La communication ministérielle sur les contrats d’apprentissage met chaque année en avant le nombre de contrats signés.

Celui-ci a augmenté avant de plafonner dans la dernière période.

Pour compléter cette donnée, il est indispensable de connaitre la proportion des abandons de ce contrat d’alternance et le taux de réussite dans l’obtention du diplôme ou de la qualification visée.

• La Dares apporte des réponses à la première question en publiant les taux de rupture dans les 9 premiers mois[1]. Pourquoi 9 mois et non un an ?

• La Dares ne confirme pas le taux de réussite du cursus l’apprentissage.

TAUX D’ABANDON D’UN CONTRAT D’APPRENTISSAGE

Le taux d’abandon dans les 9 mois d’un contrat d’apprentissage a été de plus de 21% pour un contrat débuté en 2022, selon la Dares.

Le taux moyen d’abandon de contrat d’apprentissage a évolué selon les années et les circonstances (crise sanitaire par exemple).

Entre 2017 et 2022, il a augmenté de 18,9% à 21,1%, soit +2,2 points.

Son augmentation a été particulièrement notable pour la préparation d’un bac+2.

Il a augmenté de +11,1 points de 15,1% à 26,2% d’abandons[2], conséquence d’une orientation de moindre pertinence dans le cadre de la multiplication des effectifs. 

La proportion des abandons varient selon le profil des jeunes, leur niveau de formation initiale, le secteur professionnel concerné, les formations visées, les types d’employeurs et de CFA, etc.

Mais on reste dans une fourchette allant de 10 à 30% d’abandons, sauf dans quelques exceptions.

Les nouvelles mesures concernant l’apprentissage ont été accompagnés d’une croissance du taux d’abandon : +2 points dans le secondaire et +8 points dans le supérieur.

« L’augmentation est plus marquée dans les formations du supérieur (18% en 2022, soit 8 points de plus qu’en 2017) que dans le secondaire (26% en 2022, soit 2 points de plus qu’en 2017). »

Chez les employeurs de 250 salariés ou plus, les taux de rupture à 9 mois ont pratiquement doublé entre 2017 et 2022. Ils ont peu progressé chez les employeurs de moins de 50 salariés.

La Dares juge que la hausse des abandons pourraient être dus à l’apparition de nouveaux acteurs moins rodés : Centres de Formation d’Apprentis (CFA) et de nouveaux employeurs dans l’apprentissage.

TAUX SELON LES PROFILS DES JEUNES

Les abandons sont un peu plus fréquents pour les femmes que pour les hommes (23% et 19,5%).

Le taux d’abandon atteint près de 30% pour la préparation d’un CAP (ou équivalents) et 12% pour celle des bac+5 et plus[3].

Par rapport à cette moyenne, les pointes de taux d’abandon sont les suivantes.

• Les moins de 20 ans (environ 25% d’abandon) ;

• Les personnes en recherche d’emploi (34%) et les inactifs (31,5%) ;

• Les résidents en Quartier prioritaire de la Politique de la Ville (28,1%) ;

• Les jeunes sans aucun titre ou diplôme comme le Brevet (30%).

DIFFÉRENCES SELON LES TYPES D’ENTREPRISES

Les abandons sont plus fréquents dans les TPE (28% pour le 0 à 4 salariés et 26% pour les 5 à 3 salariés).

Ils sont plus bas dans les entreprises de plus de 250 salariés (11,8%)[4].

Les écarts entre les secteurs professionnels restent faibles : Agriculture, sylviculture et pêche (22%), Industrie (17,5%), Construction (20%) et Tertiaire (22%).

Dans le tertiaire, le taux d’abandon culmine dans les secteurs de l’hébergement-restauration (36%) et celui de la coiffure et soins de beauté (30%).

ÉCART SELON LA DURÉE DES CONTRATS

La durée du contrat d’apprentissage joue également passant de 17,3% pour les contrats d’environ un an à 24,5% pour ceux de l’ordre de deux ans.

[1] Ruptures des contrats d’apprentissage : quelles évolutions depuis la réforme de 2018 ? – Dares Analyses – N° 43 – 11 juillet 2024

[2] Évolution du taux d’abandon entre 2017 et 2022 par formation préparée

Dares

[3] Taux d’abandon par formation préparée

Dares

[4] Nombre de salariés de l’employeur

Dares