LA FRANCE N’EST PAS ENTRÉE EN RÉCESSION
La France n’est pas en récession, mais sa croissance a ralenti, après la période de relance (phénomène de rattrapage), suite aux mesures économiques décidées durant la crise sanitaire.
L’impact sur les emplois reste à venir.
Le chiffre provisoire du produit intérieur brut (PIB) du second trimestre 2022 est positif (+0,5), après le recul du premier trimestre (-0,2).
Le chiffre exact sera connu à fin aout.
Le gouvernement et la Banque de France tablaient encore récemment sur +0,25% pour le second trimestre.
L’impact du ralentissement de la croissance sur l’emploi n’apparait, a priori, pas à ce stade en France, selon les derniers chiffres.
Sur le nombre des actifs en emploi et celui des actifs sans-emploi, il convient d’attendre la fin de l’année 2022 pour avoir le recul nécessaire pour constater l’impact de la réduction de la croissance.
Le taux de croissance sur l’ensemble de l’année devrait atteindre au moins 2,5% (même si la croissance était nulle sur le second semestre).
La croissance du second semestre 2022 n’est pas encore bien assuré, compte tenu de la réduction de l’énergie, des pénuries dans les approvisionnements, de l’incertitude des marchés, etc.
Le Directeur des études et synthèses économiques de l’Insee considère qu’« il faut rester prudent pour la suite car l’horizon s’assombrit ».
L’impact d’une inflation croissante en juillet, avec plus de 6% en un an, pèsera de plus en plus sur la consommation des particuliers et sur l’activité des acteurs économiques.
LES PRÉVISIONS ACTUELLES DE CROISSANCE EN FRANCE.
Les prévisions actuelles de croissance du ministère de l’Économie pour les années à venir demeurent positives, mais assez basses.
Pour 2023, la prévision est de 1,4% (avec un ralentissement de l’économie), puis 1,6% en 2024 ; 1,7% en 2025 et 2026 et 1,8% en 2027.
Mais la tendance actuelle pourrait s’inverser et la France basculer en récession,
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Si l’activité baisse à cause du contexte : monté progressive de l’inflation[1], difficultés de recrutement et pénuries sur les composants et les matières premières.
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Si l’économie allemande ralentie trop fortement, faute d’énergie (gaz russe).
Les chiffres diffèrent selon les pays.
EN EUROPE
La croissance du PIB en Europe a été de 0,5% au 1er trimestre 2022 et de 0,7% au second.
Au second semestre 2022, la croissance a beaucoup différé selon les pays : 0% en Allemagne, 0,5% en France, 1% en Italie ou 1,1% en Espagne.
Les économistes s’attendaient à un ralentissement marqué.
Le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 8,9% en juillet 2022.
Le Commissaire européen à l’Économie estime que le reste de l’année pourrait être plus difficile :
« L’incertitude reste élevée pour les trimestres à venir : il faut maintenir l’unité et être prêt à répondre, si nécessaire, à une situation qui évolue ».
AUX ÉTATS-UNIS
Les Etats-Unis ont enregistré deux trimestres négatifs successifs : -1,6% au 1er trimestre et -0,9% au 2nd.
Le marché du travail aux Etats-Unis a un taux de chômage de 3,6% !
D’après des économistes, on évoque une « récession technique » !
DANS LE MONDE
Le Fonds Monétaire International (FMI), dans ses dernières prévisions prévoit une croissance mondiale de 3,2% en 2022, soit un recul de 0,4 point de pourcentage par rapport à ses prévisions d’avril.
Le FMI évoque l’hypothèse de 2,9% pour 2023…
En 2021, la croissance a été de 6,1%, après la crise de Covid-19.
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CARACTÉRISTIQUES D’UNE RÉCESSION.
On peut retenir une définition de la récession, parmi d’autres[2].
La récession se traduit par le concours de trois critères lisibles :
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Sa durée : au-delà de deux trimestres consécutifs négatifs ;
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Son amplitude : une chute de la croissance au-delà de 3 ou 4% ;
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Son impact sur l’ensemble de l’économie.
« Pour la France, par exemple, on regarde aussi le marché du travail, les investissements des entreprises, les heures travaillées qui renseignent sur l’activité économique »
La baisse de l’activité économique impacte fortement l’emploi.
Beaucoup d’économistes considèrent que la récession s’accompagne de pertes d’emplois importantes et de licenciements nombreux.
[1] Principales composantes de l’inflation de la zone euro.
% en juillet
Sur un an |
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Energie | 39,7% |
Alimentation, alcool et tabac | 9,8% |
Biens industriels hors énergie | 4,5% |
Services | 3,7%, |
[2] C’est la règle DAD pour « Durée », « Amplitude » et « Diffusion ».
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