L’EMPLOI N’A CERTES PAS ENCORE ÉTÉ TOUCHÉ PAR LA BAISSE PROGRESSIVE DE LA CROISSANCE.
Avec la dégradation de la conjoncture, les créations d’emplois devraient ralentir et des suppressions d’emplois pourraient intervenir de manière significative.
On enregistre une stabilisation des effectifs au chômage (les « sans emploi ») et le maintien d’une légère progression des créations d’emploi, jusqu’au troisième trimestre 2022.
La montée de l’apprentissage, en France, a justifié plus du tiers de la croissance des créations d’emploi sur 2021 et 2022.
Cet effet pourrait être réduit pour la période 2023-2024, suites aux seuils d’embauches d’apprentis déjà atteints et aux dispositions de recadrage prises (baisse des primes aux entreprises) et autres dispositions à venir (ciblage, etc.).
Pour l’ensemble des pays de l’Union européenne, le taux de chômage était en octobre à un niveau de 6%, et de 7,3% en France.
Dans la zone Euro, le taux de chômage était de 6,5% en octobre 2022.
Par comparaison, le taux de chômage est de 2,1% en République tchèque et de 3% en Allemagne ou en Pologne (3%).
UNE AUGMENTATION DU CHÔMAGE APPARAIT PROBABLE EN 2023.
Mais une dégradation de la situation en 2023 apparait très probable, compte tenu des prévisions de chute du taux de croissance, autour de zéro[1].
La Commission européenne prévoit une contraction du produit intérieur brut (PIB) pour l’UE sur quatrième trimestre 2022 et sur le premier trimestre 2023. La confirmation sera rapide !
La situation apparait claire, puisque le chef de l’État vient de déclarer :
« L’année 2023 indéniablement sera marquée par un ralentissement de l’économie mondiale, on le voit déjà poindre, plusieurs de nos voisins entrent déjà en récession ». « Il nous faut continuer le travail et nous préparer à une reprise qui je pense devrait arriver dans l’année 2024. »
Le président de la République est intervenu pour commenter la possibilité de ruptures de l’approvisionnement électrique qui sont officiellement envisagées, à titre préventif par le gouvernement.
LE RYTHME DE CE MOUVEMENT ET SON AMPLEUR RESTENT A PRÉCISER.
Fin 2023, le taux de chômage[2] pourrait remonter à 8% ou au-delà, selon plusieurs prévisions. Cette estimation de taux et de date reste bien sûr à confirmer[3].
Les entreprises vont avoir à prendre en compte les hausses de masse salariale engagées en 2022, de fortes augmentations du coût de l’énergie, une permanence de pénuries d’approvisionnements, une hausse des taux d’intérêt et le début des remboursements de prêts garantis par l’État.
Une baisse de la demande des particuliers comme des entreprises semble probable dans le contexte d’une inflation durable.
L’inflation est de +6,2% sur un an en octobre en France, contre +10,8% dans l’ensemble des pays de l’Union européenne.
Tous ces éléments vont produire leurs effets.
Les entreprises seront évidemment touchées de manières diverses : selon leur situation de trésorerie, la nature de leurs activités (part de l’énergie, des personnels, etc.), leurs territoires, etc.
Les effets de ces mouvements sur le marché de l’emploi pourraient naturellement se croiser les réformes engagées : réduction de l’assurance chômage (ayant un impact à partir de septembre 2023), élévation de l’âge de la retraite…
Le projet de loi semble devoir un impact dès le second semestre 2023 ; pour les salariés nés au second semestre 1961, selon les annonces qui ont été faites.
Les embauches chuteraient, au second semestre 2023, avec le recul des âges de départs en retraite.
[1] Selon le Fonds monétaire international (FMI), la France devrait voir son activité progresser de +2,5% cette année, et de +0,7% l’année prochaine, notamment en raison des prix de l’énergie qui pèsent sur l’activité. Cette croissance serait proche de 0, selon d’autres prévisions.
[2] Les données d’Eurostat sont basées sur la définition du chômage du Bureau international du travail (BIT).
[3] « Il ne s’agit plus de savoir si nous allons entrer en récession, mais de savoir de quelle sévérité sera cette récession (…) Une récession cet hiver en zone euro est imminente » – Les analystes du cabinet Oxford Economics.
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