Il est évidemment trop tôt pour établir un premier bilan du Contrat d’engagement jeune (CEJ) six mois après le démarrage de la formule.
Néanmoins, l’examen des débuts de ce contrat apparaissent intéressants, dans la mesure où le CEJ anticipe deux axes de la politique annoncée par le ministère du Travail :
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Pour France Travail, l’articulation entre les partenaires dans le projet,
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Pour le RSA, le nouveau mode d’accompagnement des bénéficiaires.
Les difficultés et les propositions, qui apparaissent depuis mars, sont à prendre en compte, en attendant de juger des résultats en 2023, sur une durée d’une année.
178 000 JEUNES BÉNÉFICIAIRES SONT ENTRÉS EN CEJ
De son lancement au 1er mars au 23 septembre, 178 000 jeunes bénéficiaires sont entrés en CEJ, soit avec Pôle emploi, soit avec les Missions locales, en lien avec l’ensemble des acteurs de l’insertion professionnelle, selon le Comité des parties prenantes[1] du Contrat d’engagement jeune (CEJ)[2].
L’objectif pour 2022 demeure la signature de 400 000 CEJ.
Six mois après le lancement du CEJ, le détail des résultats reste encore flou.
La population des jeunes des jeunes ayant signé un CEC commence à être connue :
45% ne disposent d’aucun diplôme.
Environ un tiers de ces jeunes réside sur des territoires ciblés :
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18% des jeunes résident en quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).
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13% des jeunes résident en zone de revitalisation rurale (ZRR).
LE DÉTAIL DES ACTIVITÉS DES JEUNES N’EST PAS BIEN PRÉCISÉ.
D’une part, les jeunes bénéficieraient en moyenne, de 16 heures d’activités par semaine : accompagnements individuels, collectifs et ateliers ciblés. Mais par exemple, le détail de la fréquence des immersions en entreprise manque.
D’autre part, sont proposées des solutions existantes, comme des actions de formation, l’entrée dans les écoles de la deuxième chance ou les Epide, la réalisation d’un service civique ou une embauche en emplois aidés.
Ce communiqué du ministère du Travail ne précise ni le nombre de jeunes concernés par l’allocation financière mensuelle (pour les jeunes qui en ont besoin) ni montants accordés aux jeunes.
Il n’aborde pas les problèmes liés au versement des allocations par l’agence de services et de paiement (ASP) aux jeunes suivis par les Missions locales[3].
Diverses critiques et propositions ont été formulées par l’UNML pour faire évoluer le dispositif actuel en fonction des difficultés rencontrées.
Enfin, une enquête flash[4], réalisée par les acteurs, auprès de jeunes ayant signé un CEJ, donne des avis très positifs, puisque près de 86% des sondés se sont déclarés satisfaits du CEJ[5].
LE CAS DES JEUNES INVISIBLES
Des actions doivent être menée en faveur de 20 000 jeunes en rupture, non traités par les acteurs du service public de l’emploi.
Les DREETS devraient sélectionner des associations de lutte contre la pauvreté, qui devraient avoir pour objectif d’assurer un « Contrat d’engagement jeune sur-mesure ».
Lire : https://toutpourlemploi.fr/2022/03/jeunes-en-rupture-2022/
[1] Le comité des parties prenantes du Contrat d’engagement jeune (CEJ) qui s’est tenu le 28 septembre sous la présidence d’Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, a réuni les opérateurs du CEJ, les acteurs de l’insertion, des élus, les administrations concernées ainsi que des conseillers et des jeunes.
[2] 178 000 jeunes bénéficiaires depuis le lancement en mars 2022 – 29/09/22
[3] Réponse du Ministère du travail, du plein emploi et de l’insertion publiée dans le JO Sénat du 15/09/2022 – page 4477
[4] Enquête commune réalisée en septembre auprès des bénéficiaires du CEJ de Pôle emploi et des Missions locales, entrés dans le dispositif entre mars et avril 2022 (4 649 répondants).
[5] Le CEJ leur aurait permis de gagner en autonomie (83% d’entre eux), d’obtenir les informations utiles à leur insertion (83%) et d’apprendre à valoriser leurs compétences auprès des recruteurs (81%).
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