LA FORMATION PROFESSIONNELLE PLUS FRÉQUEMMENT PROPOSÉE AUX DEMANDEURS D’EMPLOI[1].
« Le Plan d’investissement dans les compétences (PIC), lancé en 2018 et doté de 15 Md€ sur 5 ans, a participé à cette accélération.
Plus de 1,4 million d’entrées en formation ont été enregistrées pour les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en 2021, une forte progression par rapport à 2019 et 2020. »
L’Assurance chômage a financé l’aide au retour à l’emploi formation (ARE-F) à hauteur de 1,9 Md€ en 2021.
Le taux d’accès à une formation dans les 18 mois qui se sont inscrits à Pôle emploi en 2020[2] a été :
- De 18% pour les demandeurs d’emploi indemnisé par l’Assurance chômage et de
- De 15% pour les non allocataires[3].
En 2021, les demandeurs d’emploi entrés en formation étaient inscrits à Pôle emploi en moyenne depuis 14,6 mois, compte tenu de l’accent mis sur les chômeurs de longue durée[4].
« Tous les demandeurs d’emploi ne sont pas égaux dans leur capacité à suivre une formation : les freins à l’accès sont essentiellement liés à des contraintes personnelles (santé, garde d’enfant, aide à un proche…), la faiblesse de leurs ressources financières ou les difficultés de mobilité géographique. »
LES FORMATIONS ONT UN EFFET SIGNIFICATIF SUR LE RETOUR A L’EMPLOI.
Une étude de la Dares d’aout 2022 a conclu « à un effet estimé positif et significatif de l’entrée en première formation sur la probabilité de retrouver un emploi : la probabilité de connaître un épisode d’emploi dans les 2 ans suivant l’entrée en formation est plus de 9 points de pourcentage supérieure à celle des demandeurs d’emploi non-formés ».
58% des demandeurs d’emploi ayant suivi une formation (hors formations de remise à niveau) ont accédé à un emploi d’au moins un mois dans les 6 mois suivant leur sortie de formation (pour la cohorte de sortants de formation de janvier 2021).
Mais l’effet positif des formations dépend du type de formation suivie et du profil des demandeurs d’emploi[5].
En 2021, 44% des entrées en formation ont concerné des formations certifiantes, contre 34% en 2014. Celle-ci permettent aux demandeurs d’emploi de faire valoir des compétences attestées par un diplôme.
LES FORMATIONS DE REMISE A NIVEAU ONT UNE FONCTION SPÉCIFIQUE
Les parcours des demandeurs d’emploi qui suivent des formations, dites « de remise à niveau » ont fait l’objet d’une analyse par l’Unédic[6].
Leur objectif est de favoriser l’entrée dans un parcours de formation qui conduise à un retour à l’emploi.
Des formations de remise à niveau sont proposées à des demandeurs d’emploi qui ont besoin, « avant de pouvoir s’inscrire dans un parcours de formation et de retour à l’emploi, d’acquérir ou de retrouver des compétences ou des techniques transversales à une large gamme de métiers ».
En 2021, plus de 100 000 formations de remise à niveau auraient ainsi été réalisés, soit 8% de l’ensemble des entrées en formation.
Parmi ces formations, on trouve, par exemple, des formations en langues (dont Français langue étrangère ou anglais), à l’utilisation de logiciels bureautiques à la conduite de chariots automoteurs ou de véhicules routiers, des formations en orientation et développement professionnel et personnel[7].
- Ces formations de remise à niveau bénéficient davantage à des demandeurs d’emploi plus âgés, moins diplômés, sans droit ouvert à l’Assurance chômage.
- Ces formations de remise à niveau sont plus variées dans leurs contenus et d’une durée plus courte[8], par rapport à la moyenne des autres types de formations.
- Une sur formation sur deux est suivie d’une seconde formation du même type[9] (moins fréquemment vers une formation certifiante).
« Le profil du demandeur d’emploi, ainsi que les caractéristiques de la première formation, influencent la mise en parcours. »
L’analyse distingue deux publics :
- Les titulaires d’un CAP / BEP ou d’un baccalauréat, les licenciés économiques, les demandeurs d’emploi souhaitant travailler dans le secteur de la santé suivent plus souvent une autre formation à la sortie de la remise à niveau.
- Les jeunes de moins de 25 ans ou les demandeurs d’emploi qui suivent une première formation courte ont une probabilité moindre de suivre une autre formation.
[1] Profils et trajectoires des demandeurs d’emploi ayant suivi une formation – 02 novembre 2022 – Unédic – : Profils et trajectoires des demandeurs d’emploi ayant suivi une formation
[2] L’analyse des parcours des allocataires entrés en formation a été longuement développée dans une précédente publication de l’Unédic, « Quels sont les parcours professionnels des allocataires avant leur entrée en formation ? », parue en septembre 2021.
[3] « Dans les deux cas, une progression notable du taux d’accès a été enregistrée depuis 2014. »
[4] « Cette ancienneté moyenne a augmenté ces dernières années, et cette augmentation est à mettre en relation avec le déploiement du PIC, qui cible en priorité des demandeurs d’emploi de longue durée, et avec la crise de la Covid-19, qui a pu retarder un certain nombre d’entrées. »
[5] « L’effet estimé est plus élevé chez les publics les plus éloignés de l’emploi, notamment les demandeurs d’emploi ayant une ancienneté d’inscription de plus d’un an », souligne la Dares.
[6] Unédic – Parcours de formation des bénéficiaires d’une remise à niveau – Analyses – 24 janvier 2023 – https://www.unedic.org/publications/parcours-de-formation-des-beneficiaires-dune-remise-niveau
[7] Formations de remise à niveau les plus suivies en 2020.
[8] « D’une durée plus courte que les formations certifiantes (221 heures en moyenne en 2021, contre 670 heures en moyenne). »
[9] « Par exemple, 60% des demandeurs d’emploi ayant suivi une remise à niveau en langues en 2020 ont, dans les 12 mois suivants, bénéficié d’une deuxième formation. Dans le cas où une seconde formation a lieu, le délai moyen d’entrée pour y entrer est de 2,2 mois après la fin de la formation de remise à niveau. » C’est le cas à 42% dans le cas d’une formation en français langue étrangère (FLE).
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