Le financement par le ministère du Travail à la mission « travail et emploi » devrait passer de 22,3 milliards d’euros en 2024 (LFI 2024) à 19,7 milliards en 2025 (PLF 2025).
Cela représente une baisse de -12,25%, soit -2,7 milliards d’euros
Cette forte baisse devrait être amortie par une ponction de près de 2 milliards d’euros sur le budget de l’Unédic en 2025 par le ministère en faveur de la Mission.
BAISSE DE 6,4% DU BUDGET DE LA MISSION « TRAVAIL ET EMPLOI » EN 2025
Au final, selon le Projet de loi de finances 2025, diffusé le 10 octobre, les autorisations d’engagement de la Mission « Travail, emploi et administration des ministères sociaux » seraient de 21,5 milliards d’euros[1].
La baisse du budget serait de -6,4%, par rapport à 2024.
Elle est de près d’un 1,5 milliard d’euros par rapport à la LFI 2024, en dépit d’une augmentation de 1,25 milliard de la ponction supplémentaire effectuée sur l’assurance chômage.
Les programmes[2] verraient leur financement du ministère du Travail évoluer comme suit :
-
Accès et retour à l’emploi : +0,24 Md€ (programme 102),
-
Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi : baisse de 2,82 Md€ (programme 103),
-
Amélioration de la qualité de l’emploi et des relations du travail : baisse de 0,14 Md€ (programme 111).
UNE PONCTION DE 2 MILLIARDS EN 2025 SUR LE BUDGET DE L’ASSURANCE-CHÔMAGE
La ponction totale sur l’assurance chômage (Unédic) pour 2025 serait de 1,94 milliard d’euros (contre les 2 Md€ annoncés).
« Le montant des prélèvements sur les recettes opérées par l’Etat pour renforcer le financement des politiques de l’emploi et de la formation professionnelle, oblige l’Unédic à solliciter les marchés financiers de manière plus importante, dans un environnement de taux élevés. Il s’agit d’assurer le paiement des allocations chômage et de faire face aux échéances de remboursement de sa dette.[3] » – Unédic.
L’Unédic assure de ce fait le paiement des intérêts des emprunts pour un montant significatif !
Cette ponction financière de l’Etat freine le remboursement de la dette importante de l’Unédic qui apparait pourtant comme une priorité à toutes les organisations patronales et syndicales.
[1] Autorisations d’engagement en Md€ (Projet de loi de finances 2025)
LFI 2024 | PLF 2025 | Évolution 2024/2025 | En % | |
Travail, emploi et administration des ministères sociaux | 22,954 | 21,480 | -1,475 | -6,4% |
Accès et retour à l’emploi | 7,537 | 7,774 | +0,237 | 3,1% |
Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi | 14,545 | 11,722 | -2,823 | -19,4% |
Amélioration de la qualité de l’emploi et des relations du travail | 0,185 | 0,044 | – 0,140 | -76,0% |
Soutien des ministères sociaux | 0,689 | 1,940 | +1,252 | +181,8% |
Tableau de comparaison, par mission et programme du budget général, des crédits proposés pour 2025 à ceux votés pour 2024 – PLF 2025
[2] Répartition des crédits budgétaires
Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi | 58% |
Accès et retour à l’emploi | 34% |
Soutien des ministères sociaux | 8% |
Amélioration de la qualité de l’emploi et des relations du travail | 0% |
PLF 2025
[3] « L’Unédic réévalue son besoin de financement pour 2025 » – 11 octobre 2024
Le solde financier de l’Assurance chômage en 2024, bien que positif, ne devrait pas suffire pour rembourser les échéances dues, obligeant le régime à réemprunter 4 Md€ sur les marchés financiers en 2025.
Lors du Conseil d’administration de juin 2024, l’Unédic a ainsi établi son besoin de financement résiduel à 4 Md€. A la suite de son Conseil d’administration, l’Unédic a sollicité auprès des services de l’État une demande de garantie explicite d’un montant de 4 Md€ pour l’année 2025.
Pas de commentaire sur “Le gouvernement baisse de 6,4% du budget de la Mission « travail et emploi » en 2025.”