L’Union Nationale des Missions locales (UNML) vient de présenter le bilan de l’année 2021[1] du réseau des Missions locales.
Il apparait positif par rapport aux chiffres de 2019[2].
Ces chiffres clés figent la réalité des dispositifs avant la mise en œuvre au 1er mars prochain du Contrat d’engagement des jeunes (CEJ), dont les Missions locales seront l’un des acteurs.
En 2021, le flux d’entrée en Missions Locales a légèrement augmenté en passant à 445 900 jeunes (+5% par rapport à 2019[3]).
Globalement les Missions locales ont reçu 1,2 million de jeunes en entretien, soit une hausse de près de +8% par rapport à 2019[4].
Par contre, l’entrée en PACEA a été nettement renforcée avec un total de 442 500 jeunes en Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie, soit de près de +26% par rapport au chiffre de 2019.
A fin 2021, 556 000 étaient en cours d’accompagnement PACEA.
Durant l’année passée, les accompagnements proposés par le réseau des Missions Locales ont eu un impact accru.
Ils ont permis :
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À 615 552 jeunes d’accéder à un contrat de travail (+16,5% par rapport à 2019),
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À 67 035 en contrat d’alternance (+28%) et
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À 162 521 d’entrer en formation professionnelle (+8%).
L’UNML ne communique pas, à ce jour, sur le nombre des jeunes bénéficiant de la Garantie jeunes à fin 2021.
LES MISSIONS LOCALES SE PRÉPARENT A LA MISE EN PLACE DU CONTRAT D’ENGAGEMENT JEUNES
« Mise en œuvre depuis 2014 par le réseau des Missions Locales, la Garantie Jeunes a servi de modèle au nouveau contrat d’engagement jeune. Il s’agissait de capitaliser sur ses réussites et d’aller plus loin pour permettre à davantage de jeunes de bénéficier d’un accompagnement intensif de qualité. » – UNML.
La campagne de communication sur ce dispositif CEJ, ciblant certains jeunes, a déjà débuté, sur la plateforme du ministère du Travail[5].
Elle vise :
« tous les jeunes de moins de 26 ans (et de moins de 30 ans pour les jeunes en situation de handicap), qui sont durablement sans emploi, ni formation, souvent par manque de ressources financières, sociales et familiales et qui souhaitent s’engager activement dans un parcours vers l’emploi »[6].
Cette campagne du gouvernement ne présente pas clairement les opérateurs de la prestation ni le système de répartition des jeunes, même si elle cite indirectement Pôle emploi et les Missions locales, dans deux exemples.
L’organisation entre les acteurs annoncés ou à venir (opérateurs privés possibles) reste à préciser, sur la base de la loi qui parle de « tout organisme public ou privé » pour le CEJ.
CES QUESTIONS SONT RENTRÉES DANS LE CADRE DES CAMPAGNES ÉLECTORALES DE CE 1er SEMESTRE 2022
La ministre du Travail a pu de féliciter d’un « chômage des jeunes à son plus bas niveau depuis près de quinze ans ». Ce propos mérite une claire mise au point.
Le chiffre des inscrits de moins de 25 ans à Pôle emploi en novembre est de 655 700. Il est assez proche de celui de février 2020, avant le premier confinement, qui était de 686 000 (écart de 4,6%).
Le chiffre remonte à 12 ans[7] et pas quinze et est proche du début 2020.
Les chiffres peuvent difficilement être comparé, car la réalité a changé sur cette période.
En effet, une forte prolongation des études a été organisée progressivement, avec la hausse de la part d’une classe d’âge validant le bac. Celle-ci a atteint 86% !
Elle a pour effet de réduire le nombre des jeunes actifs de moins de 25 ans.
Le « bac pour tous » (ou presque) en 2020 et 2021, lié à la crise, a contribué à multiplier la poursuite des études dans le supérieur de manière pertinente ou non, compte tenu d’un système d’orientation sujet à de nombreuses critiques (plateforme Parcoursup).
La croissance des abandons en premier cycle et la poursuite de parcours universitaires non professionnels conduisent à des problèmes d’insertion professionnel qui apparaissent, mais sont décalés dans le temps.
[1] L’action des Missions Locales en 2021 – Des défis importants relevés collectivement, pour répondre aux attentes des jeunes – Représentation du réseau | mardi 11 janvier 2022 – Source : I-milo (système d’information des Missions locales, ministère du Travail).
[2] « Les Missions Locales ont su collectivement relever les défis importants de cette année 2021, afin de répondre aux besoins des jeunes en matière d’insertion, grâce à leurs capacités d’adaptation et d’innovation qui font la force de ce réseau. Les Missions Locales et leurs équipes peuvent être fières de ces résultats remarquables en matière de lutte contre le chômage et d’insertion des jeunes » – Le président de l’Union nationale des Missions Locales.
[3] Méthode de calcul des pourcentages : « les pourcentages ont été calculés en comparant les chiffres de 2019 et ceux de 2021. En effet, l’année 2020 n’est pas représentative de l’activité des Missions Locales compte tenu de la crise sanitaire et des périodes de confinement ».
[4] Les Missions locales auraient été en contact avec 2,3 millions de jeunes en 2021, sur les près de 8 millions de jeunes de 16 à 25 ans que comptait la France (chiffres Insee 2021).
[5] https://www.1jeune1solution.gouv.fr/contrat-engagement-jeune
[6] La formule de la plateforme n’apparait pas exacte puisqu’elle évoque : « Une initiative du Gouvernement pour accompagner, former et faciliter l’entrée dans la vie professionnelle de tous les jeunes, sur tous les territoires ».
La loi est pourtant claire : « Tout jeune de seize à vingt-cinq ans révolus en difficulté et confronté à un risque d’exclusion professionnelle a droit à un accompagnement vers l’emploi et l’autonomie, organisé par l’État. »
[7] D’octobre 2005 à mars 2009, le nombre de ces inscrits était inférieur au chiffre de novembre 2021. De février 2000 à avril 2004, cela avait également été le cas…
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