotion et le renforcement de l’attractivité des métiers pour attirer de nouveaux profils ; 2. L’accompagnement à la montée en compétences des professionnels ; 3. Le renforcement des mobilités et des passerelles entre les métiers, les certifications et les secteurs.
[2] « Les métiers du grand âge et de l’autonomie sont essentiels au bon fonctionnement de notre société mais font face à des besoins de recrutement importants, doublés d’un manque d’attractivité. » – La ministre du Travail
[3] PLAN D’ACTION POUR LES MÉTIERS DU GRAND ÂGE ET DE L’AUTONOMIE : UN AN D’AVANCÉES MAJEURES POUR LES PROFESSIONNELS – 20 octobre 2021
[4] Ce secteur compte des métiers en tension, dont l’analyse révèle la complexité.
[5] « Elle repose sur une mobilisation de Pôle emploi et des Missions Locales, en appui des Agences Régionales de santé (ARS), des DREETS et des structures ayant des besoins urgents en matière de ressources humaines. »
[6] « La crise sanitaire liée à la Covid 19 a exacerbé les besoins dans un secteur confronté depuis plusieurs années à des difficultés de recrutement très importantes qui devraient s’accroître dans les années à venir avec des besoins estimés à 260 000 personnes à recruter d’ici à 2025 compte tenu de l’évolution démographique » – Document de synthèse.
[7] L’État et les Régions se sont fixés des objectifs territorialisés par métiers.
Objectifs | En % | |
Infirmiers | 4 900 | 44% |
Aides-soignants | 4 660 | 42% |
AES* | 1 600 | 14% |
11 160 | 100% |
*AES Accompagnants éducatifs et sociaux supplémentaires
[8] Depuis un an : un diplôme d’État d’aide-soignant rénové est entré en vigueur en septembre 2021 un diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social unifié entré en vigueur en septembre 2021.
[9] Instruction de janvier DGOS-DGCS, formation à destination des ASH, avec facilités pour entrer en Institut de Formation d’Aides-Soignants (IFAS) (dispense de concours) :
[10] France Relance
[11] Sont également envisagés le « renforcement des temps de médecins coordonnateurs en EHPAD » et « le financement d’une astreinte infirmière de nuit par EHPAD ».
Pas de commentaire sur “Comment évoluent emploi et formation pour les métiers du grand âge et de l’autonomie ?”