Un rapport sur la prospective des métiers confirme les tendances connues et un faible nombre de création nettes d’emploi.Le Rapport du groupe « Prospective des métiers et qualifications »[1] sur « Les métiers en 2022 » a été rendu public en juillet 2014[2]. Plusieurs scénarios macroéconomiques ont été envisagés mais les résultats sont qualitativement inchangés quel que soit le scénario considéré. Le rapport estime entre 735 000 et 830 000 les postes à pourvoir chaque année à l’horizon 2022. Environ 80 % de ces « postes à pourvoir » correspondraient à des départs en fin de carrière ; les autres seraient des créations nettes d’emploi[3]. Le Rapport met en évidence des tendances lourdes :
L’emploi continuerait ainsi de connaître une progression de l’emploi dans les métiers très qualifiés (principalement les métiers de cadres), une diminution du poids des ouvriers et employés qualifiés et une relative stabilité du poids des ouvriers et employés peu qualifiés[4]. Si l’on ajoute aux créations nettes d’emploi les départs en fin de carrière, les postes à pourvoir apparaissent dans cet exercice particulièrement nombreux parmi les agents d’entretien, les aides à domicile, les enseignants, les aides-soignants et infirmiers, les cadres des services administratifs, comptables et financiers, les conducteurs de véhicule et les vendeurs. Ce rapport, très intéressant dans son ensemble, comme dans le détail, confirme des tendances dans l’évolution des demandes dans différents métiers, ce qui est fort précieux pour faire évoluer les stratégies de politiques de formation comme d’orientation. Il relève en particulier une légère progression des métiers qualifiés (en statut cadre ou pas). Celle-ci est inférieure à la progression des effectifs formés à master2. Là où ces résultats conduisent à des inquiétudes, c’est que le flux moyen annoncé de 800 000 emplois par an dont 20% seulement de création de postes. Une création annuelle de l’ordre 160 000 postes apparait comme très inférieure à la progression nécessaire de l’emploi dans notre pays. Reste à espérer que les scénarios macroéconomiques pris en compte évolueront assez rapidement pour permettre une dynamique de l’emploi correspondant aux besoins sociaux. |
[1] Prospective des Métiers et des Qualifications (PMQ) a été réalisé par France Stratégie (ex Commissariat général à la stratégie et à la prospective) et la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques). Il réunit l’ensemble des partenaires et administrations concernés, afin d’examiner les perspectives en matière d’évolution des ressources en main-d’œuvre et d’emploi par métiers. Depuis la fin des années 1990, des PMQ sont régulièrement menés afin d’examiner les perspectives en matière d’évolution des ressources en main-d’œuvre et d’emploi par métiers. Ils réunissent l’ensemble des partenaires et administrations concernés par l’analyse des perspectives d’évolution à moyen terme de l’emploi par métiers et qualifications. En 2012, la Dares et le Centre d’analyse stratégique ont publié une synthèse des résultats du dernier exercice (PMQ 2020). Les projections macroéconomiques sur lesquelles reposait cet exercice ne prenaient cependant pas en compte le retournement conjoncturel observé en 2011. PMQ 2022 actualise donc ces projections. Il se distingue notamment par la présentation de trois scénarios, qui permettent d’apprécier les effets sur les perspectives d’emploi par métier de l’évolution macro-économique et sectorielle, dans un contexte conjoncturel particulièrement incertain.
[2] Source : http://www.strategie.gouv.fr/publications/metiers-2022-0
[3] Ce nombre de postes à pourvoir ne prend pas en compte le turn-over observé sur les postes de travail. Pour mémoire, l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) comptabilise plus de 21 millions de déclarations d’embauche chaque année.
[4] les créations d’emploi dans les métiers peu qualifiés d’aide à la personne et autres métiers de services (employés de l’hôtellerie-restauration, agents de gardiennage et de sécurité) compensant les destructions d’emplois d’ouvriers non ou peu qualifiés
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