Les jeunes diplômés à master2 connaissent des difficultés croissantes d’insertion professionnelle. Ces difficultés sont réelles et en progression. Elles sont liées :
- au contexte peu porteur du marché du travail, mais aussi et surtout
- à la croissance des effectifs diplômés à bac+5 arrivant sur le marché du travail, pour un nombre de poste offert qui n’augmente pas voire diminue. Aucun changement majeur de la structure des emplois n’est intervenu (croissance de la proportion de postes en statut cadres par exemple). Cette croissance des effectifs diplômés est liée à la politique du Ministère en charge de l’enseignement supérieur et à la politique de certaines universités. Elle conduit à une situation de tension et d’insatisfaction d’une part des jeunes master2.
L’enquête de l’APEC[1] porte sur des jeunes ayant terminé en 2014 des études supérieures au niveau Bac +5 ou plus, sauf études de médecine ; être âgé de 20 à 30 ans ; ne pas avoir repris d’études, et être soit en recherche d’emploi, soit en emploi[2].
Il est très important de ne pas confondre « jeunes diplômés » et jeunes diplômés à master2 », comme c’est trop souvent le cas dans les articles de divers journalistes.
Les conditions d’accès à l’emploi des titulaires de BTS ou DUT, de licences professionnelles, de licences généralistes ou du seul master1 sont différentes et méritent une approche dédiée.
Seuls 62 % des jeunes master2 de la promotion 2014 interrogés déclarent être en emploi, un an après, en 2015[3].
72 % des diplômés déclarent avoir eu emploi dans l’année écoulée, mais une part d’entre eux n’en a plus, un an après.
Parmi les jeunes master2 en emploi :
- 50% seulement bénéficient d’un CDI (-9 points par rapport à la promotion 2013).
- 57% disposent du statut cadre (-5 points par rapport à la promotion 2013).
Dans ce contexte, « le moral des jeunes diplômés en recherche d’emploi chute », « amenant 4 sur 10 d’entre eux (+9 points) à envisager une reprise d’études ».
Nombre de jeunes, diplômés de master2 en 2014, ayant repris des études ou ayant renoncé à une recherche d’emploi dans l’immédiat (maternité, voyage à l’étranger, problème de santé, choix de vie, etc.) ne sont pas pris en compte par cette enquête.
C’est dire que le nombre des diplômés master2, effectivement en emploi de responsabilité, apparait faible un an après le diplôme.
Cette enquête apparait beaucoup plus significative que l’enquête menée par les universités à 30 mois après de diplôme.
[1] Source : APEC – Les études de l’emploi cadre – N°2015 – 67 – Septembre 2015 – « les jeunes diplômés de 2014 : situation professionnelle en 2015 »
[2] Cette enquête de l’APEC apporte des résultats cohérents avec ceux de l’enquête « un an après » réalisée par l’AFIJ (Association pour Faciliter l’Insertion professionnelle des Jeunes diplômés) auprès de ses inscrits, jusqu’en septembre 2013.
[3] « C’est le taux d’emploi le plus bas observé depuis 5 ans. Il est au même niveau qu’en 2010 (promotion 2009), année où les conséquences immédiates de la crise économico-financière se faisaient sentir avec une acuité particulière. » Etude APEC.
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