Les considérations sur les évolutions des emplois en France s’inscrivent dans le contexte international des marchés de l’emploi des autres pays.
Un bas niveau d’emploi dans d’autres pays implique une baisse des activités avec des répercussions inévitables, sans que celle-ci soit quantifiables avec précision.
La pandémie continuera d’avoir de lourdes conséquences sur le marché du travail dans le monde en 2022.
En conséquence, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a revu à la baisse ses prévisions en matière de reprise du marché du travail en 2022
LA REPRISE RESTE LENTE ET INCERTAINE
Le nouveau rapport de l’OIT « Emploi et questions sociales dans le monde : Tendances 2022[1] » indique que la reprise est lente et incertaine[2].
Le déficit global en heures travaillées est estimé à un équivalent à 52 millions d’emplois à temps plein par rapport au quatrième trimestre de 2019.
C’est-à-dire du double que celui qui avait été prévu en mai 2021[3].
AU NIVEAU MONDIAL, LE CHÔMAGE DEVRAIT RESTER AU-DESSUS DES NIVEAUX ENREGISTRES AVANT LE COVID-19 JUSQU’EN 2023 AU MOINS.
« Au niveau mondial, le chômage devrait rester au-dessus des niveaux enregistrés avant le COVID-19 jusqu’en 2023 au moins.[4] »
Et encore faut-il prendre en compte que ces chiffres n’incluent pas les personnes qui se sont mis en retrait du marché du travail.
« De nombreux salariés qui avaient quitté la population active durant les deux dernières années ne l’ont pas réintégrée, contribuant à la sous-estimation du nombre de chômeurs. »
Autre constat, une mobilité des travailleurs vers les activités qui fonctionnent le mieux :
« De nombreux travailleurs se voient contraints de passer à de nouveaux types d’emplois, par exemple en raison de la baisse d’activité prolongée dans le secteur des voyages internationaux et du tourisme. »
En 2022, avec 21 millions de chômeurs de plus, le taux d’activité global devrait rester inférieur de 1,2 points de pourcentage à celui de 2019.
Cette révision à la baisse des prévisions pour 2022 est le reflet des conséquences que font peser sur le monde du travail les récents variants du COVID-19 et traduit une sérieuse incertitude quant à la suite de la pandémie.
Le rapport reconnait les différences notables d’impact que la crise sanitaire continue d’avoir sur « les différentes catégories de travailleurs et entre les pays »[5].
« Les effets se font sentir sur les marchés du travail de l’ensemble des régions du monde, même si l’on observe des différences importantes dans le rythme de la reprise. »
« C’est en Amérique du Nord et en Europe que l’on constate les signes de reprise les plus encourageants, alors que l’on rencontre les perspectives les plus négatives en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et dans les Caraïbes. »
« Sur le plan national, la reprise du marché du travail est la plus forte dans les pays à revenu élevé, alors qu’elle est la plus faible dans les économies à revenu intermédiaire inférieur. »
L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL RESTE SÉRIEUSEMENT PERTURBÉ SUR LE PLAN DE L’EMPLOI
Ces conclusions sont plutôt favorables pour un pays comme la France, mais elles indiquent la permanence d’un environnement international encore sérieusement perturbé sur le plan de l’emploi et de la production, dans des pays avec lesquels nous avons des échanges.
Ceci implique mécaniquement des difficultés dans les échanges internationaux, le transport et la logistique, des risques de pénuries s’inscrivant dans la durée, etc.
Le rapport de l’OIT présente des recommandations politiques visant à créer « une reprise pleinement inclusive et centrée sur l’humain » après la crise aussi bien au niveau national qu’au niveau international[6].
[1] Emploi et questions sociales dans le monde : Tendances 2022 (connu en anglais sous le nom de WESO Trends).
[2] OIT – Actualité | 17 janvier 2022 https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_834130/lang–en/index.htm
[3] L’estimation précédente pour l’ensemble de l’année envisageait un déficit de 26 millions d’emplois équivalents temps plein.
[4] « Le nombre de chômeurs pour 2022 est estimé à 207 millions, contre 186 millions en 2019. »
[5] « Nous ne nous remettrons pas de cette pandémie sans une reprise de grande envergure du marché du travail. Et pour être durable, cette reprise doit se baser sur les principes du travail décent, y compris en matière de santé et de sécurité, d’égalité, de protection sociale et de dialogue social.» – Le Directeur général de l’OIT
[6] Ces recommandations se basent sur l’Appel mondial à l’action en vue d’une reprise centrée sur l’humain qui soit inclusive, durable et résiliente pour sortir de la crise du COVID-19 adopté par les 187 États Membres de l’OIT en juin 2021. https://www.ilo.org/infostories/fr-FR/Campaigns/covid19/globalcall#quote
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