Le chômage partiel a été un outil efficace pour limiter les suppressions d’emploi durant la crise sanitaire en 2020, même si une partie de l’opération a échappé à tout contrôle du fait de sa formule déclarative.
Il y aurait eu des escroqueries, des abus et des effets d’aubaine pour certains employeurs et salariés.
En 2022, nous sommes sortis de la période de crise.
Le recours au chômage partiel ne concerne plus qu’une centaine de milliers de postes[1].
LE CHÔMAGE PARTIEL SE STABILISE A UN NIVEAU BAS.
En un an, les effectifs en chômage partiel ont diminué de 316 000 à 92 000[2], soit moins 71% (chiffres du 1er trimestre 2022 et 2023).
Pour mémoire, début 2021, plus de 2,1 millions de salariés étaient en chômage partiel (plus d’un million d’ETP).
Au premier semestre 2023, le nombre de salariés concernés a baissé à 92 000
Mais la proportion d’ETP (équivalent temps plein) a augmenté de 13%. Il se situe à hauteur de 22 000 ETP (augmentation horaire).
On constate donc une stabilisation du dispositif à un niveau relativement bas depuis le second semestre 2022.
La question de la résorption du noyau dur du chômage partiel semble devoir être posé[3].
LE CHÔMAGE PARTIEL SE CONCENTRE SUR DE L’ACTIVITE PARTIELLE DE LONGUE DURÉE (APLD)
En effet, 80% des bénéficiaires étaient du ressort de l’Activité partielle de longue durée (APLD), soit 66 500 au 3ème trimestre 2022.
Ils correspondent à 9 640 ETP.
On est passé de 11% en APLD au 1er trimestre 2021, à 56% au 1er trimestre 2022 et à 80% au troisième trimestre 2022…
Les entreprises ont installé durablement des salariés dans ce dispositif.
IL RESTE UN NOYAU DUR DE CHÔMAGE PARTIEL
Le chômage partiel se concentre sur les industries (60.5%), en particulier sur la fabrication de matériels de transport (14.5%) et les autres produits industriels (36%).
« La baisse du nombre de bénéficiaires est essentiellement portée par la fabrication de matériels de transport (-44%). A l’inverse, le secteur de la fabrication d’autres produits industriels est en hausse (+15 %) et représente désormais plus d’un tiers des salariés en activité partielle. » – Dares.
Le Tertiaire accueille près de 37% du chômage partiel et la Construction moins de 2.5%[4].
Le chômage partiel dans des secteurs tertiaire qui font part de pénuries de recrutement paraissent étonnant. C’est le cas du Commerce, de la Réparation d’automobiles et de motocycles, du Transports et entreposage, etc.
En particulier, la part du chômage partiel dans le secteur de l’hébergement-restauration peut étonner avec 9 200 postes concernées, soit 11% de l’ensemble…
La répartition par taille d’entreprises est la suivante :
-
50 000 salariés dans des plus de 250 salariés (46%),
-
42 000 salariés des moins de 250 salariés (54%).
[1] Dares – Le chômage partiel au premier semestre 2023 – 24 juillet 2023
[2] Les effectifs en chômage partiel de 2021 à 2023.
Trimestre | Effectif | ETP | Heures |
2021-T1 | 2 113 585 | 1 022 491 | 465 233 410 |
2022-T1 | 315 705 | 86 118 | 39 183 535 |
2023-T1* | 92 060 | 21 981 | 10 001 144 |
Source Dares
[3] « L’activité partielle de longue durée (APLD) a été réintroduite en juillet 2020, sous de nouvelles modalités, par le plan France Relance. Celle-ci permet aux entreprises confrontées à une réduction d’activité durable de diminuer l’horaire de travail de leurs salariés, en contrepartie d’engagements de maintien dans l’emploi. Elle correspond à un motif particulier d’activité partielle. »
[4] Principaux secteurs concernés au 1er trimestre 2023
Fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac | 4,3% |
Fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques ; fabrication de machines | 5,2% |
Fabrication de matériels de transport | 14,5% |
Fabrication d’autres produits industriels | 36,0% |
Industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution | 0,4% |
Industries | 60,5% |
Construction | 2,5% |
Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles | 4,3% |
Transports et entreposage | 4,9% |
Hébergement et restauration | 10,1% |
Information et communication | 0,3% |
Activités financières et d’assurance | 0,9% |
Activités immobilières | 0,0% |
Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien | 13,6% |
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale | 1,4% |
Autres activités de services | 1,5% |
Tertiaire | 37,0% |
100,0% |
Source Dares
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