La Banque de France vient de diffuser des prévisions macroéconomiques pour les années à venir en France[1]. Celles-ci ne prévoient pas l’atteinte du plein-emploi dans notre pays…
UNE BAISSE DE LA CROISSANCE PRÉVUE
Les prévisions de la croissance ont été révisées à la baisse, à 0,8% pour l’année 2023.
Elles sont maintenues pour les années 2024 (0,9%), 2025 (1,3 %) et 2026 (1,6%)[2].
Pour mémoire, le taux de croissance était de 2,5% en 2022.
LE NOMBRE DE CRÉATION D’EMPLOI DEVRAIT RALENTIR.
Le marché du travail connait donc un ralentissement, lié à celui de l’activité, pour deux à trois ans[3].
« L’activité resterait ralentie en 2024 avant de se raffermir en 2025 et 2026. » – BdF.
« Dans les trimestres à venir, l’emploi s’ajusterait avec retard au ralentissement économique observé depuis fin 2022, avec un rattrapage seulement partiel des pertes passées de productivité. » – BdF.[4]
« Par ailleurs, le ralentissement de l’emploi non salarié serait un peu moins marqué, sous l’hypothèse que la dynamique des créations d’entreprises ne s’interrompe pas brutalement. »
LE TAUX DE CHÔMAGE DEVRAIT AUGMENTER
Cette hausse du taux de chômage a débuté en 2023 pour atteindre a priori 7,5% en fin d’année 2023 (contre 7,1% au 1er trimestre).
Il augmenterait jusqu’en 2025 pour atteindre 7,8% de la population active[5].
Cette prévision reste inférieure à d’autres qui se situent le taux à 7,9% voire 8%.
En 2026, une reprise de créations nettes d’emplois est envisagée, en phase avec la remontée de la croissance du PIB.
Le taux de chômage pourrait se réduire au quatrième trimestre 2026 pour atteindre 7,5%.
D’après la Banque de France, on resterait donc très loin de l’objectif d’un taux de chômage de 5% en 2027.
LES ÉVOLUTIONS DE LA PRODUCTIVITÉ
La question du rapport entre les évolutions de la productivité, ponctuelles ou durables, sur le volume des emplois, n’est pas évoqué dans ce Billet, compte tenu de la relative complexité du sujet et des différences de points de vue.
Par exemple, le texte de la BdF se conclut par la mention suivante.
« …, les pertes de productivité durables proviennent majoritairement de facteurs qui augmentent le taux d’emploi (dont la montée en puissance de l’apprentissage et l’insertion sur le marché du travail des personnes les plus éloignées de l’emploi) et donc le niveau d’activité.
Pour leur majeure partie, ces pertes sont ainsi la conséquence d’une meilleure insertion sur le marché du travail d’une partie de la population en âge de travailler, ce qui est susceptible d’accroître le PIB potentiel à moyen terme. »
[1] BdF – Projections macroéconomiques – 19 Décembre 2023 – Afin d’apporter une contribution aux débats économiques nationaux et européens, la Banque de France diffuse périodiquement des prévisions macroéconomiques relatives à la France, effectuées dans le cadre de l’Eurosystème et portant sur l’année en cours ainsi que les deux années suivantes.
[2] « Cette accélération pour 2026 suppose que les effets des chocs récents pesant sur l’économie française (choc de prélèvement extérieur, resserrement des conditions monétaires et financières) se seront estompés à cet horizon. » – BdF.
[3] « Compte tenu de la dégradation des indicateurs avancés disponibles (climat de l’emploi dans les enquêtes de conjoncture, déclarations préalables à l’embauche), nous anticipons un repli de l’emploi salarié à partir du quatrième trimestre 2023. Cet ajustement de l’emploi, qui se poursuivrait jusqu’en 2025 ». – BdF.
[4] « Selon la dernière publication de l’Insee du 29 novembre sur l’emploi salarié observé en fin de trimestre, les créations nettes d’emplois salariés marchands ont nettement ralenti aux deuxième et troisième trimestres (+ 16 000 et + 21 000 créations nettes respectivement, après + 70 000 au premier trimestre), ce que confirment les comptes nationaux trimestriels publiés le 30 novembre. » – BdF.
[5] « Ainsi, le taux de chômage continuerait de progresser, tout en restant inférieur à 8 % en 2025, avant de reprendre sa trajectoire baissière à la faveur de la reprise de l’activité. » – BdF.
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