Le nombre des entreprises en difficulté progresse.
Des emplois sont mis en cause et certains disparaissent.
Le nombre des procédures collectives (sauvegarde, redressement ou liquidation) remonte progressivement, après une période de réduction en 2020 et 2021, liée à des dispositions exceptionnelles, dont les prêts garantis par l’État[1].
Un haut niveau de défauts devrait être atteint en 2024 dans les entreprises de l’ordre de 64 000.
PROGRESSION DU NOMBRE D’OUVERTURE DE PROCÉDURES COLLECTIVES
Au 16 septembre 2024, l’Observatoire des Données Économique des entreprises en difficulté[2] du Conseil national des administrateurs et des mandataires judiciaires (CNAJMJ) a relevé 43 419 nouvelles procédures collectives depuis le début de l’année[3].
Le nombre de procédures augmente de +21,3% entre 2023 et 2024 sur l’ensemble de la période (de janvier à fin août).
Sur le premier semestre 2024, le nombre de procédures augmente comme suit, par rapport à la même période sur 2023 :
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Sauvegarde : +6,7% (7 221),
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Redressements judiciaires : +38,5% (10 000),
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Liquidations judiciaires directes : +15,8% (33 665).
L’enjeu financier est important puisqu’au 16 septembre 2024, le chiffre d’affaires cumulé des entreprises en procédure collective dépasse les 16 milliards d’euros.
137 000 EMPLOIS CONCERNÉS PAR DES PROCÉDURES COLLECTIVES
Au 16 septembre 2024, selon l’observatoire, plus de 137 000 emplois ont été menacés par une procédure collective, dont :
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Sauvegarde : 9 750 salariés
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Redressements judiciaires : 94 219 salariés
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Liquidations judiciaires directes : 33 499 salariés
94% des entreprises concernées par une procédure collective (94%) sont des TPE (moins de 10 salariés).
ANALYSE DES OUVERTURES DE PROCÉDURES COLLECTIVES
Les causes sont multiples. On peut citer en vrac : l’inflation (dont l’augmentation des factures d’énergie), les réductions d’activités lié à la faiblesse de la croissance, la nécessité de remboursements des Prêts garantis par l’Etat (PGE), le freinage des investissements lié au taux des prêts, etc.
Les secteurs les plus concernés par l’ouverture d’une procédure collective sont :
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La construction (8 616 procédures au 16 septembre 2024)
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Le commerce (8 466 procédures),
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L’hébergement et la restauration (5 092 procédures).
La CNAJMJ cite également d’autres secteurs comme les activités immobilières, le transport et l’entreposage, la sous-traitance automobile, etc.
Sur le plan régional, l’Ile-de-France arrive en tête des zones concernées par l’ouverture d’une procédure collective (10 053 au 17 septembre 2024), suivie de la région Auvergne – Rhône-Alpes (5 174), la Nouvelle-Aquitaine (3 985), l’Occitanie (3 829) et PACA (4 278).
[1] Rappel sur le nombre de procédures collectives annuelles :
2015 : 60 755 procédures
2016 : 59 515
2017 : 55 676
2018 : 53 959
2019 : 51 354
2020 : 32 078
2021 : 27 483
2022 : 40 820
2023 : 55 872
[2] « Les principaux interlocuteurs de l’Observatoire des Données Économique sont le ministère de la Justice et le ministère de l’Économie, ainsi que les organismes publics (Caisse des dépôts, Autorité de la concurrence, Caisse de garantie, AGS), les députés et les journalistes. »
[3] Données du 01-01-2023 au 16-09-2024 – Observatoire des Données Economiques du CNAJMJ – Observatoire économique – 17 septembre 2024 – Adrien Marquié. https://www.cnajmj.fr/observatoire-donnees-economiques/2
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