Alors que le nombre des contrats de professionnalisation a fortement chuté avec la montée du nombre de contrats d’apprentissage, il semble pourtant important de maintenir cette formule compte tenu de ses résultats avant la crise sanitaire.
LE NOMBRE DES BÉNÉFICIAIRES DE CONTRAT PRO A BAISSE DE PLUS DE 40%
En juillet 2021, on comptait 135 100 contrats pro en poste, contre 228 800 en 2019, soit une chute de -41%.
Pour les jeunes, la diminution des effectifs a atteint les -48% !
On est passé de 174 800 en 2019 à 90 500 en 2021[1].
L’aide exceptionnelle à l’embauche de jeunes en contrat de professionnalisation[2] n’a pas eu les résultats escomptés, comme cela s’est produit pour les contrats d’apprentissage.
Le gouvernement a mis l’accent sur l’apprentissage, ce qui a favorisé le transfert d’une partie des contrats de professionnalisation vers des contrats d’apprentissage.
LES PROFILS SONT DIVERS.
La situation avant l’entrée en contrat de professionnalisation est assez diverse : emploi (aidé ou non) (34,7%), sortie de scolarité ou d’études (32,5%), demandeurs d’emploi (29%) ou inactivité (3,8%).
Les secteurs professionnels sont assez représentatifs du marché du travail[3].
L’âge d’entrée en contrat pro fait apparaitre une nette majorité de moins de 26 ans (74%) et pour 26% des âges supérieurs[4].
LES CONTRATS DE PROFESSIONNALISATION ONT POURTANT FAIT LEURS PREUVES.
Six mois après la fin d’un contrat de professionnalisation, réalisé entre 2017 et 2019 par la Dares[5], 75,5% des personnes étaient en emploi, sous différents contrats :
- 47,1% en contrat durable non aidé (CDI, CDD de plus de six mois ou poste de titulaire de la fonction publique).
- 21,2% en contrats d’alternance ou contrats aidés.
- 7,2% en CDD ou intérim de moins de 6 mois.
Les autres sortants (24,5%) se trouvaient :
- Au chômage : 18,9%
- En formation : 4,0%
- En inactivité : 1,7%
LA QUALIFICATION PRÉPARÉE EST OBTENUE DANS PLUS DE 80% DES CAS[6].
La grande majorité des contrats pro se terminent sans rupture (83%) et 17% après une rupture liée au salarié (5%), à l’employeur (9%) ou d’un commun accord (3%).
En particulier, il apparait que le taux d’accès à l’emploi est plus fort pour ceux qui terminent leur contrat sans rupture (78%), ce qui semble logique.
En effet, les 17% des sortants ne mènent pas leur contrat jusqu’au terme initialement prévu : leur taux d’emploi est inférieur de plus de 10 points à celui des autres[7] et la proportion de chômage plus forte.
LE PASSAGE PAR UN CONTRAT PRO ACCÉLÈRE L’ACCÈS A L’EMPLOI.
« L’obtention de la qualification préparée pendant le contrat de professionnalisation s’accompagne d’une meilleure insertion en emploi à six mois ; 79% pour les sortants de 2019 qui en dispose, contre 60% pour les sortis sans qualification la même année. »
[1] https://poem.travail-emploi.gouv.fr/donnee/contrat-de-professionnalisation-jeunes-stocks
[2] Cette aide exceptionnelle à l’alternance a été prolongée jusqu’en juin 2022. Elle s’élève à 5 000 euros pour un mineur et à 8 000 euros pour un jeune majeur préparant un diplôme de niveau master au maximum
[3] Part des sortants de contrat de professionnalisation par secteur d’activité
| Secteur | Part |
| Agriculture | 1% |
| Industrie | 16% |
| Construction | 5% |
| Tertiaire | 78% |
| 100% |
[4] Age d’entrée en contrat de professionnalisation.
| Âge à l’entrée | En % |
| 16-19 ans | 15% |
| 20 ans | 12% |
| 21 ans | 13% |
| 22 ans | 13% |
| 23 ans | 10% |
| 24-25 ans | 12% |
| Sous total | 74% |
| 26-29 ans | 10% |
| 30-44 ans | 12% |
| 45 ans et plus | 4% |
| Sous total | 26% |
[5] Dares Analyses N°60 – 29 octobre 2021
Champ : Sortants de contrat de professionnalisation en 2017,2018,2019, France hors Mayotte.
Source : Dares, enquête sur l’insertion à six mois des sortants d’un contrat de professionnalisation.
[6] Qualification préparée obtenue
| En % | |
| Non | 13,3% |
| Oui en partie | 6,0% |
| Oui totalement | 80,7% |
| Ensemble | 100,0 |
[7] Taux d’emploi selon le type de situation de sortie du contrat de professionnalisation.
| Emploi | Chômage | |
| Pas de rupture | 76,7% | 18,4% |
| Rupture à l’initiative du salarié | 65,8% | 24,2% |
| Rupture d’un commun accord | 65,5% | 23,3% |
| Rupture à l’initiative de l’employeur | 50,3% | 40,4% |
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