Les prévisions du nombre d’emplois à pourvoir en France chaque année d’ici 2030[1] restent fragiles compte tenu des incertitudes sur une période longue :

• Sur les évolutions du contexte économique national et mondial (guerre en Ukraine, pénuries, énergies, pandémie, etc.) et

• Sur les réformes concernant le système social. Par exemple, une élévation de l’âge de départ en retraite réduirait le rythme des départs…

Néanmoins, elles peuvent être considérées comme un indicateur du moment sur les recrutements[2].

640 000 JEUNES DOIVENT ENTRER EN EMPLOI CHAQUE ANNÉE ENTRE 2019 ET 2030.

Le flux de jeunes entrants sur le marché de l’emploi devrait être, en moyenne annuelle, de 640 000 nouveaux entrants entre 2019 et 2030.

Des embauches sont prévues dans tous les secteurs, compte tenu des prévisions significatives de départ en retraite.

Des données sont à prendre en compte dans l’orientation des jeunes.

Les opportunités d’emploi devraient se partager entre les métiers qualifiés et les métiers non qualifiés, de manière presque égale.

« Tous les métiers auront, à l’avenir, des besoins en recrutement, y compris ceux qui détruisent de l’emploi. Ceci est lié aux nécessités induites par les besoins de remplacement des départs à la retraite. » – Rapport Dares / France Stratégie.

Le niveau de formation requis pour l’obtention d’un poste devrait augmenter dans la plupart des métiers, pour tous les niveaux de qualification.

Le niveau de formation des jeunes à leur sortie de formation initiale devait progresser progressivement.

48% des jeunes devraient avoir validé un diplôme d’enseignement supérieur en 2030, contre 46% actuellement.

CERTAINS MÉTIERS DEVRAIENT CONNAITRE UNE NETTE PROGRESSION

Les métiers en nette progression, à cause de création de postes et du renouvellement des départs en retraite, seraient les métiers du soin et ceux d’ingénieurs informatiques.

Les métiers de santé : médecins, pharmaciens, infirmiers, aides-soignants, etc. devraient continuer leur forte croissance[3].

Les offres d’emploi devraient, a priori, rester plus importante que le nombre de personnes formées en France.

En particulier, il y pourrait y avoir une accentuation des tensions sur le métier d’aides-soignants.

Entre 2019 et 2030, le nombre de postes d’infirmiers et sage-femmes devrait progresser de 18% (+113 000 postes) et le nombre d’aides-soignants de +15% (+110 000).

Les créations nettes d’emploi d’ingénieurs informatiques devraient être de l’ordre de 115 000, de plus qu’en 2019 (+26%).

Si l’on considère les remplacements des départs en retraite, certains métiers devraient être plus fortement recruteurs suite aux départs en retraite.

Par exemple, le nombre des postes à pourvoir seraient importants pour :

• Les agents d’entretien (488 000 postes à pourvoir),

• Les enseignants (329 000 postes),

• Les aides à domicile (305 000 emplois), etc.

LES PRÉVISIONS DU NOMBRE D’EMPLOIS A POURVOIR

Le rapport de la Dares et de France Stratégie estime à environ 800 000 le nombre d’emplois à pourvoir en France chaque année d’ici 2030 pour répondre, d’une part, aux nouvelles créations de postes et, d’autre part, qu’aux départs en retraite.

La répartition serait la suivante :

• 89% des postes serait liée au remplacement suite aux fins de carrières[4] ;

• 11% des créations nettes d’emploi en France. C’est-à-dire qu’entre 2019 et 2030 (donc sur 12 ans), le rapport estime de l’ordre d’un million le nombre de créations nettes d’emploi en France.

CE RAPPORT MISE SUR UN FLUX ANNUEL FAIBLE DE CRÉATIONS DE NOUVEAUX EMPLOIS.

Il retient moins de 90 000 créations par an, dans le cadre des politiques actuelles de l’emploi ![5]

[1] Rapport Dares / France Stratégie – « Les métiers en 2030 : les postes à pourvoir par métiers » -10 mars 2022 – https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/les-metiers-en-2030-les-postes-pourvoir-par-metiers

[2] « La majorité des métiers en tension aujourd’hui continuerait de l’être ou verrait leurs difficultés de recrutement s’aggraver d’ici 2030 en raison d’une faible attractivité. C’est le cas des aides à domicile, des personnels de ménage ou des conducteurs d’engins du bâtiment et des travaux publics » rapport.

[3] « Il y a aussi des raisons structurelles telles que le vieillissement de la population qui accroit les besoins de santé et d’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie. »

[4] « D’ici 2030, plus d’un quart de l’emploi actuel sera renouvelé du fait des seniors qui quitteront leur emploi. »

[5] Flux annuels de créations/destructions nettes d’emplois et de départs en fin de carrière, observés et projetés