LE PLAN « FRANCE 2030 » NE SUPPOSE PAS DE CRÉATIONS DIRECTES D’EMPLOIS.
Le développement industriel a pour premier but le rétablissement de la balance commerciale de la France[1]. Il doit permettre d’augmenter la contribution de l’industrie dans la richesse du pays qui est tombé à 11% du produit intérieur brut en France.
L’objectif ne sera pas une industrie de main d’œuvre.
L’industrie a changé et la robotisation se généralise avec les nouvelles technologies actuelles ou à venir. La robotisation conduit à la disparition d’emplois industriels.
Une nouvelle usine type comprendra de l’ordre de 50 salariés.
Les emplois les moins qualifiés qui ont été délocalisés vers les pays à bas salaires ne devraient pas être recréés. De nombreux autres emplois industriels actuels pourraient encore disparaître en France.
LES INDUSTRIES DEVRAIENT SE CONCENTRER SUR DES EMPLOIS TRÈS QUALIFIÉS.
La formation initiale et professionnelle est une condition nécessaire pour rendre possible le développement de nouvelles activités industrielles.
D’ailleurs, le plan d’investissement France 2030 comprend, un volet relatif à l’acquisition de compétences[2], correspondant à l’évolution des activités industrielles concernées et aux innovations envisagées.
Le pendant en matière de formation initiale n’a pas été détaillé à ce stade.
Un budget de 2,5 milliards a été annoncé à ce propos.
De manière parallèle, l’activité des prestataires offrirait pour sa part des emplois dans des métiers de service peu qualifiés: logistique, transports, etc.
« FRANCE 2030 » DOIT DÉMARRER DES 2022
Le plan « France 2030 » devrait porter théoriquement : 30 milliards de subventions et dotations et 4 milliards en fonds propres.
Le projet de loi de finances 2022 (PLF 2022) ne devrait porter que sur 3,5 milliards d’euros : 2,8 milliards correspondent à des subventions et 660 millions doivent être fléchés vers des investissements en fonds propres[3].
Des annonces récentes ont été faites sur certains sujets comme le cloud autonome et la production d’hydrogène[4].
Le vaste choix des domaines visés par le « plan 2030 » semble contestable dans la mesure où il présente un émiettement des efforts, comme cela a déjà été le cas pour le « Plan de relance » 2020-2022 en cours de mise en œuvre.
[1] « Si nous ne prenons pas ce virage de l’innovation et de l’industrialisation, nous continuerons de dégrader nos déficits extérieurs, parce qu’on continuera de dépendre et d’importer, et nous continuerons de créer trop peu d’emplois, trop peu d’opportunités pour nos jeunes et donc de les réparer par de la dépense publique » – Emmanuel Macron lors de la présentation du plan France 2030 le 12 octobre 2021.
[2] Il faut « Préparer les compétences de demain des jeunes et des salariés dans les secteurs stratégiques sur lesquels le nouveau plan veut ‘mettre le paquet’ » – La ministre du Travail le 12 octobre 2021.
[3] « On a une trajectoire de crédits qui commence avec une marche à 3,5 milliards d’euros en 2022. Il y a une augmentation progressive et un ralentissement au bout de quatre ou cinq ans » – Jean Castex.
[4] Le « plan 2030 » initial comprend la répartition suivante pour le « plan 2030 » :
- 8 milliards d’euros seront ainsi consacrés à l’énergie et la décarbonation (nucléaire, hydrogène, électrification de l’industrie)
- 6 milliards dans les composants, notamment dans l’électronique et la robotique
- 4 milliards aux transports (batteries, avion bas carbone)
- 3 milliards dans le but de produire en France vingt biomédicaments (contre les cancers, les maladies chroniques) et pour créer les « dispositifs médicaux de demain »
- 2 milliards au développement d’une « alimentation saine, durable et traçable » (dont 500 millions d’euros en fonds propres)
- 2 milliards pour la culture, le spatial et l’exploration des fonds marins.
- 1 milliard (ainsi que 500 millions en fonds propres) pour sécuriser l’accès aux matières premières stratégiques
- 2,5 milliards dans la formation pour accompagner ces nouvelles filières industrielles
- 5 milliards pour les start-ups (2 milliards de subventions, 3 milliards de fonds propres).
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