CHACUN DOIT CHOISIR SES PRIORITÉS.
Ces dernières années, les organisations syndicales auront eu, principalement, deux points de convergence :
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L’abrogation à la réforme des retraites (64 ans), déjà adoptée et
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L’arrêt des réformes successives de l’assurance-chômage, adoptées, ou prévues, par le gouvernement démissionnaire (règles d’accès à l’indemnisation et ponctions financières sur le régime).
Ces questions demeurent d’actualité.
Les organisations syndicales abordent la rentrée en précisant leurs propres priorités.
Mais au-delà de ces deux sujets, l’unité syndicale semble devoir se dissoudre pour des motifs d’ordre politique, initiés à l’occasion des récentes élections législatives.
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Un bloc syndical a appelé à voter pour une coalition politique (Nouveau front populaire – LFI), rassemblant la CGT, la FSU et les syndicats Solidarité ;
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Un second ensemble a appelé à ne pas voter pour un parti politique (RN) : la CFDT et l’UNSA ;
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Un troisième ensemble d’organisation n’a pas souhaité se positionner[1], avec Force ouvrière, la CFE-CGC, et la CFTC.
La relation entre syndicats et partis politiques reste un élément déterminant de clivage entre les organisations[2].
Cette question remonte à la naissance même du syndicalisme et dont l’historique est fort riche !
Elle s’était un peu estompée et est revenu, pour certains responsables syndicaux, au premier plan (pas forcément pour l’ensemble de leurs organisations si on écoute les positions).
DISTINGUER LE DOMAINE SYNDICAL DU CHAMP POLITIQUE
Les questions économiques et fiscales figurant dans les programmes des partis politiques (et de coalitions) semblent dépasser, pour le moins, les positions de la plupart des organisations syndicales, bien au-delà de la seule sauvegarde des régimes sociaux (santé, retraite, assurance-chômage…).
Les choix des mesures d’amélioration du pouvoir d’achat demeurent l’objet de débats :
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Hausse des salaires pour les seuls bas salaires ou augmentation pour tous les salariés (indexation sur l’inflation, etc.),
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Différence entre le secteur privé et les fonctions publiques,
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Augmentation des impôts et taxes, ou non, pour financer les couts,
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etc.
La différence des points de vue exprimés semble conduire à dissoudre l’intersyndicale, dans les prochains mois.
Par exemple, la secrétaire générale de la CGT lance ainsi un appel aux autres syndicats, pour la réussite d’une « mobilisation » (c’est à dire de manifestations et grèves), mais elle précise bien que :
« La CGT construira une mobilisation à la rentrée avec toutes celles et ceux qui le souhaitent fin septembre début octobre. Je ne suis pas sûre que tous les syndicats y soient, mais ce n’est pas un drame ».
RENOUER LE DIALOGUE SOCIAL
Le prochain gouvernement devrait chercher à renouer le dialogue social par une réelle reconnaissance du rôle des partenaires sociaux (organisations syndicales et patronales) qui apparait déterminante pour équilibrer la situation sociale.
Elle passe déjà, symboliquement, par une remise à plat de l’intervention de l’Etat, vis-à-vis des partenaires sociaux, dans le cadre de l’Unédic, de l’Agirc-Arrco, etc.
Dans le contexte d’une reprise espérée de la croissance, ce dialogue appelle à des échanges sur la priorité donnée à la réduction de la dette de l’Unédic (proche de 60 milliards d’euros), au recadrage de l’indemnisation chômage, suite aux dispositions actuelles, à une politique en faveur de l’emploi des jeunes et des seniors, etc.
[1]« La CFE-CGC, FO et la CFTC ne se sont mêlées du débat, considérant qu’un syndicat s’occupe des questions professionnelles et n’a pas à se prononcer sur le choix des citoyens. » – Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail (IST).
[2] Marylise Léon de la CFDT. a expliqué que « s’il doit y avoir une mobilisation, ce sera par exemple sur la réforme des retraites ou sur des points où il y a un enjeu particulier pour les travailleurs et strictement sur ces questions-là, et qu’on attendrait de voir à la rentrée quel serait le contexte. La CFDT n’est pas là pour exécuter ce qu’auront décidé les partis politiques. »
« Si on ne veut pas se voir reprocher de faire de la politique plutôt que du syndicalisme, il faut impérativement qu’on reste sur notre contenu revendicatif avec les autres syndicats. Il ne faut surtout pas sortir de ce périmètre » – Boris Plazzi secrétaire confédéral de la CGT.
« Ce n’est pas nous qui allons dire qui doit être Premier ministre, donc on ne va pas organiser des manifestations pour dire Lucie Castets doit être à Matignon » – Benoit Teste, FSU.
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