Les recrutements annuels dans l’Éducation nationale pèsent sur le marché du travail compte tenu des effectifs importants concernés.

L’ATTRACTIVITÉ DU MÉTIER D’ENSEIGNANT S’EST RÉDUITE CES DERNIÈRES ANNÉES.

Le ministère de l’Éducation nationale vient de prolonger de deux semaines[1] les dates de dépôt des dossiers d’inscription aux concours de recrutement 2023[2] :

• Des enseignants du premier degré et du second degré, des personnels d’éducation, des psychologues de l’éducation nationale ;

• Des personnels d’encadrement ;

• Des personnels de la jeunesse et des sports ;

• Des personnels administratifs, sociaux, de santé et des bibliothèques[3].

Cette décision a probablement été prise en raison d’un trop faible nombre des candidatures enregistrées.

Entre les sessions 2021 et 2022[4], le nombre d’inscrits aux concours a chuté :

• Pour le concours de professeurs des écoles de l’ordre de 40 000 (-46%),

• Pour les concours du second degré perdaient 23 000 inscrits (-21%), avec des différences importantes selon les disciplines. Pour le Capes, trois disciplines sont touchées : les mathématiques, le français et l’allemand.

De plus, le nombre de candidats effectivement présents au concours a chuté lui aussi[5].

Environ 4 000 postes sont restés vacants en 2022, le ministère a dû recruter des personnels contractuels.

La proportion des contractuels dans le primaire reste faible (1 à 1,5%), par contre, elle atteint près de 10% dans le secondaire.

LES CAUSES DE LA BAISSE DU NOMBRE DE CANDIDATS.

La baisse du nombre de candidats en 2022 a été justifié, au moins en partie, par de nouvelles modalités du concours, faisant obligation aux candidats d’être inscrits en deuxième année de master ou à détenir un master 2.

En 2023, cet argument n’est plus de mise.

Pour restaurer l’attractivité des métiers concernés, les organisations syndicales revendiquent :

• Une revalorisation salariale,

• Une amélioration des conditions de travail et

• Des plans de carrière.

Ces éléments jouent, mais le problème est sans aucun doute plus complexe

Il porte en partie sur la communication du ministère et sur la représentation des métiers, dont la fréquence de tensions et de faits divers.

En particulier, la question de la mobilité imposée, dans des métropoles ou des QPV, joue un rôle important dans la désaffection des candidats à cause du coût du logement et des temps de transport domicile/établissement.

Même si les départs augmentent, ils restent encore peu nombreux.

Le frein se aussi fait sentir au niveau de ces recrutements par concours, dans la mesure où ces jeunes, dont le niveau de diplôme est un bac+5, ont souvent d’autres perspectives professionnelles.

Par exemple, les titulaires d’un master 2 en mathématiques se tournent plus rarement vers le Capes !

Les solutions devraient distinguer les cycles d’enseignement et les types de poste.

LE NOMBRE DE POSTES OFFERTS EST DE L’ORDRE DE 25 000.

En 2022, plus de 24 000 postes étaient à pourvoir dans l’Éducation nationale : 10 600 postes dans le primaire et 13 690 dans le secondaire.

Le nombre de postes offerts de la session 2023 ainsi que la répartition par académies ou par disciplines ne sont pas encore connus[6], pour chaque concours de recrutement d’enseignants : CRPE, Agrégation, Capes, Capet, Capeps, CAPLP.

[1] Report au 2 décembre au lieu du 18 novembre 2022.

[2] « Et si vous faisiez l’école avec nous ? », c’est ainsi que l’inscription aux différents concours de l’éducation nationale a été lancée depuis le 18 octobre.

[3] « Sont également concernées les inscriptions aux examens professionnels d’avancement de grade de la filière administrative et de la filière des bibliothèques. »

[4] Rapport de la commission des finances du Sénat sur le budget 2023.

[5] Dans le premier degré : 1,8 candidat pour un poste à la session 2022, contre 3,1 en 2021 et dans le second degré, : 3,5 contre 4,7 en 2021.

[6] « La répartition par sections et options (pour les concours du second degré) ou par académies (pour le CRPE) des postes sera publiée au plus tard la veille de la première épreuve d’admissibilité. »