Le secteur du tourisme est important, car 2019 il représentait, 7,4% du PIB et 9,5% des emplois. Le nombre des touristes étrangers, venus en France, aurait chuté de 90 millions en 2019 à 40 millions en 2020.
UN PROJET DE PLAN DE REDYNAMISATION DU TOURISME FRANÇAIS A ÉTÉ PRÉSENTÉ
Suite à une annonce en juin dernier du Président de la République[1] concernant la redynamisation du tourisme français, le Premier ministre vient de présenter un « Plan de reconquête et d’investissement dans le tourisme » à horizon de cinq ans[2], suite à la crise sanitaire et économique.
Le plan disposerait d’un budget de 1,9 milliard, dont près d’1,3 milliard d’euros de prêts, sur 2022 et 2023, dont 750 millions sur le prêt tourisme BPI et 500 millions d’euros pour le prêt relance[3].
Tous ces chiffres devront être confirmés après les élections de 2022 !
Le reste de ce projet de budget reste dédié : à la transformation du secteur, au secteur de l’événementiel, aux actions de communication ou aux aides au départ en vacances pour les jeunes, les seniors et les ultramarins.
Plusieurs aspects ont été évoqués :
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Valoriser le patrimoine touristique français,
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Assurer la montée en gamme de l’offre en hébergement et restauration,
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Aider au développement d’infrastructures et des transports,
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Encourager l’innovation et la numérisation des entreprises du secteur et
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Améliorer la formation et l’attractivité des métiers du secteur.
Tout cela dépend évidemment de l’évolution économique et des contraintes sanitaires à destination des touristes français et étrangers.
L’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État (PGE), sur 10 à 12 ans, demandé par le patronat, contre quatre ans actuellement, n’a pas été validé par le gouvernement. Les remboursements démarreront en mars 2022…
UNE CAMPAGNE DE COMMUNICATION SERAIT DESTINÉE A RENFORCER L’ATTRACTIVITÉ DU SECTEUR ET LES RECRUTEMENTS.
Le 1er axe développé par le Plan est intitulé « conquête et la reconquête des talents », car :
« Nous devons faire évoluer le regard sur les métiers du tourisme. » (…) « faire rêver à nouveau les jeunes sur ces métiers qui permettent l’ascenseur social et sont porteurs de sens ».
Pour favoriser les recrutements dans les domaines du tourisme, une campagne de communication nationale devrait avoir lieu au début de l’année 2022, sur tous les supports de communication[4]…
En 2022 et 2023, 5 millions d’euros par an devrait être consacré à cette communication.
Par exemple, une « semaine annuelle des métiers du tourisme » devrait avoir lieu à destination des collégiens, des lycéens, des étudiants, des apprentis et des demandeurs d’emploi.
L’OFFRE EN FORMATION AUX MÉTIERS DU TOURISME EST EN QUESTION.
Il est question d’améliorer la formation et l’attractivité des métiers du secteur, notamment en structurant un « réseau d’excellence d’écoles et de formations »[5] spécialisées dans le tourisme, pour faire monter en qualité et quantité l’offre de formations.
Ce sujet fera débat dans la mesure où il existe déjà une solide offre en formation sur tous les métiers, débouchant sur les BTS Tourisme, les Licences pro, les Master2 et les diplômes des écoles générales et spécialisées.
La Conférence des Formations d’Excellence au Tourisme (CFET) existe déjà depuis 2015 !
Le principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration, l’Umih[6] souhaite voir renforcée la formation à destination des « chômeurs de longue durée, qui peuvent constituer un vivier » en profitant des politiques publiques sur ce public.
L’IMPORTANCE DE A PÉNURIE EN PERSONNEL RESTE IMPRÉCISE.
Entre février 2020 et février 2021, 237 000 salariés de l’hôtellerie-restauration auraient quitté le secteur tourisme durant la première année de crise sanitaire[7].
Le patronat évoque, en cette rentrée 2021, 150 000 à 180 000 emplois qui n’auraient pas encore trouvé preneur.
Mais dans le même temps, à fin septembre 2021, plus de 100 000 salariés étaient pourtant encore en chômage partiel dans ce secteur, d’après la Dares.
Il reste difficile de connaitre l’état du marché. Il faut attendre un retour à la normale pour juger la situation de chaque métier.
LE FAIBLE NIVEAU DES SALAIRES ET DES CONDITIONS DE TRAVAIL CONTRIBUE SANS DOUTE AU MANQUE D’ATTRACTIVITÉ DES MÉTIERS DU TOURISME.
Le Premier ministre a évoqué de nouvelles négociations collectives pour améliorer les salaires et les conditions de travail de la profession.
Le début des négociations salariales dans l’hôtellerie-restauration, du 18 novembre, n’a pas été probant…
[1] « Nous allons financer un plan de reconquête, avec une amélioration de la formation, permettre des passerelles entre les différents métiers du secteur valoriser notre patrimoine, pour mettre en avant notre patrimoine culturel et architectural » -Le président de la République.
[2] Ce plan a fait l’objet d’une consultation avec les professionnels du secteur et les collectivités, menées par les secrétaires d’Etat aux PME et au Tourisme.
[3] 750 millions d’euros prendront la forme de prêts tourisme, un outil de la banque publique Bpifrance, dédié aux PME et TPE du secteur touristique qui ont besoin d’investir pour se moderniser. 500 millions d’euros de prêt relance tourisme, des prêts de longue durée de la Banque des territoires, destinés à accompagner des investissements importants d’entreprises ou de collectivités.
[4] « L’idée est de faire des vidéos très parlantes, dans des langages qui parlent aux jeunes. Nous voulons rappeler que ces métiers sont aussi un ascenseur social. Nous souhaitons faire rêver à nouveau les jeunes avec ce secteur. »
[5] La coordination de ce réseau devrait être l’UFR ESTHUA Tourisme et Culture d’Angers, avec de nouveaux postes d’enseignants-chercheurs pour améliorer la qualité de la formation.
[6] UMIH : Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie
[7] En un an, les effectifs sont ainsi passés de 1,309 million de salariés à 1,072 million, selon la Dares.
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