Pôle Emploi a modifié à fin juin les modalités de mesure du nombre des demandeurs d’emploi inscrits en apportant une rupture dans la continuité des chiffres du chômage.
À FIN JUIN 2015, LE CHÔMAGE EST EN AUGMENTATION DE +7% SUR UN AN.
Pour la France entière, y compris DOM, le nombre de demandeurs d’emploi[1] est :
- En catégorie A de 3 817 000, soit +162 000 ou + 4,4%.
- En catégorie A, B et C de 5 703 000, soit +366 300 ou + 6,9%.
- En catégorie A, B, C, D et E de 6 409 900, soit + 371 000 ou +6,1%.
La faible hausse du nombre d’inscrits enregistrée en juin 2015 semble essentiellement provenir d’une modification du classement de demandeurs d’emploi par Pôle Emploi.
POLE EMPLOI AFFINE LA MESURE DU NOMBRE DE DEMANDEURS D’EMPLOI
Pôle Emploi a modifié les modalités de mesure du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à fin juin.
Un rapprochement avec l’Agence de Services et de Paiement (ASP) lui a permis de faire un croisement entre son fichier d’inscrits et celui de cette agence de paiement pour identifier des demandeurs d’emploi inscrits à tort en catégorie A :
- des demandeurs d’emploi en formation,
- des jeunes en service civique ou
- des personnes en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI).
Ce rapprochement de fichier a permis à Pôle Emploi de basculer les chômeurs restés inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes classées comme « ne recherchant pas activement un emploi ».
Cet ajustement n’est pas illégitime sur le principe. Il ne s’agit donc pas d’un changement de mode de mesure, mais seulement d’une modification du mode de traitement des données. Ce « progrès » rend peu significative la comparaison entre les données mensuelles. Il apporte une rupture dans la continuité des chiffres du chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi, en catégorie A, a été diminué[2], sans cette modification : « le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A aurait été plus élevé de 10 000 et celui des demandeurs d’emploi en catégories A, B et C de 24 800. »
Cette mise au point donne l’occasion de rappeler que les chercheurs d’emploi bénéficiant contrat de sécurisation des parcours (CSP) à l’issue d’un licenciement économique plan social ou les jeunes bénéficiaires d’un CIVIS ne sont pas classés dans les catégories A, B ou C alors que ce sont évidemment des demandeurs d’emploi ![3]
LE SEUL INDICATEUR SÉRIEUX RESTE L’ÉVOLUTION DU NOMBRE DES ACTIFS.
Certains observateurs seront tentés de rapprocher cette décision de reclassement des catégories de demandeurs d’emploi des déclarations politiques sur « l’inversion de la courbe du chômage » déclaré, probablement à tort, comme un indicateur majeur.
Le seul indicateur sérieux semble rester l’évolution du nombre d’actifs : salariés et non-salariés traduisant la destruction ou la création de nouveaux emplois. Le nombre des personnes qui travaillent est une donnée objective, le nombre des gens qui souhaite travailler reste une donnée relative sujette à toute interprétation.
[1] Source : Dares Indicateurs – Juillet 2015 • N° 056
Catégorie | juin-14 | juin-15 | Variation annuelle | % |
A | 3 655 000 | 3 817 000 | +162 000 | +4,4% |
A, B, C | 5 336 700 | 5 703 000 | +366 300 | +6,9% |
A, B, C, D, E | 6 038 900 | 6 409 900 | +371 000 | +6,1% |
[2]Pôle Emploi a bien précisé les choses. « À compter de juin 2015, Pôle emploi accède à des données administratives plus complètes lui permettant de mieux connaître les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé dans l’insertion par l’activité économique. Ces informations permettent de mieux classer les demandeurs d’emploi dans la catégorie correspondant à leur situation. Elles se traduisent par un transfert de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C vers les catégories D et E. En leur absence, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A aurait été plus élevé de 10.000 et celui des demandeurs d’emploi en catégories A, B, C de 24.800. Ces transferts ont également un impact à la hausse sur le nombre de sorties de catégories A, B, C pour reprise d’emploi ou pour entrée en stage. »
[3] Rappelons que l’on trouve en catégorie D : les demandeurs d’emploi temporairement en stage, en formation ou en maladie (dispensés de recherche pendant cette période) et, en catégorie E, des personnes dispensées de recherche d’emploi car déjà employés, en contrat aidé, par exemple).
Un commentaire to “Chômage : progression de 7% sur un an pour atteindre 5 700 000.”
5 août 2015
L’évolution du nombre des actifs e...[…] Le seul indicateur sérieux semble rester l’évolution du nombre d’actifs : salariés et non-salariés traduisant la destruction ou la création de nouveaux emplois. […]