La dette publique a atteint de l’ordre de 3 000 milliards d’euros[1].
Le ministre de l’Économie souhaite faire baisser la dette à partir de 2026 et de ramener le déficit public sous les 3% en 2027[2].
« Tout simplement parce qu’une dette élevée représente une charge financière importante, surtout quand les conditions de financement changent : hier, l’État français empruntait à 0%, aujourd’hui à 2,5%. En conséquence, la charge de la dette est passée de 31 milliards en 2021 à 42 milliards en 2022. » Bruno Le Maire dans le JDD.
Par conséquent, il vient d’annoncer son intention de procéder à des « réductions significatives » dans le budget 2024.
LE RÉEXAMEN DES DÉPENSES PUBLIQUES EST ENGAGÉ[3].
Le champ social est visé par cette démarche de réduction des dépenses publiques.
Le ministre de l’Économie donne comme exemple la suppression de l’essentiel des emplois aidés en 2017 :
« C’est l’objet de la revue des dépenses que nous engagerons dans les prochains jours sous l’autorité de la première ministre. Nous ne sommes pas novices en la matière : nous avons rétabli les finances publiques en 2018, en prenant des décisions difficiles par exemple sur les emplois aidés. »
PARALLÈLEMENT, DES DÉPENSES SUPPLÉMENTAIRES SEMBLENT PROGRAMMÉES.
Le ministre de l’économie estime à « 60 à 70 milliards d’euros supplémentaires par an » le plan de la transition énergétique en France.
Il devrait être porté par l’État, mais aussi par des investisseurs privés[4].
Un projet de loi en faveur de « l’industrie verte » devrait être présenté au printemps 2023[5], avec pour objectif d’encourager la création de nouveaux sites industriels et inciter à la décarbonation des sites existants[6].
« Ce projet de loi aura vocation à accélérer les processus d’autorisation des nouveaux sites industriels, à favoriser la commande publique nationale, à financer l’innovation industrielle avec France 2030, à réorienter l’épargne et à créer un environnement fiscal plus attractif pour l’industrie verte » Le ministre de l’Économie.
Ce texte de loi devrait porter sur cinq axes : la fiscalité « pour faire grandir l’industrie verte » ; l’ouverture des usines, la réhabilitation des friches et la mise à disposition des terrains ; la production et la commande publique ; le financement de l’industrie verte ; sur la formation aux métiers.
Ce projet reste malgré tout assez vague, dans l’immédiat :
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La construction des usines de fabrication de batteries électriques avance lentement.
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Le « plan hydrogène » demeure un projet.
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Les textes sur la création de nouveaux réacteurs nucléaires (EPR) tardent à voir le jour, depuis la décision politique, leur nombre reste incertain. Leur mise en route du premier est attendue en 2035 !
La création d’emplois résultant de ces réalisations industrielles n’apparait pas significative à court terme, même si des programmes de formation professionnelle sont déjà à l’ordre du jour.
En dépit d’un discours évoquant des mesures au niveau de l’Union européenne, le projet de loi en gestation apparait à ce stade franco-français.
[1] « Le montant de notre dette à la fin de l’année 2022 sera connu fin mars. Ce qui est important, ce n’est pas le montant absolu de la dette en euros : c’est que cette dette soit soutenable. » – Le ministre de l’Économie.
[2] « A la fin du troisième trimestre 2022, la dette française atteint les 113% de notre richesse nationale. Avec le président et la première ministre, nous sommes déterminés à faire baisser la dette à partir de 2026, et à ramener le déficit public sous les 3% en 2027 » – Le ministre de l’Économie.
[3] « Nous passerons au peigne fin toutes les dépenses publiques : État, collectivités locales, champ social. » – Le ministre de l’Économie.
[4] « L’État [pouvait] en porter une partie mais pas la totalité » et qu’il devait jouer le rôle de « levier de l’investissement privé ». – Le ministre de l’Économie.
[5] « Notre stratégie est la plus solide : produire plus que nous ne dépensons. Cela suppose donc de créer plus de richesses ». Le ministre de l’Économie
[6] Le président de la République a déclaré que la France devait doubler son taux d’effort pour réduire ses émissions de carbone si elle voulait atteindre ses objectifs en 2030.
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