En 2024, avec une dépense prévue de près de 45 milliards, et un solde faible de +0,9 milliard sur l’année, les comptes de l’assurance chômage apparaissent relativement tendus.
En mai, la situation de trésorerie de l’Unédic a été négative de 101 M€.
L’UNEDIC CONTINUE A EXERCER SES MISSIONS.
L’Unédic continue à exercer ses missions, sous le pilotage financier des partenaires sociaux, en dépit des contraintes financières imposées par l’Etat.
L’Assurance chômage joue son « rôle d’amortisseur économique et social » pour protéger et accompagner les demandeurs d’emploi, les salariés et les entreprises.
Le Conseil d’administration de l’Unédic a approuvé les comptes 2023 de l’Assurance chômage lors de sa séance du 27 juin 2024[1].
Les comptes ont été certifiés sans réserve par les commissaires aux comptes[2].
La maitrise d’une gestion pertinente du régime d’assurance maladie est rendue difficile par la politique menée jusqu’à présent par le gouvernement.
LES RESPONSABLES DE L’UNEDIC FORMULENT AVEC BEAUCOUP DE MODÉRATION LEURS CRITIQUES RELATIVES A LA POLITIQUE DU MINISTÈRE DU TRAVAIL.
Voici la formulation :
« Le pilotage financier du régime reste néanmoins contraint par la non-compensation partielle des exonérations de cotisations, appelée également « prélèvements de l’État » et décidée en fin d’année 2023. »
Les prélèvements, programmés par le gouvernement, devraient dépasser les 12 milliards d’euros en 2023 et 2026 (dont un montant de 2 Md€ en 2023).
Ces ponctions diminuent d’autant les capacités de l’Assurance chômage à rembourser sa dette et ils ont un coût significatif.
En 2023, ils ont imposé à l’Unédic de recourir à de nouveaux emprunts sur les marchés financiers, « dans une période de taux d’intérêt élevés ».
Même si l’Unédic parvient encore à assurer le financement du régime d’assurance chômage, le maintien d’une dette à un niveau exceptionnel (58,4 Md€) est porteur d’un risque majeur.
Selon les prévisions de l’Unédic, la dette devrait diminuer mais très progressivement en passant de 58,4 Md€ fin 2024 à 38,2 Md€ fin 2027[3].
Enfin, la situation financière de l’Unédic ne pèse pas sur la notation de la France, car elle n’est pas évaluée[4].
Ceci pourrait expliquer le choix du gouvernement de faire stationner sur cette ligne des montants dont il avait vocation à assumer la charge (chômage partiel, exonérations de cotisations, etc.) !
PRÉVISIONS DE L’UNEDIC
L’Unédic prévoit que « les dépenses du régime resteraient inférieures aux recettes, notamment sous l’effet de l’amélioration de la conjoncture économique et de la montée en charge de la réforme 2023 ».
Selon ces prévisions, le solde de l’Assurance chômage s’élèverait à +0,9 Md€ en 2024, +3 Md€ en 2025, +5,5 Md€ en 2026 et 11,7 Md€ en 2027[5].
« Bien que positif, le solde financier de l’Assurance chômage en 2024 ne devrait pas suffire pour rembourser les échéances dues, obligeant le régime à réemprunter sur les marchés financiers dans un contexte de taux élevés, comme en 2023. » – Unédic.
[1] Unédic – Certification sans réserve des comptes 2023 de l Unédic – 9 juillet 2024
[2] « Cette certification est l’aboutissement de travaux rigoureux nécessaires à la sécurisation financière du régime d’assurance chômage, demandés par la gouvernance et menés par les services de l’Unédic.
D’une part, les collaborations constructives et transparentes avec les opérateurs – Urssaf Caisse nationale et CCMSA pour le recouvrement des contributions d’assurance chômage, et France Travail pour le versement des allocations aux demandeurs d’emploi – ont permis d’attester de la maîtrise des flux financiers de ces organismes au profit du régime.
D’autre part, les échanges nourris entre les commissaires aux comptes et la Cour des comptes ont donné lieu à une parfaite compréhension des informations financières, participant à la décision de certifier les comptes sans réserve. »
[3] Synthèse du Bureau de l Unédic du 11 juin 2024
[4] Note financière de l’Unédic : Une note de suivi financier a été présentée aux membres du Bureau. Le 31 mai 2024, l’agence de notation Standard & Poor’s, a abaissé la note de long terme de l’Etat français, passant de AA à AA-. L’Unédic n’étant pas évaluée par Standard & Poor’s, il n’y a eu aucun impact sur la notation de ses programmes de financement.
[5] Prévisions de recettes et de dépenses de l’Unédic de 2024 à 2027,
Recettes
en Md€ |
Dépenses
en Md€ |
|
2024 | 45,7 | 44,8 |
2025 | 46,1 | 43,1 |
2026 | 46,6 | 41,1 |
2027 | 51,9 | 40,2 |
Unédic
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