Après le projet de « Garantie jeunes universelle », puis celui du « revenu d’engagement pour les jeunes », un troisième dispositif jeune devrait être annoncé…
En juillet 2021, Emmanuel Macron avait annoncé le « revenu d’engagement pour les jeunes » visait un dispositif de soutien plus large aux jeunes, sans emploi et sans formation. Un Comité avait même été constitué, composé d’acteurs du monde associatif et du service public de l’emploi, de parlementaires et d’élus locaux[1].
Le projet aura changé pour des raisons budgétaires[2], habillées de pseudo considérations sur la reprise économique.
Le dispositif ne viserait au final plus que 500 000 jeunes, au lieu des 1,4 million de jeunes qui avaient été évoqués initialement.
Cela revient principalement à élargir les dispositifs existants :
- D’une part, la Garantie jeunes, gérée par les Missions locales (avec un objectif 200 000 jeunes en 2021) et,
- D’autre part, l’Accompagnement intensif des jeunes (AIJ), conduit par Pôle emploi (avec un objectif de 240 000 jeunes).
Il suffit d’augmenter l’existant d’une dizaine de pour cent pour viser le seuil des 500 000 jeunes à termes.
Le nom même du dispositif, « revenu d’engagement », changerait en définitive.
Un amendement au Projet de loi de finances 2022 devrait venir préciser le financement du dispositif pour l’année à venir.
Des échanges seraient encore en cours entre l’Élysée, Matignon et le ministère du Travail.
Les conditions d’accès et le montant de l’allocation restent à préciser[3]. Il en est de même pour le nombre de jeunes suivis par conseiller qui conditionne la qualité de l’accompagnement des jeunes bénéficiaires. Une augmentation des effectifs du SPE semble probable.
Côté communication, une application mobile est annoncée pour faciliter les échanges entre le jeune et son conseiller référent[4]. Reste à connaitre l’équipement de chaque jeune et l’usage dans la pratique pour contrôler son activité !
Enfin, des surprises pourraient venir s’ajouter puisque, selon Les Echos :
« D’autres solutions pourront enrichir le catalogue et l’appel au privé n’est pas exclu pour mettre les missions locales ou Pôle emploi sous tension. »
Encore un temps de suspens !
[1] « Ce comité, composé d’acteurs de la jeunesse, d’associations de lutte contre la pauvreté, de parlementaires, d’élus locaux et de représentants du service public de l’emploi est ainsi associé à la finalisation des contours de ce nouveau dispositif et à la mise en œuvre du Revenu d’Engagement pour les Jeunes, dans la continuité des travaux et concertations engagés depuis plusieurs mois dans le cadre du projet d’élargissement de la Garantie jeunes. » Communiqué du 22 juillet 2021.
[2] « Constatant que la reprise de l’emploi est très forte, mais aussi par souci budgétaire, le gouvernement préfère réserver le dispositif promis par Emmanuel Macron à ceux qui en ont le plus besoin. » « Le revenu d’engagement sera recentré sur les 500 000 jeunes les plus précaires » – Les Échos – 6 octobre 2021.
[3] « Pour homogénéiser les pratiques, un jeune éligible en AIJ pourra toucher l’allocation chacun des six mois que dure le dispositif, alors qu’elle est plafonnée à 1.500 euros actuellement. » – Les Échos.
[4] « A quelques semaines de l’annonce du dispositif d’aide en faveur des jeunes précaires, l’exécutif a chargé le Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, de plancher sur la conception d’une application. » Revenu d’engagement pour les jeunes : le gouvernement veut une « appli » – Les Échos – le 9 sept. 2021
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