Le président d’une grande entreprise d’intérim vient d’affirmer qu’en France « entre un tiers et la moitié des offres ne sont pas pourvues ».
Des chiffres récents décrivent, de manière plus réaliste, la situation du marché du travail que certaines déclarations de dirigeants politiques ou économiques pourraient le laisser croire.
DES TENSIONS PONCTUELLES DE RECRUTEMENT EXISTENT.
Une récente enquête donne la position des entrepreneurs interrogés[1] :
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78% ne cherchent pas à embaucher,
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22% des entreprises cherchent à embaucher.
Parmi cette catégorie de 22% des entreprises recrutant :
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6% n’ont pas connu de problème de recrutement,
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8% auraient recruté en modifiant leurs offres d’emploi ou recrutant comme prévu,
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8% auraient renoncé à une embauche envisagée[2].
Les tensions concernant davantage certains secteurs et davantage les grandes entreprises.
Des difficultés existeraient dans des industries (36%), la construction (23%), le commerce (20%) et plus rarement dans le tertiaire (10%), d’où la moyenne de 16%.
Les établissements de plus de 10 salariés sont plus fréquemment concernés :
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82% d’entre elles cherchent à recruter
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71% font état de difficulté,
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21% n’arriveraient pas à recruter.
Les entreprises de moins de 10 salariés ont moins de problèmes.
LA REVALORISATION DES SALAIRES PERMET DE FACILITER LES RECRUTEMENTS.
Des secteurs manquent souvent de candidats en raison du niveau des salaires proposés.
Ceux-ci sont souvent jugés trop faibles dans le contexte d’une l’inflation à environ 6%.
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Près de la moitié des entreprises n’envisage pas de revalorisation (46%), car leur santé financière ne leur permet pas (19%) ou par principe (27%).
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36% des chefs d’entreprise ont déjà procédé à des revalorisations salariales et 15% envisagent prochainement de le faire.
Les entreprises de plus de 10 salariés auraient davantage revalorisé les salaires de leurs salariés.
LES DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT PEUVENT AVOIR DES CONSÉQUENCES NÉGATIVES SUR L’ACTIVITÉ
Dans les entreprises concernées par ce problème, des perturbations peuvent toucher la logistique (34%), la perte de clients (19%) ou conduire à une interruption ponctuelle d’activité (11%).
Les difficultés de recrutement peuvent également conduire à une désorganisation de la gestion RH (19%) ou une surcharge de travail (11%)[3].
[1] « La grande consultation des entrepreneurs ». Vague 74 – Octobre 2022 – réalisée par OpinionWay pour CCI France, La Tribune et LCI. https://www.opinion-way.com/fr/component/edocman/opinionway-pour-cci-france-la-tribune-et-lci-gce-vague-74-octobre-2022/viewdocument/2992.html?Itemid=0
Méthode : étude réalisée auprès d’un échantillon de 607 personnes. L’échantillon a été réalisé par téléphone du 12 au 19 octobre dernier. La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d’activité et la taille, après stratification par région d’implantation.
[2] « Pour la moitié des dirigeants en phase de recrutement, les obstacles apparaissent même rédhibitoires et les empêchent de recruter (8%). Les autres ont parfois décidé de modifier leurs critères de recrutement (4%) ou ont finalement vu leurs efforts payer et réussi à recruter (4%). »
[3] Dans les grandes entreprises, les conséquences des problèmes de recrutement concernent plus souvent la logistique (55% contre 28% dans les entreprises plus petites) et la gestion RH (30% contre 16%). Pour les petites entreprises de moins de 10 salariés, elles impliquent dans un quart des cas de perdre ou devoir refuser des clients (23% contre 4% dans les entreprises plus grandes).
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